Strategie économique et monopole dans la vente du garba par les haoussas
Par Stella0400 • 13 Août 2017 • 3 135 Mots (13 Pages) • 874 Vues
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Au sujet de la stratégie d’insertion et de maintien dans les activités économiques du secteur informel, une seule thèse est en cours
I-2 LA PROBLEMATIQUE
Le monopole est régulièrement et naturellement privilégié dans le domaine de la production, de la distribution ou des services, chaque fois que des intérêts présentés comme « supérieurs » ou « collectifs » semblent pouvoir être invoqués.
Ainsi le continent Africain avant sa rencontre avec l’occident vivait des situations de monopoles comme les chefferies AKANS.
Notons qu’avec la colonisation et son développement les pays Africains sont entres dans des relations de monopoles avec le colonisateur. Et ces relation se sont traduites par l’instauration de privilèges comme le démontre la période des deux guerres mondiales, périodes au cours des desquelles toutes les productions agricole s des pays Africains étaient acheminés vers la métropole pour nourrir les combattants.
La Cote d’ivoire étant devenue colonie Française par le décret de1883 a pérennisé cette situation jusqu’ à son accession à l’indépendance.
A partir des années 1990, la conjoncture économique aboutit à la dévaluation du franc CFA qui conduit les autorités de l’époque à privatiser des sociétés d’Etats. Ce mouvement qui a débuté depuis les années 1980 au travers des PAS (Plan D’ajustement Structurel) ont eu pour conséquence une réduction significative du rôle de l’Etat dans l’activité économique du pays.
Ces vagues de privatisation s ont concerne et l’EECI devenu CIE et la SODECI sous contrôle de la SAUR et EDF.
Cependant, l’instabilité politique vécut par la Cote d’ivoire depuis les années 2000 a conduis le pays dans un état de larcisme total. En effet, en plus des sociétés d’Etat privatisés ou cédés à des particuliers, l’on assiste à une appropriation de divers secteurs par les étrangers : le secteur bois au Nigérien, la pêche traditionnelle aux Togolais, les chambres froides aux Burkinabés etc.
En conséquence la crise militaro-politique a conduit à une vulnérabilité des emplois qui se chiffrait à 70,4% et faisant du secteur informel la soupape de développement avec un taux d’emploi estimé à91, 2% et uniquement 18,1% d’emploi salarié (selon l’enquête réalisé par l’ENSEA : école nationale supérieur de la statistique appliquée pour l’AGEPE sur la période du 23 octobre 14 décembre 2012)
Pour palier à cette situation, le gouvernement de l’époque a lancé un vaste programme de promotion et de revalorisation des métiers de la terre et l’entrepreneuriat jeune.
En réponse, les jeunes ivoiriens commencent à investir tous les secteurs d’activités jusqu’à lors inexploités et exercés par les étrangers à l’instar du met dénommé : « GARBA »
Ce plat originaire de la Côte d’ivoire qui par sa grande consommation des populations ivoiriennes et étrangères est devenu un met d’intégration sous –régional et du coup une identité gastronomique du pays.
Simple pour autant, ce met se compose de semoule de manioc (attiéké) et du poisson thon accompagné de piment frais. En effet, elle est première productrice au monde et en Afrique pour l’attiéké et leader en Afrique te deuxième au monde pour le thon.
Toutefois, il est à notifier que l’attiéké du garba est de qualité moindre contrairement à l’abodjaman plus raffiné et confectionné par les populations lagunaires comme les ebrié, adjoukrou, attié etc. .
Ainsi pour repositionner les vendeurs ivoiriens dans ce secteur, des actions ont été entrepris comme l’organisation du festival de « garba show » dont la première édition a eu lieu du 28 au30 octobre 2011 à Treichville. Objectif assainir le cadre hygiénique et la qualité de l’attiéké commercialisé sur le marché.
Ensuite, on vu le jour le festival des « grillades d’Abidjan » se déroulant les 07 et08 septembre depuis 2004, et le « placali show festival » ouvert en 2012.
Les veneurs ivoiriens éprouvent des difficultés à s’insérer dans l’activité commerciale du garba. Les vendeurs houssas semblent avoir un monopole naturel dans cette vente.
Au cours de notre entretien exploratoire, il est ressortir selon les dire des enquêtés (clients/vendeurs) qu’aucune distinction ne s’opérait en terme de garba vendu par haoussa et ivoirien.
La plupart considère une homogénéité dans les prix et les quantités.
Cependant, les clients estiment être bien accueilli et reçu par les haoussas que par les locaux dans la mesure où tous sont traités indifféremment.
Quant aux vendeurs, les ivoiriens estiment qu’ils sont défavorisés en ce sens qu’ils ont beaucoup plus de charges à savoir la famille, les enfants…
De plus, ils attribuent la réussite des vendeurs haoussas du fait que ces derniers sont malhonnêtes et ne règlent pas leur créance auprès de leurs fournisseurs.
Selon les haoussas leur mérite est simplement du à leur courage et persévérance dans le travail. Ils reprochent aux ivoiriens le manque de volonté d’entrepreneuriat, leur niveau de vie trop élevé.
Ainsi le problème du monopole se pose en termes de poids des liens sociaux et de la mentalité culturelle au niveau de vendeur haoussa et vendeur ivoirien.
En prenant pour repère, l’étude sur la CONSMMATION OBSTANTATOIRE de Torsten Veblen, on peut affirmer que le problème se pose au niveau des valeurs, des idéologies et modèles sociaux ancrés dans les mentalités nigérienne et ivoirienne.
De ce qui précède, la question de recherche est la suivante : quelles sont les stratégies adoptées et les mécanismes mis en place pour maintenir un tel monopole en dépit de toutes les actions de l’Etat ?
I-3 Revue de la littérature
Les différentes études faites sur le monopole ont été abordée sur d’autres aspects. C’est le cas d’EDWARD H. CHAMBERLIN : the théory of monopolistic compétition, il souligne le degré de liberté stratégique dont dispose une entreprise lorsqu’elle combine utilisation du prix et de la publicité, ainsi que la différenciation du produit pour assurer la distinction sur un marché.
De même, WILLIAM BAUMAL.J dans la théorie des marchés contestable souligne que, tant qu’il est possible à un nouvel entrant de s’implanter
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