Faut-il être tolérant?
Par Orhan • 26 Février 2018 • 1 626 Mots (7 Pages) • 492 Vues
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Ainsi, la notion de tolérance est relative et dépend des opinions de chacun ainsi que de son ouverture d’esprit.
De plus, s’il faut tout tolérer, cela revient à dire qu’il faut tolérer l’intolérable. Nous devrions alors accepter le racisme, alors que cette opinion est elle même intolérable. En effet, le raciste lui même ne tolère pas la différence d’une personne et dans ce sens il se croit supérieur à elle. Ainsi comment pouvons nous rester passifs et tolérer ce genre de comportement? Il semble impossible de rester tolérant devant ce genre de comportement intolérant alors qu’on prone l’idée de tolérance même.
Pour ce qui est du point de vue de la connaissance ce qui prône est l’accès à la vérité. Il n’y a donc pas de place pour la tolérance, ce qui doit dominer est un engagement pour la recherche de la vérité et ainsi il faut lutter contre les idées fausses, être critique et ne pas tolérer certaine idées ou opinions pour permettre d’avancer dans l’élaboration du savoir.
Cependant, la tolérance est une notion confuse, on pense parfois sous le nom de tolérance à d’autres concepts qui n’en sont pas. Ainsi, il faut différencier la tolérance de ces concepts pour ne pas en fausser la définition.
On peut paraitre tolérant alors que l’on est seulement indulgent ou condescendant, c’est à dire que nous ne tolérons pas forcément mais que l’on ne peut faire autrement. C’est la définition même qu’en donne l’Académie française en 1694 : “condescendance, indulgence pour ce que l’on ne peut empêcher”. C’est souvent pour cela que les majorités tolèrent les minorités sans pour autant accepter leurs conduites. Par exemple certains hétérosexuels sont condescendants à admettre une autre façon d’aimer, celle des homosexuels, mais ne leur reconnaissent pas forcément le droit à la différence sexuelle. De plus, le principe de tolérance sous entend une supériorité. En effet tolérer quelqu’un d’autre revient à se sentir supérieur à lui, puisque la personne dite “tolérante” fait dépendre l’autre personne de son acceptation ou non à la tolérer.
La tolérance peut être assimilée à de l’impuissance. En effet, parfois l’on tolère ce dont on est dans l’impossibilité d’empêcher, d’où l’étymologie latine tolerancia et tolerare qui signifient endurer, supporter. Par exemple une femme subit des violences conjuguales du fait même qu’elle est dans l’impossibilité de les empêcher.
La tolérance semblerait aussi être parfois une forme d’indifférence. C’est à dire que certaines personnes sont désintéressées des questions essentielles qui sont au centre des débats jusqu’au point de n’avoir aucun avis définit. C’est ce manque de prise de position et le fait de croire que toutes les opinions se valent qui fait que ces personnes se disent tolérantes là où ils sont en réalité indifférentes. Cela vient alors du fait qu’elle n’aient pas à défendre leurs opinions et ne pas en tolérer d’autres puisqu’elles n’ont aucune opinion définie. Cette indifférence peut aussi traduire un désinterêt voire un mépris pour la personne envers qui on est indifférent.
L’intélorance quand à elle peut parfois signifier une forme et courage. En effet, exprimer ses opinions face à celle des autres, prendre parti et s’engager n’est pas sans risque. Par exemple les résistants durant la seconde guerre mondiale ont affirmés leur position face au nazisme et cela a coûté la vie à beaucoup d’entre eux, tandis que d’autres ont collaborés par peur des représailles. Ainsi l’on peut parfois penser que la tolérance est simplement une forme de lâcheté.
Dans une première partie, nous avons montré que la tolérance est un droit mais aussi un devoir qui est indispensable au respect de la personne humaine ainsi que pour l’accès à la vérité et au progrès des sciences. Ensuite, dans une deuxième partie, nous avons vu que la notion de tolérance était vague puis nous avons objecté qu’on ne pouvait tout tolérer, du fait de certaines conduites qui semblait intolérable, ainsi que pour la recherche de la vérité. Dans une troisième partie enfin, nous avons expliqué que la notion de tolérance était une notion confuse qui n’était pas forcément utilisée à bon escient.
Il semble nécessaire d’être tolérant puisque la tolérance est une règle essentielle pour le bon fonctionnement d’une société, de plus si l’on veut être tolérer, il faut d’abord apprendre à tolérer les autres. Il est cependant évident que l’on ne peut pas tout accepter, c’est pourquoi il faut savoir fixer des limites à cette tolérance face à ce qui nous parait intolérable.
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