Quelle est la pertinence de l’expérience de Milgram pour le management ?
Par himawari • 13 Avril 2019 • Dissertation • 2 570 Mots (11 Pages) • 1 263 Vues
Quelle est la pertinence de l’expérience de Milgram pour le management ?
Entre 1960 et 1963, le psychologue américain Stanley Milgram mis en place une expérience rémunéré basé sur la mémoire afin d’évaluer le « degré d’obéissance d’un individu devant une autorité qu’il juge légitime » et ainsi analyser le processus de « soumission à l’autorité ». Pour ce faire, Il a amené des gens ordinaires à infliger des chocs électriques de plus en plus forts à un autre sujet, installé sur une chaise électrifiée. A chaque réponse fausse, il s'agissait d'envoyer au " cobaye " qui est en réalité un comédien des chocs électriques qui seront de plus en plus importants au fur et à mesure de l'expérience. Le comédien ira jusqu'à crier de douleur et demander à arrêter l'expérience mais 62% des personnes, placée sous l'influence de l'autorité scientifique continueront à infliger au pseudo cobaye des punitions. Même si celles-ci auraient pu conduire le faux candidat à la mort. La volonté première de Milgram était de tenter de comprendre les mécanismes d’obéissance au sein de la hiérarchie nazie pendant la seconde guerre mondiale.
Tout d’abord, de façon générale l’être humain va être enclin à se soumettre à l’autorité. En effet, la soumission à l’autorité est ancrée dans l’éducation de chacun individu. Les parents apprennent à leurs enfants à se tenir droit, à ne pas insulter leurs camarades de classe, à se laver les mains avant un repas… Puis, le salarié se retrouve sous l’autorité de son manager. Il s’inscrit dans des organisations hiérarchiques gouvernées par des règlements intérieurs et des normes implicites. Tout au long de sa vie l’individu est soumis à une multiplicité de règles et d’impératifs dont il n’a pas toujours conscience mais auxquels il n’a guère la possibilité de se soustraire. La hiérarchie matérialisée par le médecin apparaît donc comme indispensable à tout processus d’obéissance. L’expérience de Milgram est lourde de sens. En effet, l’individu qui entre dans un système d’autorité « ne se voit plus comme l’acteur de ses actes, contraires à la morale, mais plutôt comme l’agent exécutif des volontés d’autrui ». La blouse blanche utilisé dans le cadre de l’expérience aurait très bien pu être la blouse du magistrat, l’uniforme d’un policier ou tout simplement le manager. Le parallèle avec nos organisations est flagrant.
D’autre part, plusieurs variantes de cette expérience ont été réalisé. L’une d’entre elle consistait à laisser l’individu libre de choisir la gravité de la torture faisant chuter le taux de 62 % à 2%. Une autre consistait à soumettre l’individu à une précession hiérarchique forte et mettre à sa disposition un individu d’une hiérarchie inférieure à laquelle il délèguera l’acte physique de la torture. Le résultat est effrayant, le taux est monté 62% à 92 %. Cette logique d’obéissance hiérarchique a permis de déculpabiliser l’individu des actes les plus monstrueux, mais surtout de contrôler et d’organiser la violence qui circule dans toute société, ou groupe humain ou entreprise. Cette logique est d’autant plus nuisible que les personnes concernées n’en ont pas conscience.
Le lien hiérarchique apparaît donc indispensable à tous processus d’obéissance. « L’individu qui entre dans un système d’autorité ne se voit plus comme l’acteur de ses actes ; contraires à la morale, mais plutôt comme l’agent exécutif des volontés d’autrui ». Il va attribuer la responsabilité à l’autorité. Alors que s’il se référé seulement à son libre arbitre, il va faire appel à sa conscience et sa morale. Ces résultats sont assez effrayants et mettent en évidence le poids très important de l’autorité. On peut d’ailleurs voir avec les résultats suivants que, sans l’Autorité, il n’y a pas de soumission possible.
De plus, à travers cette expérience Milgram mets en abime cette sacralisation de certains métiers
. Cette soumission à l’autorité peut aussi être perçu comme une certaine zone de confort pour l’etre humain. Il évite de réfléchir. C’est le seul animal capable d’aveuglement total et justement une
Nous pouvons faire le lien avec notre société moderne et l’entrepise France Telcom devenu Orange . Ou certaines manager ont poussé leur collabateur aux sucide en suivant simplement les autre émanant d’en haut
Hannah Arendt (1966), analysant le discours de justification d’Adolf Eichmann lors de son procès à Jérusalem, met en avant cette « banalité du mal » où des personnes qu’on ne peut pas considérer comme malades, perverses, commettent des actes extrêmes en obéissant à des ordres.
Aujourd’hui, la problématique de l’autorité prend sens au niveau des organisations. Les patrons fondent leur puissance sur de quelconques compétences et tentent d’asseoir leur légitimité par on ne sait quel moyen. La loyauté notamment est utilisée comme un procédé permettant d’asseoir son autorité. Le supérieur exige de ses subordonnés qu’ils lui soient loyaux. Mais, ceci ne signifie pas qu’ils aient le droit de donner leur avis sur les décisions prises. Au contraire, ils doivent exécuter les ordres sans émettre un quelconque jugement de valeur. Le management serait donc une manipulation tendant à faire des hommes de gentils serviteurs. C’est ce que Joule et Beauvois appellent la soumission librement consentie selon laquelle « on peut obtenir d’autrui qu’il se comporte comme on le souhaite, sans avoir recours à l’autorité, aux pressions, ni même à la persuasion. On peut donc exercer une telle influence sur autrui sans que celui-ci ait à mettre en doute cette liberté qu’il a appris à considérer comme l’un des attributs essentiels ».
Contrairement aux autres espèces animale ou l’instinct domine, les être humains sont régies par des institutions.
La philosophe Hannah Arendt « “Je ne suis pas un monstre, je n’ai fait qu’obéir aux ordres.” Ce leitmotiv constitue la défense d’Adolf Eichmann, haut fonctionnaire nazi ayant organisé la déportation des Juifs, arrêté et jugé au début des années 1960. Un humain ordinaire peut-il se transformer en bourreau non pas en devenant fou furieux, ni fou tout court, mais pour obéir avec application à une autorité légitime ? A l’époque, la question est sur toutes les lèvres. La philosophe Hannah Arendt, qui couvre le procès Eichmann pour le New York Times, estime que chacun peut devenir un monstre pourvu qu’il se montre soumis à une hiérarchie responsable, en toute bonne conscience, au sein d’un appareil d’Etat totalitaire asséchant et radicalisant toute pensée.
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