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Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ?

Par   •  13 Septembre 2017  •  1 425 Mots (6 Pages)  •  892 Vues

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L’ordre du monde c’est donc la logique du monde, mais aussi le monde comme il est et parfois, le monde est injuste : ce sont toujours les souris qui se font manger par les aigles et pas l’inverse. En ce qui concerne l’ordre de la société, le monde aussi en France est injuste mais n’est-il pas beaucoup plus juste depuis la révolution française ? Sans elle, c'est-à-dire, sans l’action des hommes, la France serait-elle aussi injuste qu’elle l’était, avec une aristocratie oisive qui gagnait sa vie grâce au travail des petits paysans ? Changer l’ordre du monde pour des désirs de justice serait donc acceptable… Mais Hitler se croyait juste en tentant d’éradiquer les juifs.

L’argumentation semble alors tourner en rond : nous nous rendons compte que l’action tout comme l’inaction, le changement de l’ordre du monde comme la conservation de celui-ci peuvent provoquer des conséquences néfastes. Il se trouve en fait que la morale n’est pour l’instant pas universelle. En fait, elle tend même à l’être de moins en moins à cause de la toujours plus grande autonomie des individus par rapport à un groupe ou a une communauté. Si tout le monde était dépendant financièrement et intellectuellement, tout le monde aurait la même morale. Essayer d’imposer une morale au reste du monde n’est pas acceptable moralement.

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Peut-être fait il alors comprendre

Peut-être faut-il alors comprendre que trancher définitivement pour l’une ou l’autre des solutions : changer l’ordre du monde ou changer ses désirs, n’est pas possible. Mais pour éviter de laisser le hasard choisir pour nous entre ces deux cas, ou bien éviter de tomber dans la croyance ou le relativisme, il faut être en constante recherche de la vérité même si l’atteindre est impossible. Il faudra donc se fixer les trois règles de la pensée libre de Kant qui permettent d’avoir une pensée critique pour éviter d’admettre par principe ce qui est dit, avoir une pensée universelle pour avoir une pensée objective et avoir une pensée logique, pour se comprendre. Malgré ça, le choix ne s’imposera pas de lui-même à notre conscience.

Mais pour éviter le paradoxe liberté/morale, nous ne sommes, en fait, pas obligé de choisir : il suffit de tenter de changer l’ordre du monde selon nos désirs seulement quand c’est possible et quand on estime le plus objectivement et librement possible que les conséquences ne sont pas à grande échelle. Sinon, changer ses désirs s’impose, à moins que les désirs soient partagés par une relative majorité de personne. Dans ce dernier cas, la question de la morale ne pose plus vraiment de problèmes puisque, même si elle n’est pas totalement universelle, elle est au moins partagée et permet de lutter contre l’injustice. C’est pour cela que la révolution française, par exemple, a pu être légitimé et accepter. Dans une autre mesure, ce non-choix permet d’accéder au bonheur par le fait qu’il n’y a plus de contradiction entre mes désirs et l’ordre du monde : l’un s’adapte à l’autre et vis versa en fonction de la situation. Ainsi, soit je change le monde pour affirmer ma liberté, soit le monde me change et utilise alors toute ma volonté pour faire de cette situation la meilleure qu’il puisse être.

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