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Culture générale et expression Devoir 2 Cned

Par   •  15 Septembre 2018  •  8 231 Mots (33 Pages)  •  896 Vues

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l’autre et lire sa différence déjà comme une ressemblance (dans le monde du même).

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Second paragraphe

Le monstrueux se définit dès lors comme un antimonde, notre monde inverse ou l’inverse de notre monde, selon ce qui vous paraît le plus clair. Tout caractère monstrueux désorganise notre monde rassurant et routinier. Ainsi, le monstre corrompt la réalité, la modifie en la dégradant. Mais quand il est représenté, le monstre perd son pouvoir de nuisance, il est neutralisé. Donc, mettre en scène le monstre, c’est, en jouant avec les mots, lui ôter son « obscénité » (autrement dit, ce qui le rend non montrable !)

Troisième paragraphe

Dans ce troisième paragraphe, l’auteur énonce le deuxième paradoxe qui définit le monstre : le monstre s’écrit, voire se décrit à partir de ce que l’on connaît, ce que l’auteur nomme « l’alphabet du réel ».

En conséquence, l’être le plus chimérique, issu de l’imagination la plus débridée, est toujours ramené à ses composantes connues et reconnaissables.

Quatrième paragraphe

En conclusion, l’auteur affirme que le monstre est anxiogène, qu’il génère de l’angoisse car il nous propose son altérité trompeuse. D’ailleurs, il n’est pas inutile de noter que la plupart des monstres sortent de l’imaginaire, des mythologies ou apparaissent dans les arts, c’est-à-dire vivent dans nos imaginaires. Les monstres existent pour conjurer nos peurs.

1.2. Analyse du document 2

Éléments notés en haut du second recto de brouillon : genre = article, source = Labyrinthe (revue), date = 2007, auteurs = Marc Aymes, Charles Ruelle, Élodie Cassan. Propos directeur : les trois auteurs proposent une approche du monstre, notamment de ses caractéristiques et des réactions qu’il suscite alors.

Le texte comporte trois paragraphes qui guident notre parcours.

Premier paragraphe

Les auteurs affirment d’emblée les deux dimensions de la monstruosité : physique (il adresse le regard) et morale (incarnation du mal). Ils les résument avec un terme global : « désagrégation ». Ce premier paragraphe s’axe entièrement autour du « registre moral ». À l’ordre social, les auteurs opposent le désordre incarné par le monstre, désordre d’autant plus violent que le paradoxe du monstre est de le créer de l’intérieur, ce qui explique qu’il est considéré comme une vraie « menace ». Une autre dimension est rapidement introduite : le monstre induit notre peur car il nous est étranger, autre.

La seconde partie du paragraphe analyse la conception du monstre telle qu’on pouvait se faire au Moyen-Age. Le monstre incarnait alors l’anti-cosmos et ses malformations physiques étaient considérées comme le reflet du mal. C’est pourquoi le monstre, à l’époque médiévale, est associé à l’apocalypse et exprime le châtiment divin. Parallèlement, il est utilisé pour dire l’indicible, représenter l’irreprésentable. Ainsi, le monstre incarne l’inhumanité, ce qui évidemment suscite la peur.

Second paragraphe

Les auteurs abordent ici le monstre sous l’angle de l’imaginaire. En effet, le monstre incarne tant de valeurs, qu’il est le plus souvent considéré comme tout droit issu de notre imaginaire. Les auteurs accumulent ici les interprétations successives qui font du monstre le produit de notre imagination :

- Goya dans ses « Caprices » comme Le Sommeil de la raison engendre des monstres nous avertit que lorsque la raison baisse la garde, l’imagination débridée en profite pour prendre le dessus ;

- les croyances médiévales affirment que les femmes enceintes enfantent des monstres pour avoir eu une imagination malsaine ;

- les textes écrits lors des guerres de religion assimilent les ennemis à des monstres ;

- les occasionnels du XVII° siècle utilisent la figure du monstre pour édifier le peuple, autrement dit pour lui donner une leçon de morale, sous forme de scènes exemplaires (exempla) ;

- aujourd’hui, c’est quand surgit l’extraordinaire que l’image du monstre retrouve de sa vigueur.

Tous ces exemples venus d’époques historiques différentes illustrent bien que le monstre est le pur produit de notre imagination. Mais comme le soulignent les auteurs, si le monstre est relégué seulement à l’imaginaire, son pouvoir reste avant tout rhétorique, c’est-à-dire de l’ordre des mots.

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Troisième paragraphe

Reléguer le monstre dans l’imaginaire, c’est finalement en réduire la portée maléfique. Les auteurs réaffirment la dimension morale dans la figure emblématique du monstre mais distinguent entre « écart », qui désigne une différence par rapport à une norme, et « transgression », qui renvoie à un dépassement total, à un registre que la norme n’envisage même pas. Cette transgression s’illustre à travers les êtres hybrides qui incarnent non un écart (une différence) mais une transgression, morale ici, puisqu’ils résultent d’une union contre nature. Et si l’Orient antique ne condamnait pas de tels croisements au nom de la croyance en une certaine continuité des espèces (réincarnation, etc.), l’Occident, lui, qui propose justement une classification des espèces, définit le monstre comme un phénomène hors-norme, d’où la conclusion des auteurs : la monstruosité vient de notre jugement et non de la nature en elle-même !

Ils nous proposent de raisonner en termes de « responsabilité », renvoyant aux valeurs humaines,

et non en termes de « causalité ».

1.3. Analyse du document 3

Éléments notés en haut du document : genre = extrait romanesque, source = Notre-Dame de Paris, date = 1831, auteur = Hugo. Propos directeur : Victor Hugo dresse un portrait en action de Quasimodo, le célèbre bossu de Notre-Dame.

Ce troisième document est donc un extrait littéraire qui ne s’étudie pas paragraphe par paragraphe. Nous allons voir ce qui répond aux pistes de lecture déjà dégagées lors de l’analyse des documents 1 et 2 (portrait physique, portrait moral, réactions suscitées, rôles des monstres).

Nous utiliserons des procédés stylistiques pour analyser le texte (et le comprendre), procédés qui disparaîtront de la

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