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Les manifestations en Roumanie

Par   •  22 Août 2018  •  1 603 Mots (7 Pages)  •  360 Vues

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Traitement par la presse

Assez factuel pour la majorité des articles, qui relatent les faits de manière chronologique et expliquent pourquoi il y a des manifestations. Ils soulignent que si le nombre de manifestants diminue, le mouvement anticorruption continue et les manifestations durent depuis un mois maintenant. Dimanche environ 5000 manifestants étaient présents place de la victoire à Bucarest.

Article du Canard Enchaîné : « Le Roumain dans le Sac » 15/02

L’article revient sur l’homme politique le plus visé dans les manifestations : Liviu Dragnea. C’est le président du parti majoritaire, le PSD, et l’actuel président de la chambre des députés. Il est l’homme par lequel le scandale est arrivé même s’il a remporté les législatives en décembre. Cependant, le président roumain avait refusé de le nommer premier ministre en raison de sa condamnation à 2 ans de prison avec sursis pour fraude électorale. La législation anticorruption roumaine empêche en effet les condamnés de siéger au gouvernement.

Liviu Dragnea est aussi dans le collimateur de la DNA (Direction Nationale Anticorruption), qui est dirigée par Laura Kovesi depuis 2013. La DNA a déjà fait condamner plus de 3000 élus et hauts fonctionnaires depuis 2013. Le nom de Laura Kovesi est scandé par les manifestants qui la voient comme une héroïne.

Le journaliste précise de plus que le décret aurait particulièrement servi les intérêts de Dragnea dont le procès pour emplois fictifs approche. Le décret aurait « stoppé la procédure et amnistié sa condamnation passée » puisqu’il relève le montant minimum des poursuites à 44 000 euros quand Dragnea est poursuivit pour « seulement » 24 000 euros. Mais surtout, le décret subordonne le déclenchement des procédures pour abus de pouvoir à une plainte de la collectivité publique lésée. Autrement dit, si un maire abuse de son pouvoir, il faudrait que la municipalité porte plainte contre lui, ce qui est très improbable.

Enfin, l’article souligne que l’épuration faite par la DNA a décapité la classe politique. L’opposition au PSD est donc quasi nulle. Le président Roumain qui fait partie de l’opposition essaye tant bien que mal de résister, il a d’ailleurs proposé un référendum national contre la corruption avec l’accord des députés.

Article de La Croix 23/02 :

Cet article est intéressant car il parle d’une lettre faite par les manifestants qui a pour but la création d’une ou plusieurs lois anti corruption. Cette lettre s’appelle « Proclamation 2017+ », elle comprend 8 points comme le recours à l’e-gouvernance, l’élection de l’avocat du peuple et l’interdiction pour toute personne ayant été condamnée pénalement d’exercer dans la fonction publique. Cette proclamation fait écho à celle rédigée en 1990 par quelques intellectuels après la chute du régime totalitaire de Nicolae Ceausescu dont le but était d’empêcher toute personne ayant fait partie du parti communiste ou de la police secrète de pouvoir se présenter aux 3 législatures suivantes.

La proclamation 2017+ a été créée au début par des habitants de Timisoara, une ville de l’Ouest de la Roumanie, puis débattue sur les réseaux sociaux, elle va ensuite être soumise au Président. Selon les militants, la proposition 2017+ changera le jeu politique de manière radicale puisqu’elle permettra le renouvellement des élus.

Le contexte a changé par rapport à 1990, ce qui explique pourquoi les signataires sont aussi optimistes : en trois jours, la proposition avait déjà récolté plus de 5000 signatures.

Cette proposition montre bien que finalement, les manifestations qui demandaient au début la seule annulation du décret ont progressivement changé de message. Désormais, le mouvement anticorruption souhaite assainir en profondeur le système politique roumain.

Article du Monde 28/02 :

Cet article apporte un point de vue intéressant sur la question car il tire des conclusions qui ne se limitent pas à la Roumanie :

- La première : la corruption est au cœur du combat démocratique des classes moyennes des pays en phase de transition politique ou/et d’émergence économique. La lutte contre la corruption cristallise les aspirations d’une société civile qui accède à un meilleur niveau de vie et d’éducation.

- La deuxième : l’Union Européenne est symbole d’espoir, de droit et de dignité. Selon le journaliste, l’Europe est « perçue comme un garde fou contre les violations de l’Etat de droit et garante des valeurs démocratiques et ne doit pas manquer ce rendez-vous ».

L’émission Interception de France Inter a consacré son dossier de dimanche 26/02 sur le sujet

L’émission consiste en l’interview de plusieurs roumains. C’est donc de l’ordre du témoignage, du storytelling. D’abord d’un journaliste roumain qui a organisé un tour de la corruption dans Bucarest durant lequel il montre les demeures des hommes politiques qui sont désormais en prison.

Une manifestante qui est interviewée par le journaliste dit que tous les âges et toutes les conditions descendent dans la rue pour dénoncer la corruption. Le mouvement a pris le nom de révolution blanche, car il est non violent.

Un groupe de femmes dit que la corruption ne touche pas que l’élite politique mais aussi toutes les couches de la société. Selon elles, « pour n’importe quoi, il faut mettre la main à la poche ». Par exemple, dans les hôpitaux les patients se demandent combien ils vont devoir payer le médecin pour être bien soigné. D’après ces femmes, il y a un changement de mentalité par rapport aux années 1990, désormais il est important d’affirmer son opinion et de se battre pour ses droits. Ce n’est pas seulement une révolte contre un parti mais contre le système politique dans son ensemble car la corruption concerne tous les partis.

Enfin, Laura Kovesi, procureur en chef de la DNA, est vue comme une héroïne par la majorité des roumains. Elle est aussi interviewée par le journaliste et dit notamment qu’il y a un phénomène de corruption généralisée dans presque tous les secteurs.

Conclusion :

Ces manifestations montrent l’envie de renouveau, pas uniquement en Roumanie, face à une classe politique professionnelle et institutionnalisée. Et pas que dans les démocraties récentes.

Aspiration

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