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Philosophie, Analyse Nietzsche

Par   •  15 Juin 2018  •  1 760 Mots (8 Pages)  •  593 Vues

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Mais ne serait-elle pas également synonyme d'évolution ? Grâce à celle-ci, l'espèce humaine a survécu, la conscience est à l'origine de la vie sociale. On peut alors rapprocher cette hypothèse de la théorie de l'évolution de Darwin qui explique la diversité des formes de vie rencontrées dans la nature en partant du principe que chaque espèce vivante se transforme progressivement au cours des générations (génétique et morphologique). Chez Nietzsche la conscience n'est pas innée, elle ne provient pas de la « Nature », pourtant l'homme s'est adapté quand il a commencé à prendre conscience. Il a utilisé cette dernière dans le but de durer, de prolonger l'espèce ; l'homme a donc entamé une évolution en commençant à s'adapter au réel. La conscience favorise alors l'évolution des hommes.

Par sa thèse, Nietzsche porte un jugement de valeur sur la conscience. Il la place comme étant la pensée (consciente) « la plus superficielle, la plus mauvaise » que l'on abrite. Bien qu'elle exprime de son étymologie latine la « science du savoir » Nietzsche inscrit dans son texte un savoir entre guillemets au sens ironique : « sût », le savoir de la conscience n'est pas à prendre au sens du savoir suprême mais plutôt relatif à la fonction qu'elle remplit, à savoir la création d'une vie sociale par le biais d'une protection mutuelle. Pour Nietzsche, la conscience ne repose donc seulement que sur elle-même. Dans ces conditions, la conscience ne s'exprime alors qu'en paroles et en pensées, or si je ne peux formuler une parole comment pourrais-je être conscient ? Ainsi une limite se pose. Quelle est la place de Nietzsche dans le texte pour pouvoir porter un tel jugement écrit sur la conscience ? Avec quel outil, quelle conscience se permet-il de lui porter atteinte ? Car dans son texte, Nietzsche prend parole, et si l'on suit sa thèse il doit donc être lui-même conscient de ce qu'il énonce. De ce fait, pourrait-on, en tant qu'individu, témoigner d'une conscience autre ? à ce sujet, la thèse de Nietzsche est limitée ; y aurait-il une conscience inconsciente, qui pourrait s'exprimer autrement qu'en « signes d'échanges », et que serait-elle ? L'art, témoigné par la peinture, la musique, .. ne pourrait-il pas s'articuler dans cette pensée ?

Nietzsche parle d'un autre : « l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie ». On peut, dans un premier temps, penser aux animaux dominants possédants crocs, venin, etc ; ce que jadis les hommes n'avaient pas pour se défendre, ce qui faisait alors d'eux les plus menacées des animaux. Pourtant, on comprend que ce n'est pas d'un prédateur dont parle le philosophe car il identifie l'homme à l'animal (« créature vivante »). Il s'adresse plutôt à un homme dont sa solitude lui a suffi pour se préserver. En effet, Nietzsche nomme cet homme l'artiste. Il est celui qui est capable de s'inventer, capable de ne pas rentrer dans la masse d'uniformité que fonde la conscience. C'est justement cela que révèle la critique sévère de l'auteur : la haine du groupe. La thèse de Nietzsche démontre la genèse de la conscience, son point de départ, le moment où la vie sociale a donc commencé à se créer. Cette dernière a alors instauré un groupe commun, comportant des individus aux opinions semblables où toute trace d'individualité est détruite.Pour Nietzsche la conscience n'est que le résultat du misérable conformisme qui fonde notre monde actuel.

Enfin l'on peut se poser la question ; est-ce que la thèse de Nietzsche est réellement indubitable ?

En opposition à la philosophie classique (plus précisément cartésienne) Nietzsche nous arbore une conscience adventice. Elle n'a donc pas toujours existé, cependant qu'est-ce qui pouvait alors combler notre monde avant son moment d'apparition ? La conscience est le fondement de la pensée. Que reste t-il si elle n'est pas ? On pourrait croire, en effet, que les êtres d’antan étaient uniquement dotés d'inconsciences, ils ne vivaient alors que pour soi. Mais dans un monde où chaque individu à la priorité de survivre, ne savent-ils pas dès lors ce qu'ils veulent ? N'éprouvent-ils pas déjà une pensée consciente ? Si pour Nietzsche la conscience est l'instrument qui nous permet une réflexion articulée dans une pensée alors ne peut-on pas dire que celle-ci a toujours existé. Peut-on vraiment remettre en doute le fait que l'homme a toujours su ?

Conclusion

Ainsi Nietzsche assume son regard moderne sur la conscience ; celle-ci est arrivée lorsque les hommes en avaient besoin dans le but de protéger leur espèce, elle avait donc un rôle nécessaire et a permis le regroupement des êtres et la création de la vie sociale. Cependant, la conscience est une marque de la faiblesse des hommes, elle est pauvre et ne repose que sur elle-même. Cette dernière est à l'origine de ce que Nietzsche appelle « le groupe » ; l'uniformisation. Si la conscience est interprétée de la sorte, on peut contester son moment d'apparition ainsi que la place de Nietzsche dans le texte.

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