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Rue Deschambault, Gabrielle Roy

Par   •  11 Novembre 2018  •  1 264 Mots (6 Pages)  •  701 Vues

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aussi conduire un être humain à ne plus voir et ressentir que le malheur. C’est ce que découvre Christine à travers le chagrin de son père. Illustration 1 Ce sentiment terrible, Christine le remarque d’abord dans la démarche de son père. Quand celui-ci l’appelle pour qu’elle redescende du grenier, elle est frappée par le bruit de son pas : « Alors, mon oreille proche du plancher entendit le pas

traînant, le pas accablé de mon père » (p. 37). Explication Une est employée dans

cette phrase : le mot « pas » se substitue à la personne qui marche (la partie pour le tout). Ce procédé met l’accent sur la démarche du père et sur ce qu’elle révèle du sentiment qui l’habite. Le pas est « traînant » et « accablé » : il est rendu difficile, pénible à cause de quelque chose qui l’écrase, comme un poids, un fardeau qui accable. Christine entend, à travers le bruit de pas de son père, que celui-ci souffre. Un peu plus loin, elle s’exclame d’ailleurs : « Ce long pas découragé! » (p. 38) L’enfant remarque ainsi que son père est atteint par un profond découragement, qui lui a fait perdre sa vitalité, autant physique que psychologique. Illustration 2 Elle découvre un peu plus tard la force de ce chagrin quand tous deux cherchent à avaler un morceau de la tarte qu’il lui a préparée : « Et comment alors, à travers mon pauvre chagrin d’enfant, ai-je si bien pressenti celui combien plus lourd de mon père, le poids de la vie : cette indigeste nourriture que ce soir, comme si c’était pour toujours,

mon père m’offrait! » (p. 39) Explication Dans ce passage, une rapproche, sans

mot de comparaison, le poids de la vie, ressenti par le père, de « cette indigeste nourriture » 2

comparaison

métonymie

métaphore

Carl Diotte 601-711 Littérature québécoise des origines à la fin du XXe siècle Automne 2017

que constitue la tarte à la rhubarbe. Le chagrin qu’il éprouve dépasse la simple dispute avec sa fille : il est causé par les souffrances et les malheurs d’une longue vie. Et ce sentiment ne « passe » pas, ne peut être digéré, il est une nourriture qui empoisonne le corps et l’âme d’une personne. Le père transmet, malgré lui, ce legs à sa fille, puisqu’il lui offre son sentiment à travers le morceau de tarte. Conclusion partielle Dans « Le puits de Dunrea », Christine explique une des causes du chagrin de son père : il ne s’est jamais remis de la destruction par le feu de la colonie de « ses Petits-Ruthènes », qui avait représenté à ses yeux une sorte de paradis sur terre. C’est comme si, ce jour-là, il avait perdu ses illusions et ses espoirs.

Synthèse Ainsi, dans le texte « Petite Misère », Christine raconte ce qu’elle découvre sur le chagrin. Le sentiment qu’elle éprouve enrichit sa perception du monde et d’elle-même. Mais le chagrin qu’elle perçoit chez son père semble avoir l’effet inverse : il le plonge dans une détresse sans recours. Ouverture Son père, en lui faisant manger la tarte à la rhubarbe, lui a fait un cadeau empoisonné. Mais il ne s’agit pas du seul cadeau qu’il lui fait au cours de sa vie. En effet, Christine adulte, toujours soucieuse de rendre hommage aux gens qui ont marqué son enfance, insiste dans d’autres textes sur la générosité dont son père a su faire preuve à son égard. Par exemple, dans « Ma coqueluche », elle rappelle que c’est son père qui a acheté et installé le hamac et le carillon grâce auxquels elle a pu connaître un été heureux malgré la maladie. En mentionnant ces actions de son père, elle laisse entendre que ce dernier pouvait aussi lui faire

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