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N'est-on homme que parmi les hommes

Par   •  29 Mars 2018  •  1 555 Mots (7 Pages)  •  491 Vues

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font leur histoire eux-mêmes ; mais ils ne la font pas arbitrairement, dans des conditions choisies par eux : ils la font dans des conditions données et héritées du passé. » Il exprime ainsi qu’une idéalité, une loi ne peut causer ou produire quoi que ce soit. Ce sont bien les hommes tous ensemble qui sont les acteurs de leur propre histoire quitte finalement à les entraîner dans une acculturation, c’est-à-dire une modification de leur culture initiale. Alors qu’au début du XXe siècle, la culture était perçue comme une entité bien distincte des autres, bien délimitée par des « frontières », pouvant être altérée par le contact d’une autre culture, aujourd’hui on voit bien que l’acculturation est un phénomène permanent. Les hommes étant en rapport les uns les autres, les cultures se côtoient et s’adaptent avec les difficultés que cela peut parfois présenter : problèmes d’intégration de population migrantes quand elles souhaitent garder leur culture d’origine. Les hommes confrontés à cette situation font souvent preuve de méfiance ou peuvent s’opposer à la culture du pays d’accueil, puis ils peuvent en adopter certains éléments ou au contraire parfois montrer un rejet pour réaffirmer certains traits de leur culture d’origine. C’est un processus complexe, fait de mélanges, de réinterprétations, d’assimilations, etc.

Paradoxalement, parmi les hommes, plusieurs causes peuvent aussi le conduire à être déshumanisé. L’histoire de l’humanité montre des situations de déshumanisations terrifiantes vécues parmi les hommes. La déshumanisation constitue un changement de comportement subi par l’homme.

La déshumanisation peut être la conséquence du racisme, notion de supériorité d’un groupe d’homme par rapport à un autre, croyance selon laquelle il existe des races supérieures et des races inférieures. On peut citer les peuples d’Afrique qui ont été traités comme des esclaves, comme des biens personnels, comme des objets de propriété, c’est-à-dire de la même façon que du bétail ou des chevaux que l’on exploite pour produire des richesses. Cela s’explique par le fait qu’ils étaient considérés comme inférieurs à la race « blanche » tant moralement, que socialement et intellectuellement. Un autre exemple correspond à la déshumanisation des Juifs dans les camps des déportés pendant la seconde guerre mondiale par les Nazis (génocide) : voyage dans des wagons destinés au bétail, mise à nu, tatouage, perte d’identité, rééducation par le travail sous la contrainte. Les prisonniers ne pensaient plus, ne réfléchissaient plus. Ce processus les conduisait à devenir des animaux dociles et sans défenses. Parce que leur culture, leur religion, certains de leurs aspects physiques étaient différents de la race « aryenne », ils étaient considérés comme inférieurs à celle-ci. Cette situation est interprétée par Lévi-Strauss, ethnologue comme de l’ethnocentrisme. Il définit ce terme en 1952 dans Race et Histoire comme étant « la tendance à répudier toutes les manifestations culturelles et les comportements éloignés de ceux auxquels nous nous identifions ». Il explique que c’est l’obstacle majeur à l’étude des autres sociétés. L’ethnocentrisme est ainsi le fait de prendre sa culture comme référence et rejeter les autres. C’est une idée ancienne dans l’histoire de l’Humanité : Les Grecs considéraient les autres peuples comme « barbares », un terme très péjoratif.

Les progrès techniques peuvent également être une cause de déshumanisation. Dans notre vie de tous les jours, Internet et l’amélioration des transports modifient nos rapports au temps. Dans le monde médical, le développement des prothèses de toutes sortes, les manipulations génétiques modifient nos rapports au corps. En 2012, Antoine Picon, historien et professeur à l’Ecole des Ponts et Chaussées affirme que « La technique est ce qui transforme inlassablement le monde et l’homme afin de les approprier l’un à l’autre. » Il explique que les enjeux de ces progrès sont réels et ont toujours existés. Ils entraînent l’homme à connaître des périodes de mutations, actuelles et à venir. Aujourd’hui les machines remplacent l’homme dans les chaines industrielles et les caisses du supermarché, mettant en avant leur infatigabilité, leur performance … Le fait que l’homme soit interchangeable le réduit inévitablement à l’état de robot. Le soucis est d’aller au plus vite. On assiste à la déshumanisation.

Ainsi, nous avons montré qu’un homme présente des caractéristiques innées et propres à lui-même. Il n’a donc pas besoin d’autres hommes pour avoir ces caractéristiques. Néanmoins, pour s’affirmer réellement en tant qu’humain, l’homme a besoin de ses semblables en appartenant à la culture humaine. Par une appartenance à cette culture humaine, l’homme peut en arriver à se déshumaniser par des actes inhumains tels que des génocides, ou encore par le développement du racisme et même à cause de progrès techniques trop rapides.

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