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LE QUÉBEC, TERRE D'ACCUEIL POUR LES IMMIGRANTS.

Par   •  29 Mai 2018  •  2 541 Mots (11 Pages)  •  505 Vues

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nationale, et croyant aborder et mieux comprendre l’immigration, n’ont rien apporté de plus qu’une nouvelle variante d’un discours maintes et maintes fois répété par les francophones sous d’autres formes : celui de la survie, de la rénovation et de la concrétisation de leurs propres aspirations en tant que nation.

Les conséquences de l’exploitation des immigrants

L’immigrant ici n’est plus qu’une sorte de représentation abstraite générale, un simple prétexte commode pour relancer une perception de la majorité francophone comme campée sur des positions défensives, face à l’assaut des valeurs étrangères à son histoire et à sa culture.

C’est ainsi que l’on est tenté d’exposer l’immigrant comme un épouvantail à moineaux, comme une figure bizarre ou même repoussante propre à faire mieux comprendre le danger extérieur qui assaille aux yeux de certains l’expression pleine et entière d’une société francophone de souche, et son passage aux leviers de commande véritables au sein du territoire qu’elle occupe.

Se pose-t-on même la question de savoir qui est cet individu nouvellement installé, en quoi il diffère de ses concitoyens et comment il s’insère concrètement dans la vie sociale ambiante? Car prétendre s’intéresser aux communautés culturelles et aux individus qui les constituent, n’est-ce pas d’abord se rapprocher d’eux, les côtoyer dans la rue, dans les commerces, sur la place publique, puis entendre leurs porte-parole, les organisations qui les regroupent, s’intéresser à leur histoire, à leurs réalisations comme à leurs problèmes, à leurs succès comme à leurs misères?

S’il s’agit d’intégrer les nouveaux venus, de les informer pleinement des conditions propres à notre société, comment ignorer la sociologie de ces populations, comment se désintéresser de leur bagage culturel, de la diversité très grande qui caractérise les différents sous-ensembles selon leurs nationalités d’origine? Comment ignorer l’exploitation cachée dont ils sont le plus souvent victimes au cours des premières années qui suivent leur entrée au pays?

L’INTÉGRATION DES IMMIGRANTS AU QUÉBEC

La qualité de vie collective québécoise

Comme terre d’accueil, le Québec a été si souvent accusé de malmener les nouveaux venus, de les ignorer, de leur imposer des valeurs trop distinctes, qu’il en est venu à la croire. Or son histoire, quoique différente en ses détails, ressemble à celle de tous les pays industrialisés qui ont toujours vogué péniblement autour des problèmes d’immigration et de pluriethnicité dans la vie quotidienne. La majorité de langues françaises au Québec comme en France, et la majorité de langues anglaises au Canada comme aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, ne savent tout simplement plus sur quel modèle de coexistence et d’accueil elles doivent adopter. En tout cas, si elles le savent, elles n’osent rien en dire.

Presque tous ceux qui ont avancé une opinion en ce domaine au cours des dernières années se sont attachés à mesurer l’impact des immigrants sur la qualité de la vie à Montréal (Québec), sur l’ampleur des changements sociaux qu’entraînera leur arrivée massive, sur leur capacité de mener une vie communautaire autonome et séparée des aspirations de la majorité; le tout dans un contexte général francophone qu’ils perçoivent souvent comme fragile, menacé de l’extérieur et trop ouvert déjà à l’appel de la divergence.

S’intégrer dans un milieu entièrement nouveau exige de l’immigrant une adaptation à l’ensemble de la vie collective de la société d’accueil. Elle lui demande aussi de se recréer des liens sociaux en fonction de règles et valeurs qui souvent diffèrent de celles qui prévalent dans sa société d’origine. L’immigrant et ses descendants sont donc confrontés à une variété de défis auxquels ils doivent souvent répondre simultanément afin de s’assurer d’une intégration linguistique, culturelle, socio-économique, institutionnelle et personnelle harmonieuse.

L’immigrant demeure le principal responsable de son intégration, l’ensemble de la société d’accueil doit, par son engagement et son ouverture, l’appuyer dans sa démarche. L’intégration suppose en effet un double consentement : celui de l’immigrant à participer pleinement à la communauté et celui de la société d’accueil à s’ouvrir à cette participation et à la soutenir. Les mesures visant l’intégration touchent donc autant la société d’accueil que l’immigrant lui-même.

L’exploitation cachée

On entend souvent dire que les immigrés ne travaillent pas et qu’ils sont un fardeau. Mais ceux qui veulent travailler se voient mettre des bâtons dans les roues. Ce n’est pas normal d’attendre six mois ou plus pour un renouvellement de permis!

L’expérience acquise à l’étranger est beaucoup moins reconnue depuis les années 1980 que dans les années 1970. Selon certains auteurs, il s’agirait du facteur le plus important dans la dégradation du bien-être socio-économique des immigrants, plus particulièrement pour les immigrants des régions d’origine plus récentes (Europe orientale, Asie, Afrique).

Les besoins croissants du Québec en main-d’œuvre exigent une analyse approfondie du processus d’intégration de ces milliers de personnes. Les politiques de planifications et d’insertions négligent souvent le fait simple : avant de recevoir quelqu’un, on se prépare et on se met en bon état pour l’accueillir.

Les immigrants victimes

Les activités de rapprochement seront toujours utiles. Mais ce dont le Québec a besoin de discuter, maintenant, c’est de politiques qui touchent la prévention du racisme et de la violence ethnique liée à la pauvreté, c’est de la participation à l’emploi et aux décisions, et c’est surtout d’une orientation pédagogique précise pour les enseignants du Québec qui œuvrent auprès des jeunes et des adultes, et qui ne savent plus ce qu’on attend d’eux.

Pour les formuler, ces politiques et cette pédagogie, il faut avoir une idée claire de leurs objectifs. Contrairement aux apparences, le Québec en a une, qui est justement celle de l’intégration, enrichie du respect des différences enfin comprises, mais intégration tout de même. Elle ne s’accomplira jamais, cette idée contemporaine et riche, si

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