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La représentation de la mélancolie dans l’art.

Par   •  24 Mai 2018  •  2 122 Mots (9 Pages)  •  497 Vues

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Le XIXème siècle est un des siècles les plus importants pour ce mal qu'est la mélancolie. Chez Flaubert elle prend la forme de l'ennui, Musset quant à lui parle du mal du siècle, Chateaubriand, lui, la décrit comme étant une maladie morale abominable, puis, Baudelaire la présente comme étant le spleen. Ce qui génère en priorité la mélancolie au XIXème, c'est le rejet du christiannisme, la Terreur de 1793 (période de la Révolution Française) et la chute de l'Empire en 1814. Cette mélancolie vient d'une ardeur qui ne peut être investie et qui deviendra un poison noir. Charles Baudelaire, sera un des grands maitres du spleen « Tout enfant, j'ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires : l'horreur de la vie et l'extase de la vie. » (Mon coeur mis à nu ; 1864). Francisco de Goya peint en 1823 Saturne dévorant un de ses fils :

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, cette dévoration ferait référence aux racines mêmes de la mélancolie. Søren Kierkegaard démontre que les humains sont composés en trois parties : le fini, l'infini, et la relation entre les deux. Lorsque l'individu est égaré, indifférent et excessif, il est alors en étant de désespoir, cet état est donc similaire à celui de mélancolique.

Au XXème siècle, Jean-Paul Sartre publie La Nausée, en 1938, il y décrit un homme Antoine Roquentin qui ressent un dégout profond pour la société et tout ce qui l'entoure, cet homme se réfugie donc dans son imaginaire. Au départ, Sartre voulait donner Melancholia comme titre à son roman en référence à la gravure de Dührer. Emil Cioran écrivain et philosophe roumain traite de la mélancolie dès les premières pages de son premier livre Sur les cimes du désespoir (1934) : selon lui, la mélancolie ne prend pas en forme en fonction du cadre de vie ou du milieu environnement.

Puis, au XXIème siècle, Kathary Engel traitre de la mélancolie dans son roman La force de l'amour (2006), elle y retrace la vie d'une jeune fille qui petit à petit se détruit moralement puis prend le choix de suivre l'exemple de son père qui s'était suicidé lui aussi, quinze ans plus tôt. A ce jour, la mélancolie n'a pas changé d'aspect, les effets restent les mêmes mais nous en parlont juste moins.

c) Aristote, L’Homme de génie et la mélancolie

Pourquoi les hommes d’exception ont-ils plus de chance d’être atteint par ce mal que les autres ? C’est ce que Aristote va étudier dans son ouvrage.

Aristote se demande d’abord pourquoi les hommes les plus hauts placés sont les plus mélancoliques, tels que des philosophes, des hommes politiques, des poètes, des artistes, mais aussi des héros tel que Hercule. Le fait que le génie soit mélancolique semble être une tradition, mais nous, lecteurs comprenons bien les conséquences de cette mélancolie. Aristote compare cet état à l’ivresse du vin. En effet plus la quantité consommée est importante plus les effets vont être également importants. De ce fait l'homme passe du bavardage à l’aliénation.

Voilà ce qu’en dit Aristote :

« Le vin, donc, crée l'exception chez l'individu non pour longtemps, mais pour un court moment, tandis que la nature produit cet effet pour toujours, pour tout le temps qu'on vit. Certains, en effet, sont hardis, d'autres taciturnes, d'autres apitoyés, d'autres lâches, et cela par nature. De sorte qu'on voit bien que c'est par la même cause que le vin et la nature façonnent le caractère de chacun.»

Pour Aristote, la « nature » est en fait une « nature mélancolique », il effectue ce rapprochement à la consommation de vin qui est semblable à la bile noire (en grec: mégas, anos = noir et kholê = bile) , parce qu'ils provoquent des effets similaires sur l’homme. La bile noire présente un tempérament instable car elle peut passer de l'état froid à sec. Néanmoins ces qualifications ne font pas du mélancolique quelqu’un de maladif, il est (à quelques exceptions près) alors quelqu'un de déséquilibré. Chez les génies, la mélancolie est souvent présente car elle contribue à leur inspiration. Aristote termine son œuvre :

« Mais puisqu'il est possible qu'il y ait un bon mélange de l'inconstance, et que celle–ci soit, en quelque sorte, de bonne qualité, et qu'il est possible, au besoin, que la diathèse trop chaude soit en même temps, tout au contraire, froide (ou inversement en raison de l'excès qu'elle présente), tous les mélancoliques sont donc des êtres d'exception, et cela non par maladie, mais par nature. »

Aristote, dans son ouvrage, émet l'idee de la nature polyforme (natures multiples) du mélancolique. Une multitude de sentiments qui peuvent etre fusionées ensemble et former alors un caractère de génie. C’est pourquoi Aristote ne caractérise pas le mélancolique comme étant malade. L’intuition première d’Hipprocrate fut donc la bonne : il ne s’agit pas de maladie mais de mélancolie naturelle. Les effets de la bile noire étant irréguliers, les mélancoliques le sont tout autant. Ces effets peuvent passer de l'état froid à l'état chaud, et cela de façon instantanée. Ce qui prouve que ces états sont des extrêmes, et agissent donc sur le moral d'un individu. Les mélancoliques sont dinstingués des autres hommes, dit "normaux", parce que leurs ressentiments offrent des excès. Non pas à cause d'une quelconque maladie, mais en raison de leur nature originelle.

De façon générale, Aristote affirme que les mélancoliques sont amaigris et que leurs veines sont saillantes du à la quantité d’air en eux. Ce caractère dominant est en parti pour ces hommes qui présentent dans leur comportement des humeurs négatives.

La bile noire développe en eux le germe du mal de la mélancolie. Ils présentent donc chacun des caractères différents. Ils varient selon le tempérament qu’il a reçu. En effet, ceux chez qui la bile est importante et froide, deviennent étranges et lunatiques. D'autres, où la bile est trop importante mais chaude, deviennent maniaques et joyeux. Ils sont très aimants, faciles à s’emporter mais aussi à se passionner. Chez certains, la chaleur est très rapprochée du lieu où réside l’intelligence. Ils sont prit de maladies de folie et d’énergie. Dans l’Antiquité c’est le cas des Sybilles, des Bacchantes et de nombreux hommes qui ont été inspirés par les dieux. De ce fait, la mélancolie n’est donc pas une maladie mais

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