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Culture generale devoir 01

Par   •  3 Mai 2018  •  1 469 Mots (6 Pages)  •  574 Vues

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caricature de fête en montre l’inanité : les esprits gardent, derrière leurs regards vides, les traces

indestructibles du passé. De la même manière, Aragon dépeint l’impossible retour à vie normale pour

tous ceux qui ont subi les atrocités concentrationnaires et qui retrouvent dans chaque geste anodin du

quotidien des traces obsédantes de leur expérience douloureuse. Le bonheur n’est plus jamais possible

pour les rescapés.

[Alinéa] L’oubli s’avère même parfois difficile pour la simple et bonne raison que, même

douloureuse, l’expérience s’avère être d’une telle importance pour l’individu, qu’il ne peut se résoudre

à l’oublier. C’est le cas de Laure Adler qui avoue avoir longtemps culpabilisé tant elle ne voulait pas

oublier son enfant mort, quitte à ce que ce souvenir s’accompagne d’une extrême souffrance. Cette

impossibilité d’oublier relève de l’idée que l’on trahit ainsi les êtres chers, comme dans le poème

d’Aragon où finalement l’artiste demande aux générations futures, celles qui passent, de lire son texte

et de porter ainsi cette mémoire. Dix, quant à lui, en choisissant de peindre une ville en liesse et des

anciens combattants mutilés espère aussi faire œuvre de mémoire pour les générations futures.

[Alinéa] Pourtant, grâce à l’oubli, les auteurs s’accordent à penser que l’avenir peut se

construire. Sur le plan social, l’oubli est plus ou moins programmé. En effet, seules les générations

concernées par un événement en conservent un souvenir marquant. C’est le cas des rescapés des

camps de concentration ou des invalides du tableau de Dix, dont les corps portent les stigmates des

supplices, comme des traces indélébiles. Seul l’oubli permet d’avancer, d’envisager sereinement le

futur et Kipman en saisit bien tout l’aspect positif, au point de réclamer au niveau social une quasi

obligation d’oublier, comme le seul moyen de progresser dans l’histoire. Sur le plan individuel, le

souvenir trop prégnant, comme le soulignent les deux textes, empêche d’évoluer, liant l’individu à son

passé, l’obligeant à une éternelle répétition.

[On saute une ligne entre les parties.]

[Alinéa] Peut-on pour autant prôner une politique de l’oubli ? [accroche à la troisième

partie].

[Alinéa] Comme le suggèrent ceux qu’interroge Isabelle Lortholary, l’oubli, en politique, ne

peut se décréter, sous peine de perdre ses vertus. Pour être efficace, il ne peut être qu’une décision

personnelle, intérieure. L. Adler évoque les trop nombreux oublis dont nous avons fait preuve au cours

de l’histoire, comme autant de faiblesses, tandis que Kipman, psychiatre, préfère parler de la nécessité

de se souvenir, adoptant ainsi un point de vue opposé à l’historienne. Dans la société allemande de

l’entre-deux guerres mise en scène dans le triptyque, les tentatives d’oublier passent par la recherche

de distractions, musique, danse, soirées, mais l’artiste, en créant son œuvre, espère justement éviter cet

oubli généralisé qui ne rend pas les honneurs à des combattants méritants. Selon Michel, seul l’oubli

raisonnable est possible qui ménage à la fois le souvenir et laisse place au présent. Aragon ne fait pas

autre chose : il immortalise le souvenir pour les générations futures, tout en réclamant l’oubli pour les

dormeurs trop lourdement éprouvés.

0187 C03 – 10/15

[Alinéa] Au niveau individuel, l’oubli permet d’envisager sereinement le futur, de rester

ouvert aux nouveautés, de voir le monde différemment, selon Kipman. En politique comme en art,

l’oubli apporte le renouvellement, les innovations, la créativité. D’ailleurs, Kipman et Michel s’accordent

à dire que l’oubli est synonyme de vie dans la mesure où, après des expériences douloureuses,

l’homme qui se souvient reste enchaîné à son passé. Seul l’oubli délivre. Le triptyque est la preuve

en images qu’après la guerre, la vie doit reprendre, ce qui n’est pas incompatible avec la volonté du

peintre, par son tableau, de faire œuvre de mémoire auprès de ses contemporains comme des générations

futures. Aragon ne fait pas autre chose dans son poème où il dit vouloir effacer le souvenir, cruel

aux rescapés, mais créer la mémoire nécessaire aux jeunes générations.

[On saute une ligne avant la conclusion.]

[Alinéa] Les différents auteurs ont donc identifié diverses formes d’oubli, allant de la simple

omission à un oubli plus volontaire, travaillé, parfois difficile, en particulier lorsqu’une immense

douleur est en jeu. D’ailleurs, les rescapés de grands événements n’accèdent jamais à l’oubli et en

conservent des séquelles psychiques et corporelles. Parfois même, certains se refusent à oublier

l’inoubliable, croyant trahir des êtres chers. Pourtant, seul l’oubli permet de construire l’avenir. Au

niveau politique, l’oubli a trop souvent émaillé notre histoire et les auteurs prônent

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