7 art liberaux
Par Ramy • 31 Janvier 2018 • 846 Mots (4 Pages) • 683 Vues
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C’est en 1863 la famille Lemmi qui avait hérité cette villa de la famille Tornabuoni, faisant des travaux, a découvert qu’il y a avait quelque chose sous la chaux. On a fait venir l’antiquaire Birnari qui a vu que cela devait être bien et a proposé de racheter : il avait reconnu que c’était Botticelli. Il a voulu faire vite pour que les héritiers ne se rendent pas compte avant la fin des travaux, il a fait décaper et détacher les fresques tellement mal qu’il en a perdu plus de la moitié. Et il mettra près de onze ans pour réussir à vendre ces fantômes de Botticelli. C’est le Musée du Louvre qui les achètera.
Botticelli incarne une phase anticonformiste de la Renaissance florentine où l’on va au-delà des contraintes-certitudes traditionnelles liées à la religion, à la perspective, à l’histoire, à la nature. Cela produira, une désorientation immédiate parmi les artistes florentins contemporains, en train, eux aussi, de rechercher de nouvelles voies. Le « style » de Sandro Botticelli, considéré comme anachronique à cause surtout de ses sujets mythologiques, ne fut pas suivi, au profit de la vision progressiste de Léonard de Vinci et de ses élèves.
La construction métaphysique qui s’impose dans cette fresque ainsi que dans la plupart des œuvres contemporaines de Botticelli, font référence à la philosophie néo-platonicienne en vogue dans le cercle des Medicis à la même époque : une pensée esthétique, fondée sur le culte de la beauté féminine et de la mythologie antique. Pourtant, dans cette œuvre récupérée, le décalage dialectique entre la réalité — la figure seule de la jeune Giovanna Albizzi — et le rêve incorporel — les personnages légendaires des Grâces situées dans un au-delà imaginaire où les traits humains deviennent quelque chose d’impalpable (« aliquid incorporeum ») — ajoute une saveur tout à fait originale de modernité.
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