Les spécificités de l’intelligence économique dans les P.M.E
Par Plum05 • 24 Octobre 2017 • 10 378 Mots (42 Pages) • 545 Vues
...
- Contexte de L’IE : mondialisation et économie de la connaissance
La mondialisation s’impose depuis maintenant comme une donnée incontournable. Il appartient désormais à tout acteur économique de comprendre et d’anticiper les mutations qui affectent un marché mondial animé par une concurrence exacerbée, libre de toutes entraves, même si les Etats auront de plus en plus leur mot à dire après la crise financière internationale.
La vitalité d’une économie est tributaire de sa compétitivité ; et de plus en plus, ce sontles marchés internationaux qui permettent aux entreprises d’accroître fortement leur chiffre d’affaires. Cela se traduit par une disparition des frontières des entreprises quels que soient leur taille et leur secteur d’activités mais aussi par un champ de jeu, devenu universel, où le marché mondial expose toutes les entreprises aux rigueurs de la compétitivité. A cela s’ajoute, un mouvement de renforcement des concentrations d’entreprises à travers notamment les fusions / acquisitions qui se multiplient pour obtenir une taille optimale dans une compétition mondiale.
La globalisation des échanges offre des opportunités de marchés indéniables pourles entreprises : la recherche de partenaires ou l’accès à de nouveaux marchés, nécessite la connaissance des différents régimes juridiques, normatifs, technologiques et concurrentiels. Elle accroît le nombre des concurrents porteurs de cultures managériales divergentes, maîtrisant des technologies originales, véhiculant des contraintes de production qui leur sont propres : autant de données nouvelles qu’il faut assimiler et… exploiter à son avantage.
Dans un contexte de renforcement de la concurrence, tant au niveau des prix, du contenu innovant du produit, de la qualité du service rendu, que du rythme accéléré de diffusion du progrès technologique, les relations entre entreprises ont tendance à se tendre et à s’inscrire de plus en plus dans une logique de rapports de forces complexes, où se mêlent à la fois, coopération et compétition, d’où l’apparition récente dans le vocabulaire courant du mot « coopétition ». Devenir un pays attractif pour les investissements étrangers (IDE) et développer notre capacité à l’exportation sont donc les clés d’une insertion réussie dans un marché mondialisé. Tout cela se fera, comme pour un certain nombre de pays avancés et de pays émergents, dans l’esprit d’un patriotisme économique qui s’inscrit dans une vision du monde ouverte vers l’extérieur, respectueuse des règles internationales tout en restant sensible à la solidarité nationale, pour permettre à nos entreprises de lutter efficacement pour
la conservation, voire l’augmentation, de leurs parts de marché à l’échelle nationale et meme internationale..
Par ailleurs, sur un marché très concurrentiel, des pratiques déloyales sont souventutilisées pour s’approprier les innovations des concurrents, voire leur outil industriel, ou pour les déstabiliser et les affaiblir. Aussi bien l’État que les entreprises doivent doncs’informer suffisamment à l’avance (détecter les signaux faibles) sur les risques encourus afin de faire face aux éventuelles menaces et d’écarter ces dangers.
L’Etat, malgré la qualité des services de ses administrations, ne peut cependant totalement supporter les entreprises dans leur besoin de compétitivité internationale. Il faut que celles-ci prennent conscience des enjeux et être aussi autonomes que possible vis-à-vis des défis qu’elles ont à relever.
Dans ce contexte de mondialisation, marqué par l’extraordinaire développement des TIC, l’information revêt toute son importance et constitue une matière première stratégique à tous les niveaux.
Le défi à relever est, d’une part, d’obtenir l’information grâce à des outils dédiés, afin de la corréler à d’autres et de l’exploiter en temps opportun et, d’autre part, de protéger les données. L’information utile est largement disponible mais encore faut-il savoir la trouver dans une économie de l’information globalisée.
- Description et composantes de L’intelligence économique
Comment caractériser l’intelligence économique, quel contenu lui attribuer ? Selon les auteurs EricDelbecque et Gérard Pardini, sur le plan opérationnel, l’intelligence économique comprend des actions de veille (acquérir l’information stratégique pertinente), de sécurité (ne pas laisser connaître ses secrets) et d’influence (propager une information ou des normes de comportement et d’interprétation qui favorisent sa stratégie).
La veille est une démarche systématique de recherche, de recueil, de traitement (analyse et mise en perspective) et de diffusion de l’information. La veille se décline au plan scientifique, technologique, juridique et réglementaire, institutionnel, commercial, environnemental etc. Diagnostic et suivi des concurrents sont au centre de cette démarche. La veille vise à surveiller et décrypter l’environnement concurrentiel et à déceler les signaux faibles révélant des tendances émergentes. Elle fait bien entendu un large usage des nouvelles technologies de l’information à travers Internet mais elle fait aussi appel au facteur humain, à des experts, à des documents écrits non numérisés etc. Cette démarche permet à l’entreprise de mieux se positionner dans son environnement, sur ses marchés et face aux autres acteurs.
Mais il ne suffit pas de recueillir l’information stratégique sur l’environnement concurrentiel. Ce système de recherche d’information doit être accompagné d’un dispositif approprié de sécurité/sûreté. Il s’agit d’assurer la sécurité physique, informatique et du patrimoine immatériel de l’entreprise. Concrètement, on peut procéder par exemple à un audit des vulnérabilités et menaces, sensibiliser le personnel en définissant des actions préventives intégrées à la stratégie de l’entreprise, identifier les menaces pesant sur les systèmes d’information et les protéger en conséquence.
Enfin, l’intelligence économique intègre des actions d’influence : L’Agence française pour le développement de l’intelligence économique (AFDIE) caractérise ainsi l’influence : « Les conditions de la décision sont liées à l’environnement global de l’entreprise ; l’influence consiste à modifier favorablement cet environnement, et éventuellement à changer à son profit les règles du jeu. La définition et la conduite des stratégies d’influence
...