L`empire américain est-il en déclin ?

L`empire américain est-il en déclin ?

Pierre Martin dans ce texte remet en question l’idée que l’empire américain est en déclin. Il réfute cette thèse en ce sens où pour lui les États unis, face aux crises, ont toujours su s’en sortir et maintiennent encore aujourd’hui leur place de dominant mondiale. De plus, il souligne que les États-Unis ne sont pas sans surprise en prenant pour exemple l’élection de Barack Obama synonyme de la réaffirmation du leadership international américain.

Selon Pierre Martin, il ne faut pas se contenter d’annoncer le déclin de l’empire américain, mais plutôt analyser les choses sous un autre angle. Il faut essayer de comprendre la notion de prédominance américaine sur le système international, ce que cela veut vraiment dire et les effets qui en découlent.

Dans un premier temps, Pierre Martin définit la puissance hégémonique américaine.

En effet, selon lui, malgré le fait que l’on ne puisse associer de termes précis pour parler de la place centrale détenue par les États-Unis, il est incontestable que, quel que soit le terme utilisé (prépondérance, empire, leadership, hégémonie), ils reflètent tous la même chose. Rien ni personne ne peut concurrencer le niveau de puissance économique et militaire des États-Unis, rien ni personne n’est capable d’assurer le rôle structurant des États unis et rien ni personne n’est proche d’y parvenir. Et démontre qu’il est indéniable que le monde d’aujourd’hui est un monde unipolaire.

Maintenant, ce qui lui semble important est de comprendre cette prépondérance et d’essayer de trouver ce qui pourrait la déstabiliser.

Dans un second temps, Pierre Martin analyse l’idée que l’empire mène au déclin. Dans les faits, pour lui les États unis ne sont pas un empire. En revanche, on peut utiliser la notion d’empire et de stratégie impériale pour comprendre la position structurelle et la fragilité des États unis.

Il se base sur une définition de Gilpin qui interprète la domination impériale comme un fardeau en ce sens où l’expansion entraine une augmentation des couts supérieure aux bénéfices procurés et conduit à la marginalisation de la grande puissance ou à son effondrement.

Or, Pierre Martin montre que les États unis, qu’ils soient un empire ou pas, dominent depuis plus de soixante-quinze ans dont la domination est allée bien au-delà de celle économique, donc si cette hégémonie représente un fardeau, cela ne s’est pas appliqué aux États-Unis.  

La thèse du déclin des empires repose sur la pression exercée par des politiques expansionnistes sur les ressources internes. Or ce n’est pas la raison de la crise qu’elle subit.

En effet, bien que la crise économique soit un risque d’affaiblissement, il est clair que les causes de bases ne se sont nullement liées à l’expansionnisme miliaire et encore moins au fardeau du maintien de sa puissance hégémonique.