Tableau dans le Tableau - d'après André Chastel
Par Ramy • 6 Décembre 2017 • 2 159 Mots (9 Pages) • 552 Vues
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En 1667, André Félibien propose une hiérarchie des genres en peinture, nous retrouvons du plus noble au moins noble : la peinture d'histoire, le portrait, le paysage, la scène de genre et pour finir la nature morte. Dans ce passage du texte André Chastel évoque « l'affaiblissement définitif des “genres“ », et l'abandon du sujet dans la peinture. Au lendemain de la Révolution Française en 1789 le système académique s'effondre et par la même occasion la hiérarchie des genres. La disparition totale de cette classification est marquée par le XIXème siècle également. Par exemple des peintres impressionnistes tel que Claude Monet ou Edouard Manet vont favoriser la représentation de paysages et de scènes de la vie quotidienne dans leurs tableaux. C'est alors que les peintres vont commencer à partager leur milieu immédiat, l'atelier en fait partis. Le Portrait D'Emile Zola par Edouard Manet ou encore les œuvres de l'artiste Jean-François Millet en sont l'exemple parfait. L'artiste représente de manière non-mimétique, le lieu où il crée, son environnement... Cependant le propos d'André Chastel est à nuancer. Effectivement, il affirme que le sujet des peintres modernes est désormais l'atelier ou encore le chevalet. Pourtant au milieu du XIXème siècle, une invention majeure révolutionne le monde de l'art : le tube de peinture. Les Impressionnistes, en majorité, vont peindre sur le motif et quittent donc leurs ateliers. Il ne faut pas négliger cette avancée technique, elle a entraîné une multiplication des œuvres représentant le milieu immédiat des peintres. Par exemple, avec sa série d'environ 250 peintures Claude Monet, partage un lieu où il se rend quotidiennement : le jardin de Giverny. La représentation de ce lieux la plus célèbre et la plus monumentale reste à ce jour Les nymphéas de l’Orangerie du jardin des tuileries à paris dont la création débutera en 1914.
Le troisième passage important de l’extrait de texte que nous avons sélectionné correspond au dernier paragraphe allant de la ligne 41 à la ligne 48. L’auteur, traitant de l’illustration par Pablo Picasso du Chef d’œuvre inconnu d’Honoré de Balzac, montre ici que l’« on saisit constamment une féconde et insoluble contradiction entre un parti-pris naturaliste instinctif et une impulsion dé-réalisante ». André Chastel revient ainsi sur sa thèse exposée au début du texte, mettant en évidence deux formes d’utilisation de « tableau dans le tableau ». Un premier thème serait associé au « naturalisme eyckiens » (ligne 11) Il s’agirait d’une représentation mimétique de la réalité qualifiée alors d’« instinctive ». Cette représentation peut être qualifié comme figurative. Cette lecture s’oppose aux enjeux de la modernité mettant en évidence la « pulsion dé-réalisante » tendant vers une représentation non-mimétique allant même du côté de l’abstraction.
Conclusion
Pour conclure et pour une réponse finale à notre problématique, nous pouvons dire qu’André Chastel, à travers son « enquête » menée sur le thème du « tableau dans le tableau » récurrent dans l’histoire de l’art, justifie son utilisation dans la période dite « moderne ». En effet, il dégage un lien logique entre son utilisation au XVème siècle, représenté par Jan Van Eyck et une période moderne représentée entre autres par Matisse et Pablo Picasso. André Chastel met ainsi en exergue l’évolution des enjeux de l’utilisation de ce motif. Selon lui, si les peintres modernes représentent leurs ateliers et leurs environnement direct, il s’agit seulement d’un moyen de flatter leur égo et de fasciner le public de par leur activité artistique. En mettant en évidence la différence entre tableau dans le tableau au XVème siècle et au XXème, l’auteur mets en avant l’évolution de la figuration tendant vers l’abstraction et les nouveaux enjeux qu’elle dégage.
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