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Dom Juan, Scène d'exposition, Molière

Par   •  2 Octobre 2018  •  1 680 Mots (7 Pages)  •  342 Vues

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ne s’occupe que de son plaisir et de ses envies. C’est la que l’expression « grand seigneur méchant homme » prend tout son sens. L’expression le définit socialement et intellectuellement. Il abuse de ses pouvoirs et aime voir les gens souffrir. Il faut de plus se méfier des apparences, idée qui rejoint la tirade sur l’hypocrisie (acte 5 scène 2) (le libertinage devient de plus en plus à la mode au 17eme siècle et l’atheisme est préché par certains seigneurs comme Jacques des Barreaux)

II – Ce que le portrait nous révèle sur le valet

Sgnanarelle dresse le portrait de son maître, mais à travers de ses propos, va aussi donner beaucoup d’informations à propos de lui-même au public.

- C’est tout d’abord un personnage ridiculisé. Il se présente comme le garant de la morale, et critique son maître qui n’est qu’un simple débauché « c’est le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté ». Cependant, Sganarelle est loin d’être parfait spirituellement : dans l’accumulation « qui ne croit ni ciel, ni enfer, ni loup-garou », il met sur un plan des éléments d’ordre religieux, et d’autres de croyances populaires et de superstitions. De plus, « suffit qu’il faut que le courroux du ciel l’accable un jour » annonce la fin tragique de don juan et la menace du ciel tout au long de la pièce, mais montre aussi que le valet a surtout peur de celui-ci. Sganarelle présente donc son maître comme le plus grand des impies « un diable, un hérétique » mais est quant à lui plus superstitieux que croyant. De plus, dans l’accumulation « un enragé, un chien… » il met sur un même niveau les animaux, le diable et les éléments du ciel qui n’ont pas les mêmes valeurs. Il se contente de lister tous les termes péjoratifs qu’il connaît sans trop en connaître le sens et montre ainsi qu’il ne possède pas une grande connaissance de la religion. « Qu’il fut déjà je ne sais où » il ne sait plus quoi dire mais continue avec ses figures d’amplifications, il y a aussi un fort contraste entre ses types de language, il parle parfois de façon soutenue mais aussi de façon familière « bête brute ». Sganarelle étant aussi ridiculisé est un rôle-type de la comédie du 17eme siècle.

- Sganarelle est aussi un personnage vantard qui tente d’impressionner. Il essaie de montrer sa supériorité par rapport à l’autre valet Gusman « Je n’ai pas grande peine à le comprendre moi ». Le « moi » ici met en valeur une abilité qui n’est possédé que par Sganarelle. Il se met en exergue lui-même. De plus, il essaie de montrer toute sa culture en citant des philosophes de l’antiquité « pourceau d’Épicure » et en essayant de placer des mots latins « inter nos », pour prouver toutes ses connaissances. « Si tu le connaissais », « je t’apprends » : le valet souligne encore le manque de savoir de Gusman par rapport à lui et se fait une joie de lui montrer et de lui enseigner tout ce qu’il doit savoir sur son maître. On note bien sûr une omniprécense du pronom personnel « je » tout au long de la tirade. S est très fier que tous ses propos aient un effet sur gusman « tu demeures surpris … ce n’est qu’une ébauche ». Sganarelle, qui a très peur de son maître, tente de prendre son rôle lorsqu’il n’est pas là en tentant de s’élever au dessus de Gusman.

- Le valet est aussi lâche. C’est pourquoi on trouve une utilisation importante du champ lexical de la frayeur «horreurs», «méchant», «crainte». Toute cette crainte est portée vers son maître. Il présente sa fidélité comme une contrainte « il faut que je le suis soit fidèle » comme s’il n’avait pas le choix, et se montre très impuissant « bride », « réduit ». Sganarelle montre que la seule raison de sa dévotion est la peur « la crainte en moi fait l’office du zèle ». Cela entraine donc par la suite une opposition entre ce que fait S et ce qu’il pense vraiment, donc l’apparence et la réalité derrière « applaudir à ce que mon âme déteste ». Le valet critique svt son maître mais est pareil que lui sur ce plan, cf « grand seigneur méchant homme ». S n’assume rien de ce qu’il dit « je dirais que tu aurais menti », l’impératif « séparons-nous », « écoute » montre le valet a très peur de l’arrivée de son maître rapide.

Malgré ces critiques, S montre une certaine admiration pour son maître par l’utilisation des hyperboles «le plus grand scélérat ». Toute la tirade est centrée intégralement sur lui, il ne peut s’empêcher de parler de son maître. « je n’ai pas grande peine à le comprendre » montre leur grande complicité, S sait comment fonctionne son maître et en est fier. Le couple maître-valet jouera d’ailleurs un rôle important dans la suite de la pièce. Ils se ressemblent sur certains points, les deux sont par exemple hypocrites, mais contrairement à Sganarelle, Don juan assume ce qu’il

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