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Sexisme et vécu des femmes noires

Par   •  31 Octobre 2017  •  Fiche de lecture  •  2 512 Mots (11 Pages)  •  975 Vues

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1.1 Sexisme et vécu des femmes noires esclaves

hooks débute la section en nous plongeant dans le quotidien des femmes noires esclaves aux États-Unis. Tout au long du premier chapitre sexisme et vécu des femmes noires esclaves, l’auteure compare le traitement violent que subit les femmes noires esclaves à celui des hommes noirs esclaves (55). Elle souligne que dès le début de la traite négrière, les femmes noires valaient moins comparativement aux hommes esclaves. hooks insiste sur l’impact du patriarcat des colons blancs sur le destin des femmes esclaves noires (55). Elle précise qu’il a contribué au maintien du rôle masculin des esclaves noirs au sein de la culture esclave. Dans le foyer familial, ces derniers étaient encouragés à adopter un rôle masculin. Dans les champs, cette même masculinité, définit par la force, la virilité, la vigueur et la prouesse physique, était exploitée et mise en évidence par les colons blancs. Quant aux femmes noires esclaves, celles-ci étaient contraintes à des tâches plus laborieuses que leurs homologues donnant lieu à un processus de masculinisation de ces femmes. hooks marque la vulnérabilité sexuelle des femmes esclaves noires soulignant qu’elles étaient fréquemment victimes de viols et d’agressions physiques. L’auteure élabora en détails sur cette question dans le chapitre suivant.

Pour hooks, les expériences des hommes et des femmes sur les bateaux négriers n’étaient qu’une première étape d’un processus d’endoctrinement transformant l’être humain africain libre en esclave. Les formes de tortures et de châtiments utilisés par les négriers avaient pour but de déshumaniser les personnes africaines et de refouler leurs consciences d’elleux-mêmes comme personnes libres pour adopter un comportement approprié d’esclave. Contrairement aux hommes africains, les négriers blancs ne craignaient pas les femmes africaines. Pour cette raison, le négrier blanc pouvait la brutaliser et l’exploiter en toute liberté les femmes noires sans craindre une quelconque vengeance de leur part.

1.2 Dévalorisation perpétuelle de la féminité noire

Dans ce deuxième chapitre, dévalorisation perpétuelle de la féminité noire, hooks fait un retour sur l’histoire de l’exploitation sexuelle de femmes noires durant la période d’esclavagisme aux États-Unis. Le système esclavagiste a implanté et perpétué l’idée que les femmes noires étaient des objets sexuels disponibles en tout temps pour les hommes blancs. Même après l’abolition de l’esclavage, le stéréotype de la femme noire comme étant une sauvage, une dépravée sexuelle, voire même une non-humaine est resté ancré dans l’imaginaire collectif de la société. Ainsi, selon cette idée, le viol des femmes noires était justifié et même légitimisé. Les agressions sexuelles envers les femmes noires ont continué de perdurer. Elles étaient même socialement acceptés, malgré l’abolition de l’esclavage. Il arrivait fréquemment que les femmes noires domestiques étaient contraintes à avoir des relations sexuelles avec leur employeur blanc, au risque de perdre leur emploi. De plus, l’auteure mentionne que les agressions sexuelles des femmes blanches suscitaient beaucoup plus de révolte et d’indignation sociale que les cas de viols envers les femmes noires. Suite à l’abolition de l’esclavagisme, les femmes noires ont tenté de reprendre le pouvoir sur leur sexualité, ce qui étaient très mal perçu de la part des blanc.he.s, qui tentaient de les replacer dans leur rôle de subalternes. Effectivement, les femmes noires étaient l’objet de plusieurs insultes de la part des blanc.he.s.

bell hooks poursuit en abordant le contrôle des mariages interraciaux du début du 20eme siècle. Une panoplie de mesures et de pratiques étaient déployés afin de restreindre les mariages entre personnes blanches et personnes noires : lynchage, violence physique, castration, mythes etc. hooks souligne le mythe de l’homme noir « instinctivement agresseur » propagé afin de susciter un sentiment de peur de la part des femmes blanches à l’égard des hommes noirs. Parallèlement, le mythe de la femme noire « sexuellement débridé » donc automatiquement « salope et infidèle » circule amplement, dans l’optique de décourager les hommes blancs à développer une relation avec elles.

Bref, les impacts du sexisme et du racisme vécues par les femmes noires à l’époque de l’esclavage se font encore ressentir au moment ou bell hooks rédige ce livre. En effet, l’auteure remarque que les couples formés d’une femme blanche et d’un homme noir sont mieux acceptés socialement que l’inverse. Elle mentionne également la présence importante de stéréotypes péjoratifs à l’égard des femmes noires véhiculés par les médias de masse.

3.1 L'impérialisme du patriarcat

Le troisième chapitre du livre l’impérialisme du patriarcat aborde l'impact du patriarcat sur les femmes en soulignant le privilège dont bénéficie les hommes sans égard de race ou de classe. L’auteur souligne que le patriarcat créait une fraternité entre les hommes blancs et les hommes noirs sur la base de leur sexisme commun. Ceux-ci partageaient les mêmes croyances de l’infériorité inhérente de la femme et de la domination intrinsèque de l'hommes. Ce pouvoir de domination s'exerçait par un moyen primordial: la violence. Chez les hommes blancs, cette violence s’articulait par leur capacité à organiser des massacres à l’étranger. Chez les hommes noirs, la violence s’exprimait entre noirs au sein même de la communauté. Quant aux femmes noires, cette violence leur était dévastatrice. Selon hooks, le contexte patriarcale capitaliste poussaient les hommes à se percevoir privilégiés tout en étant privé de leur humanité par leurs occupations déshumanisantes. Ainsi, pour restaurer leurs sentiments de pouvoir et de masculinité perdu, les hommes usaient de violence à l’égard des femmes.

hooks poursuit la réflexion en effectuant une analyse de la place des femmes noires dans le mouvement abolitionniste, le mouvement des droits civiques et les adeptes de la Nation of Islam constatant l’exagération du pouvoir et de l’autorité de l’homme noir. hooks évoque que ces derniers ont grandement contribué à invisibiliser l’impact du sexisme chez les femmes noires. Ceux-ci argumentaient que le racisme dont les noir.e.s étaient victimes devaient primer sur le sexisme dont étaient victimes les femmes noires. L'organisation du pouvoir entre les sexes et les races contribuaient à maintenir les femmes noires en position de subalterne aux hommes noires.

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