La fille au miroir Norman Rockwell

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pourrions pas voir sans lui.

Enfin, l’arrière-plan est noir et nous ne pouvons rien distinguer, excepter la chaise contre laquelle est adossé le grand miroir.

III°) Les techniques utilisées par le peintre

Afin de traduire les tiraillements, le doute et les confusions de cette période située entre l’enfance et l’âge adulte que traverse la fillette, le peintre a choisi de réaliser de nombreux contrastes. Nous pouvons donc parler du contraste existant entre les différentes textures : simples pour celles qui appartiennent au monde de l’enfance, c’est-à-dire la robe et la poupée, et plus nobles pour les celles qui appartiennent au monde adulte, c’est-à-dire le miroir et les objets de maquillage. C’est comme l’affrontement de deux périodes : celle de l’enfant, joueur et un peu brouillon, contre celle de l’adulte, plus stricte et raffinée.

Il existe également un contraste de couleurs : le blanc de la robe de l’enfant, symbole de pureté, s’oppose au rouge, couleur de passion, exprimé par petites touches : nœud de la poupée, la brosse et le rouge à lèvres, le coussin de tabouret et le fond du tableau.

Enfin, le peintre a également traduit le trouble de cette période que traverse le personnage principal à travers les accessoires et leurs dispositions peu ordonnée : comme je l’ai dit précédemment, la poupée est délaissée alors que la fillette « devrait » s’y intéresser et les accessoires de maquillages ont été utilisés, bien qu’ils ne soient pas adaptés à la jeune adolescente.

IV°) Conclusion

Le tableau Fille au miroir traduit donc le trouble de l’adolescente située entre l’enfance, univers naïf, innocent et sans réels problèmes, et le monde adulte, univers pleins de responsabilités et de réalités parfois dures à accepter. L’enfant est tiraillée entre la nostalgie de son enfance et l’attirance effrayante du monde adulte.

Dans cet instantané intimiste d’un âge de bouleversements, Rockwell vise aussi l’attirance des jeunes pour certains standards de beauté adulte auxquels ils veulent s’identifier, ce qui angoisse son modèle ici. Il offre ainsi, à travers le jeu du miroir, une image pénétrante de l’inquiétude pré-adolescente, du regard sur soi-même, d’introspection.