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Typographie, omniprésence et influence

Par   •  1 Octobre 2018  •  1 551 Mots (7 Pages)  •  464 Vues

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Les alphabets qui commencent à se constituer facilitent le commerce, les phéniciens inventent une écriture à partir de consonnes à partir des pictogrammes, les grecs ajoutent les voyelles…

Mais ce n’est qu’à partir du Moyen âge que l’écriture écrite, pensée élaborée transmise par les mots écrits, existe réellement.

A la Renaissance, avec l’invention de l’imprimerie et la trouvaille de Gutenberg qui permet de diffuser plus largement textes et savoirs avec les caractères mobiles et l’utilisation de la presse pour imprimer les pages, les lettres ont envahi notre espace.

L’art typographique

La renaissance est particulièrement riche en théories diverses et variées sur les règles de construction des lettres de l’alphabet. Les artistes de la renaissance, qui s’efforçaient à embrasser la somme des connaissances de leur temps, étaient à la fois peintres, graveurs, géomètres et architectes…

il n’est donc pas étonnant de trouver des mathématiques associées aux arts et en particulier à l’expression graphique et typographique.

Geofroy Tory (1480-1533) a conçu un alphabet « parfait « à partir des études faites sur l’anatomie et la géométrie.

Les commentaires de Geoffroy Tory dans Le « Champ Fleury » sont particulièrement éloquents :

La lettre A : « a les jambes élargies et épatées, comme un homme a ses pieds et ses jambes en marchant et passant outre ». Au surplus, la barre transversale du A « couvre précisément le membre génital de l’homme, pour dénoter que pudicité et chasteté avant toutes choses sont requises en ceux qui demandent accès et entrée aux bonnes lettres, desquelles le A est l’entrée et la première de toutes… »

Pendant des centaines d’années, écrivains et imprimeurs se sont contentés, pour l’expression de la pensée et la communication, d’une seule écriture. Le répertoire à leur disposition consistait en des minuscules et des majuscules, des accents, quelques ligatures, des signes de ponctuation et des chiffres.

Et c’est précisément cette limitation des moyens d’expression qui est à la source de la beauté qui nous impressionne tant lorsque nous regardons des livres anciens.

Aujourd’hui, nous disposons d’outils et de matériaux qui nous permettent une liberté de forme entière,

Cela ne facilite pas nécessairement le choix de l’exécutant.

L’ordinateur ne reste un outil,

on ne doit pas oublier le savoir hérité de la tradition.

La typographie des livres se contente d’un « triptyque», devenu standard, et qui comporte, pour un style donné, les séries de caractères suivants :

1. une écriture en caractères romains pour le texte;

2. une italique pour les «soulignés» et les sous-titres;

3. une écriture mi-grasse pour mettre en évidence certaines parties comme les titres, etc.

Ces trois formes d’écriture constituent dans une certaine mesure une unité typographique de base; ce choix de trois possibilités d’expression est devenu une norme de la typographie littéraire.

L’explosion technique et économique du xxe siècle a signifié l’intrusion de la publicité dans la typographie.

Le choix de ces caractères habituels ne suffit plus pour les annonces, les prospectus et les affiches.

Le slogan, écritures choc entre autres a besoin d’un équivalent imprimé, l’énoncé verbal d’une formulation graphique adéquate que ne permet pas toujours la typographie classique.

Pour appuyer visuellement le contenu du texte, les lettres prennent toutes les formes possibles, de l’ultra-maigre étroit à l’extra-gras large.

Cette nécessité de manipuler la forme des lettres conduit le créateur de caractères à des réflexions totalement nouvelles.

Il ne s’agit plus seulement de créer des formes individuelles de lettres; dès le début, il faut inclure dans le schéma de base les plans d’extension d’une quantité de versions différentes.

Helvetica - Univers

À cause de ces innombrables mélanges possibles, la qualité esthétique de la typographie moderne risque, en des mains inexpérimentées, d’offrir une image chaotique.

Plus la matière est riche, plus sa manipulation doit être disciplinée.

Le créateur d’un nouveau caractère ne se borne plus à dessiner les lettres d’une seule série d’alphabets, comme un architecte établissant les espaces d’habitation d’une maison individuelle.

La conception d’une écriture actuelle implique la planification de toute une famille de caractères, comportant une palette très large.

L’aspect des lettres varie, allant de formes quasi inusitées jusqu’ici, comme «très étroit» ou «large», «très fin» ou «ultra-gras», ou dans les versions en italiques, de «légèrement penché» à «très incliné».

Pour certains le schéma fondamental d’une écriture ressemble aujourd’hui à celui de l’urbanisme.

La typographie moderne n’est plus seulement dédiée au livre;

elle touche à toutes les activités humaines, d’où la nécessité d’un vaste éventail de caractères

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