Dans quelles mesures la scène d'exposition de "Incendies" de W.Mouawad remplit-elle ses fonctions ?
Par Raze • 26 Juin 2018 • 962 Mots (4 Pages) • 1 058 Vues
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comique est présent grâce au notaire qui essaie de détendre l’atmosphère. Cependant, le registre le plus présent est le registre tragique, registre qui donne le ton de la scène comme on le voit avec "la mort" répétée aux lignes 38, 39 et 52. Cette scène est une scène contemporaine comme on peut le voir avec les termes "bâtiments", "voitures", "centre d’achat", "publicités".
Transition : Dans le théâtre classique la scène d’exposition permet au lecteur de comprendre le registre de la pièce. Dans cette scène le lecteur s’attend à une intrigue autour du décès de la défunte mère mais il est troublé car le notaire parle plus de choses futiles de façon légère et il n’est pas cohérent dans ses propos. Le lecteur est intrigué.
Le titre de la scène d’exposition est "Incendies de Nawal". On s’attend donc à découvrir le portrait de ce personnage or son nom n’est évoqué à aucun moment dans la scène. Le lecteur peut donc supposer que Nawal est la défunte. Des "jumeaux" dont on ne connait l’identité sont dans le bureau du notaire Hermile Lebel pour signer le "testament" suite au décès de leur "mère", présumée Nawal. Le lecteur ne peut connaître les deux personnages car leur prénom n’apparaissent pas dans la scène et ils ne prennent pas la parole.
L’intrigue autour du personnage de la mère est donc très forte, cela permet d’intéresser le lecteur. On sait que la mère est morte "je ne veux pas vous parler de votre mère à cause du malheur qui vient de frapper, mais il va bien falloir agir" ligne 14, "la mort" ligne 39. Elle est originaire d’un pays étranger "dans son pays" ligne 54. On remarque aussi dans le discours du notaire qu’ils étaient très proches et s’entendaient bien. Il évoque ses sentiments: "j’aimais votre mère" ligne 47. Mais le notaire paraît plus ému que les enfants de la défunte. La dernière didascalie nous le prouve "il éclate en sanglots", alors que les enfants n’interviennent pas dans la scène. On devine donc une relation froide entre les enfants et leur mère. Le notaire le confirme avec des maladresses. "elle m’a déjà parler de vous, un peu, parfois, comme ça. Elle disait "les jumeaux"" ligne 45, "elle ne disait rien et elle ne disait rien sur vous" ligne 50. Cela laisse penser au lecteur que leur mère leur portait peu d’intention et peu d’affection.
Ici Wadji Mouawad a réussi à rendre cette première scène intrigante, en nous captivant avec un titre accrocheur et un début d’histoire prometteur qui nous donne très peu d’information sur Nawal et les jumeaux, mais assez sur l’environnement qui les entourent pour comprendre où se passe l’action et pourquoi elle a lieu.
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