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La conscience et la vie, Bergson

Par   •  25 Octobre 2018  •  1 621 Mots (7 Pages)  •  1 020 Vues

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de changer l’ordre naturel des choses.
L’auteur continue et compare l’effort fourni à « de la peine ». L’effort implique en effet une dépense d’énergie de la part du sujet. Au contraire de « la pensée qui n’est que pensée, l’oeuvre d’art qui n’est que conçue, le poème qui n’est que rêvé » qui n’ont nécessité aucune perte d’énergie. Aucune résistance ne s’oppose à ce que l’on pense. Ce n’est que quand on essaye de modéliser nos pensées dans le réel que la matière nous offre une résistance. Le peintre devra par exemple faire face à l’obstacle qu’est son talent, qui pourra l’empêcher de réaliser la peinture dont il avait rêvé.
Ainsi l’effort est pénible, car il requiert une dépense d’énergie, cette énergie étant vitale à chaque espèce qui essaye de la préserver. Néanmoins, l’effort est « précieux » car il permet de produire dans le réel. En effet, un poème n’existe que s’il a existé dans la matière, à l’oral comme à l’écrit. De plus, « l’effort est plus précieux encore que l’oeuvre où il aboutit », car il a nécessité de la part de l’homme une volonté d’outrepasser la résistance qu’est la matière. En effectuant cet effort, l’homme s’oppose à sa condition. L’art est ainsi une différence majeure entre les hommes et les animaux. Même si l’effort est pénible et va « affaiblir » en lui prenant son énergie, l’homme le réalisera, résistant à ses instincts naturels lui enjoignant de préserver son énergie. Ainsi « on s’est haussé au-dessus de soi-même ».


Dans la troisième et dernière partie, Bergson explique ce que peut apporter la matière à l’homme. Selon lui, elle est à la fois « l’obstacle, l’instrument et le stimulant ». La matière n’est ni entièrement docile, ni indomptable. En persévérant on peut réussir à lui donner la forme qu’on souhaite, et lui en faire « garder l’empreinte ». Elle est l’instrument puisqu’elle est la condition de nos rêves. Sans elle nous ne pourrions rien réaliser. Elle est aussi un obstacle, lorsqu’elle nous empêche de concrétiser dans le réel ce qu’on avait rêvé, par exemple. Elle est également le stimulant du fait de sa résistance à nos envies. Si la matière était complètement à notre merci et n’offrait aucune résistance, tout serait possible, donc finalement rien ne le serait. Mais elle nous résiste et nous pousse à nous surpasser pour mieux la dompter, nous rendant ainsi plus fort. Ainsi « elle éprouve notre force ». Ces rêves qui n’étaient que imaginaires et ne vivaient que dans notre esprit, se retrouve ainsi gravé dans la matière, qui elle est bien réelle. Mais le rêve de notre imagination ne correspondra jamais à celui du réel car il n’aura jamais existé. En revanche, ce qu’on a produit s’est vu confronté aux obstacles de la matière et est désormais ancré dans le réel.




Dans ce texte, Bergson explique que l’effort permet à l’homme de « se hausser au-dessus de lui-même ». L’homme en dépensant son énergie vitale, accomplit ce qui n’est pas inhérent à sa nature (une oeuvre d’art par exemple). Il s’affranchit ainsi de sa propre condition, et réfute le déterminisme qui peut lui être imposé. De nombreux autres philosophes ont éludé cette question, Jean-Paul Sartre pensait ainsi que l’homme était ainsi condamné à être libre, car son existence précédait son essence. A chaque effort fourni l’homme se hausse à un autre niveau de lui-même, « tire de soi plus qu’il n’y avait », change ainsi continuellement et est libre de choisir ce qu’il veut devenir.

Dans cet extrait, l’auteur explique aussi que l’effort « est plus précieux encore que l’oeuvre où il aboutit », signifiant que l’acte en soir n’étant pas forcément le but. Descartes affirmait ainsi que gymnastique quotidienne de l’esprit pouvait avoir raison des pensées les plus profondes.

Enfin Bergson aborde également le thème du langage et explique que la matière est nécessaire à la clarification des pensées. Il rejoint ainsi les idées de Hegel, qui affirmait qu’une pensait n’existait qu’à travers des mots. Mais certaines personnes jugeaient que ces derniers pouvaient être un obstacle aux pensées. mais c’est aussi absurde que de dire que la matière est un obstacle à notre imagination. Une pensée sans mot n’est qu’un sentiment confus, et la matière, par la résistance qu’elle nous oppose chaque jour, ne peut que nous pousser à devenir meilleur.

Bergson aborde dans ce texte la relation entre la matière et nos pensées, et que peut apporter à l’homme une telle confrontation. Il en conclut qu’il ne peut en résulter qu’un défi pour l’homme, qui devra s’améliorer pour tenter de réaliser ses rêves. Il pense ainsi que l’effort fourni par l’homme sera un moyen de se délivrer de sa condition et de devenir quelqu’un d’autre. Contentons nous pour finir de citer ce célèbre proverbe malgache: « L’erreur n’annule en rien la valeur de l’effort accompli ».




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