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Avons-nous besoin du regard d’autrui pour avoir conscience de soi ?

Par   •  5 Novembre 2018  •  1 949 Mots (8 Pages)  •  1 071 Vues

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Pourtant, comment les autres pourraient-ils connaître le moi si le moi est une personne intime et privée ? En effet, seule la conscience de soi peut connaître ses secrets et ses mystères qu’elle cache aux autres ; personne ne peut pénétrer dans la conscience d’un autre. Dépend-t-il seulement de moi d’avoir conscience de moi ?

Si nous avons besoin du regard des autres pour avoir conscience de soi c’est donc que nous dépendons d’eux pour apprendre à nous connaître. Si le regard des autres peut combattre la mauvaise foi néanmoins ne peut-il pas aussi développer une hypocrisie sociale et morale ? En effet, quand nous dépendons du regard des autres alors nous faisons tout pour leur plaire ; dans ce cas, sommes-nous honnêtes avec eux et avec nous-mêmes ou sommes-nous hypocrites ?

Le regard des autres aide-t-il à devenir plus sincère ou au contraire plus hypocrite ?

2.2. Le développement.

Partie 1. Si le regard des autres est nécessaire à la conscience de soi c’est parce que la conscience de soi se ment à elle-même.

1.1. La relation de la conscience de soi avec la connaissance de soi est paradoxale. Comment la conscience de soi subjective peut-elle être l’origine d’une connaissance de soi objective ? Pour avoir conscience de soi il est nécessaire d’avoir le soutien du regard des autres.

1.2. Nous savons que la conscience de soi a deux défauts : elle est de mauvaise foi et elle est névrosée. La mauvaise foi s’oppose à la vérité sur soi ; la névrose s’oppose à la liberté.

1.3. Qui est le regard des autres ? On peut supposer qu’un ami qui n’a pas de mauvaise foi et qui nous aime, peut nous aider à prendre conscience de notre mauvaise foi comme de notre névrose. L’ami n’accepte pas nos défauts car il les corrige.

1.4. Autrement dit, pour ne plus être victime de la mauvaise foi et de la subjectivité, la conscience de soi a besoin de la reconnaissance des autres comme le montre Hegel. Si la reconnaissance des autres est conflictuelle c’est parce que au départ notre mauvaise foi refuse le regard des autres ; néanmoins, comme nous sommes plus malheureux sans la reconnaissance des autres qu’avec leur reconnaissance, nous finissons par accepter leur regard et leur conseil.

1.5. La vertu du regard des autres s’accuse dans les phénomènes de socialisation primaire ou dans l’éducation morale. Kant remarque en effet que le regard des autres et l’intégration sociale combattent l’égoïsme moral (ou la licence) en développant la civilisation, c’est-à-dire le respect de comportements communs.

Partie 2. Si le regard des autres n’est pas utile c’est parce qu’il favorise l’hypocrisie et non la conscience sincère de soi.

2.1. Pascal montre que le regard des autres est fondé sur la flatterie ; en effet on n’est jamais sincère avec les autres mais on cherche toujours à leur dire ce qui leur plaît parce que cela nous convient mieux afin de satisfaire nos intérêts. Selon Pascal, tout est mensonge et déguisement dans les relations sociales.

2.2. Si Kant valorise dans les relations humaines les apparences morales qui civilisent les hommes néanmoins il remarque un défaut important : les apparences morales (et non la conscience morale pure) corrompent notre jugement. Nous agissons pour plaire aux autres ou faire comme les autres et non par devoir. Etre civilisé n’est pas identique à être moralisé.

2.3. Avec le remords nous découvrons que le regard des autres n’est pas nécessaire pour prendre conscience de soi. Le remords est une conscience de soi intime et solitaire contrairement à la honte qui dépend des autres. Or, dans le remords, un individu prend conscience de son devoir pur et se corrige lui-même. La conscience est réflexive c’est-à-dire qu’elle a conscience d’elle-même et de son hypocrisie.

2.4. Comme la conscience est réflexive alors elle peut devenir toujours plus consciente d’elle-même, de son hypocrisie comme de sa mauvaise foi. Ce n’est pas avec le regard des autres qu’on apprend à se connaître soi-même mais avec un effort d’introspection sincère et courageux. Il dépend de moi de me connaître.

2.5. Qu’est-ce que la connaissance de soi ? Il ne faut pas confondre la connaissance de soi psychologique avec la connaissance de soi morale. La conscience de soi psychologique est changeante et intéressée ce qui s’oppose à la vérité. Par contre, la connaissance de soi morale dépend de la conscience de notre devoir qui nous impose d’être digne comme l’enseigne Kant.

(Il est recommandé de développer deux parties pour présenter une réponse claire.)

Partie 3. Le regard des autres s’oppose-t-il à la conscience de soi parce qu’il est hypocrite ?

3.1. Pascal est très pessimiste. S’il considère que le regard des autres développe hypocrisie alors il a pour effet de rendre tout hypocrite. En effet, un individu n’aura jamais conscience de lui mais seulement conscience de ce que les autres penseront de lui. Chacun apprend à jouer un rôle pour tromper les autres et donc se tromper soi-même. La conscience de soi est-elle possible ? Pascal répond négativement : tout est mensonge.

3.2. L’impossibilité pour l’individu de devenir conscient de soi confirme l’hypothèse pessimiste de Marx au sujet de l’aliénation. L’aliénation est l’ensemble des mécanismes qui s’oppose à la conscience de soi vraie ou libre. Selon Marx c’est toute la société qui développe l’aliénation : un individu s’ignore parce qu’il est dominé.

3.3. Faut-il renoncer à la conscience de soi et donc à la possibilité de se connaître soi-même ? Renoncer à la conscience de soi c’est renoncer à sa liberté selon Epictète ; or si l’aliénation s’oppose à la liberté cela n’implique pas que nous renoncions à notre liberté. Bien que nous soyons conditionnés par la société et les autres, nous pouvons néanmoins prendre conscience de cette dépendance pour ne pas être nécessairement la victime des autres. Comment ?

3.4. Non seulement nous sommes victimes de l’hypocrisie des autres mais aussi nous sommes la victime de notre égoïsme ; c’est parce que nous sommes égoïstes que nous n’aurons jamais d’amis. Il faut donc prendre conscience que notre égoïsme logique, moral et esthétique (selon la formule de Kant), nous rendra plus malheureux car plus solitaire que nos relations avec les autres.

3.5.

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