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Elf En Afrique Depuis 1967-1999

Par   •  8 Novembre 2018  •  3 530 Mots (15 Pages)  •  521 Vues

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Au Congo-Brazzaville, Elf contrôle Denis Sassou Nguesso, un dictateur marxiste et puis le schéma se répète. Cela est de même au Cameroun où, dès que l'indépendance a été donnée, Elf et l'Etat français choisirent de soutenir Ahmadou Ahidjo, qui écrasa tous les opposants politiques, au point de créer une guerre civile et d’installer un parti unique (UNC).

Ces réseaux secrets ont permis à Elf d’avoir un contrôle quasi-total sur les pays cités précédemment, puisque ce sont des régimes qu’elle a elle-même mis en place. De plus, les caisses noires et l’argent du pétrole réussirent à mettre toujours Elf dans le camp des vainqueurs, donc l’exploitation pétrolière par la France ne s’arrête pas, après la décolonisation.

c) Conservation de la stabilité politique

La conservation de cette stabilité politique est cruciale pour que la France puisse mener à bien à l’époque l’exploitation d’un pays. Selon Le Foch-Pirigent, ancien directeur d’Elf, la stabilité politique d’un pays est indispensable : si le régime politique est instable, il y aura plusieurs coups d’états et les régimes s’enchaîneront, ce qui rend l’exploitation pétrolière impossible. Dans certains pays, la stabilité politique va être conservée par ce contrôle français : nous avons cité précédemment cette sorte de tutelle néo-coloniale. La France se permet même de choisir à cette époque l’entourage des présidents assez dociles, tels que Léon M’ba. Notamment, grâce à Jacques Foccart, par ailleurs appelé « Mr Afrique », puisque Foccart s’occupe des “affaires africaines”, dès 1952, donc plusieurs années avant l’indépendance de ce continent.

Malheureusement, cette préservation de la stabilité ne se fait pas que par le contrôle politique. Dans certain cas, l’Etat français a eu recours à la violence ou aux meurtres, comme celui du Camerounais Félix-Roland Moumié, militant anticolonialiste et membre de l’UPC (Union des Populations du Cameroun) que la France a voulu briser quel qu’en soit le prix. Il a été assassiné par empoisonnement, en novembre 1960, par William Bechtel, un agent des services secret français, financés par Elf, sur ordre du premier ministre Michel Debré, conseillé par Jacques Foccart.

On voit donc qu’Elf et la France suivent alors un protocole assez semblable, pour chaque pays d’Afrique possédant des richesses pétrolières: mettre en place des régimes politiques sous son contrôle total ; et déstabiliser ou même détruire tout ce qui est hostile aux projets d’Elf, qu’elle puisse commencer ou bien continuer son exploitation au sein d’un pays africain ; et surtout, conserver ces régimes, propices à la poursuite de son exploitation des ressources africaines.

II- L'exploitation des ressources africaines par ELF

a) Les premières exploitations

Les premiers pays africains convoités sont les pays francophones, comme le Congo ou le Gabon. Des moyens modernes, pour extraire le pétrole des souterrains de l’Afrique, vont être des outils majeurs dans l’exploitation : les plus connus et basiques, utilisés par la majorité des entreprises pétrolières, sont les puits de pétrole terrestres, de type Pumpjack. Après la découverte de gisements, toujours plus riches dans les fonds marins, ELF passe ensuite de la Terre à la Mer en utilisant des plates-formes pétrolières off-shore (c’est-à-dire à la surface de l’eau) : comme, par exemple, l’off-shore de type Jack-up que l’on peut trouver surtout dans le Golfe de Guinée.

Mais l’aventure d’ELF en Afrique commença en 1972, au Cameroun. Ses fondateurs avaient en effet l’espoir de trouver du pétrole en abondance dans ce pays. Le président Ahmadou Ahidjo, l’un des premiers politiciens corrompus par ELF, se chargea d’inaugurer les premières extractions, quelques mois après la parodie de procès et l’exécution en public d’Ernest Ouandié (le dernier des chefs de l’insurrection nationaliste camerounaise). À partir du milieu des années 70, la production camerounaise monte en flèche mais, après plusieurs années, la production commence à stagner et même à régresser. A cause de ces baisses de productions, l’entreprise ELF cherche alors à s’établir dans d’autres pays d’Afrique, en espérant y trouver du pétrole. Elf trouve des territoires, en bordure du Golfe de Guinée, très riche en pétrole. Comme en Angola et au Nigéria, ELF fera tout pour contrôler des pays proches de ce Golfe africain.

b) L'élargissement des exploitations

A la fin du XXe siècle, de nombreux pays cherchent encore des territoires pétroliers libres en Afrique, afin d’en exploiter les ressources. Pour cela, tout est permis : corruption et installation illégale d’entreprises pétrolières pour récupérer cette ressource. Le Congo-Brazzaville est alors l’un des pays les plus exploités par ELF. Le président du pays, Pascal Lissouba a bien accueilli ELF et il a bien voulu qu’ELF fréquente les terres de Congo-Brazzaville. Mais, il y avait des conditions pour qu’ELF exploite les ressources du pays : il y avait, par exemple, la Tour ELF, une tour de bureau construite grâce au fond d’ELF, mais qui n’appartenait pas à ELF, même si on pouvait y trouver abrités des fonctionnaires d’ELF. Cette tour était construite pour les fonctionnaires de Brazzaville : le président du pays a toujours voulu voir sa capitale s’agrandir et évoluer. La tour Elf était donc l’une de ses conditions. Elf aidée par la France a toujours eu une tendance expansionniste vers l’Afrique latine et anglophone. Pour cela, elle n’hésite pas accepter les caprices des grands chefs d’état africains. Après que ELF ait fusionné avec Total en 1999, la Tour ELF changea de nom pour la Tour Nabemba, qui, aujourd'hui, abrite aussi des fonctionnaires de Total.

Mais il y avait d’autres conditions, comme le recrutement de fonctionnaires congolais dans l’entreprise ELF, à Congo-Brazzaville, mais cela ne fut pas très bien respecté par cette dernière, puisqu’elle a préféré recruter des Français plutôt que des Congolais. Les Congolais ont, au final, plutôt été recrutés dans les raffineries de pétrole du pays et sur les plateformes pétrolières. Aujourd’hui, les raffineries appartiennent à Total, les emplois existent toujours et sont toujours légués aux habitants de Brazzaville, ce qui réduit le chômage dans le pays. Même les fonctionnaires de Total sont congolais aujourd’hui, ce qui est un progrès pour le Congo.

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