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Ici à un passage issu de Les Deux Sources Morale de la Religion

Par   •  17 Avril 2018  •  1 713 Mots (7 Pages)  •  685 Vues

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Aussi si « une route a été tracée par la société », nous, « nous la suivons ». Nous sommes pour ainsi dire aliénés, étranger à notre nature d'être autonome, libre de choix, agissant comme de simples moutons de panurge. C'est du moins ce que laisse à penser cette phrase car l'acceptation de cette condition, ce conformisme social, peut éventuellement résulter d'un choix personnel, volontaire donc d'une véritable prise de conscience et de position quant à la détermination de notre existence.

« D'où vient donc que cette obéissance apparaît au contraire comme un état de tension, et le devoir lui-même comme une chose raide et dure ? » Avec cette tournure interrogative, l’auteur introduit l’idée que s’il existe une quelconque forme d’aliénation sociale, cette dernière n’est peut-être pas absolue. En effet, tous ceux qui, selon l’époque et les sociétés, sont étiquetés comme des marginaux, les homosexuels français il y a quelques siècles de cela, sont un très exemple de la défaillance du contrôle social par les conventions (et même la force) et viennent remettre en cause cette idée déterminisme social absolument aliénant. Car si à l’heure actuel en France, la loi du 18 mai 2013 permet à des personnes du même sexe de s’unir civilement, ce genre de mariage n’était pas pratique courante au XVIIIème siècle, pourtant celui des Lumières. De plus même au siècle suivant la relation amoureuse entre Charles Baudelaire et Arthur Rimbaud n’était pas perçue d’un très bon œil par le sens communs de l’époque. Pourtant cela ne les a guère empêché d’être amant, et donc d’agir en opposition avec les attentes de la société. Comme le dirait Bergson ils ont pris l'initiative « de prendre à travers champs », non pas en devenant homosexuel car c’est une particularité qui, en puissance en chacun d’entre nous, peut à tout moment devenir effective mais plutôt en décidant de mener une vie en adéquation avec cette particularité. En bref, ils semblaient s’assumer.

Ce qui nous pousse à chercher avec Bergson ce qui permet à l’individu de mettre une certaine distance et du coup de jongler entre deux positions qui sont celle de l’être autonome conscient de sa singularité et de ses particularités qui agira par rapport à ces dernières , et l’être social qu’il est au sens de simple composant de la société suivant les règles édictées par cette dernière. Et la réponse qu’il donne est la conscience. Car dès lors où on a le choix entre l’obéissance ou non à une règle . Avoir la possibilité de choisir implique nécessairement l’existence d’une réflexion au préalable. Car choisir c’est prendre l’option qui est, pour un instant donné, la meilleur réponse à la question d’ordre morale « Qu’est ce qui est mieux pour moi ? ». Et bien que notre moralité, dépende de nos mœurs donc de notre société il n’en reste pas moins que comme le souligne Aristote dans Rhétorique I: « il y a une justice et une injustice dont tous les hommes ont comme une divination et dont le sentiment leur est naturel et commun, même quand il n’existe entre eux aucune communauté ni aucun contrat » ce sans quoi l’idée justice et d’injustice mais aussi par extension l’idée ,au sens de concept, de bien et de mal ne peuvent être universelle et intemporelle.

De plus le fait de réfléchir sort l’individu d’une sorte d’automatisme et Bergson définit clairement le lieu de la prise de conscience comme cette pause entre la fin d’une action et le début de la suivante : « la conscience est cette hésitation même, l'acte qui se déclenche tout seul passant à peu près inaperçu. » car c’est dans la nature de l’homme de faire des choix, généralement en étant conscient de sa singularité. Aussi au même titre que la respiration, qui s’effectue sans que nous en aillions toujours conscience, l’individu prend semble lui l’habitude de démobiliser une grande partie de son attention quand il s’agit d’accomplir certaines actions qui sont d’ordre social : la toilette du matin ou le fait d’aller à l’école. Pour lui, ces actions sont devenues des habitudes. Mais on réfléchit, on hésite donc on mobilise l’intégralité de cette attention, lorsque l’on doit agir en fonction de nos particularités, et donc notre singularité : lors de l’achat de vêtements et de nourritures par rapport à nos goûts.

En somme nous avons pu voir qu'à travers la société , l'idée d’obéissance est indissociable avec notre existence en vue de permettre de l'individu au collectif de se réaliser pleinement . Dès lors nos obligations moraux deviennent un caractère inhérent pour l'homme . Pourtant il lui arrive certaine fois d'être confronté à un cas de conscience . Cette particularité nous permet de comprendre que l'homme se distingue alors de l'animal , ainsi la conscience est l'instance désaliénation pour nous .

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