Le concept du placement thérapeutique de Winnicott
Par Andrea • 13 Mars 2018 • 7 267 Mots (30 Pages) • 519 Vues
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Le groupe d'adolescents est mixte, il est composé de douze jeunes. Ils disposent de chambres individuelles. Ils suivent tous une scolarité, soit au collège soit lycée. Les jeunes mineurs isolés étrangers qui en ont besoin, suivent des cours dans l’association « lire pour vivre », qui dispense des cours de mise à niveau en langue française. Les jeunes ne peuvent s'enfermer à plusieurs dans une même chambre. Ils disposent d'une salle s'ils souhaitent se réunir pour jouer ou échanger. Les adolescents ont aussi une salle de télévision, dont ils peuvent disposer un soir dans la semaine, sur inscription (du lundi au jeudi). Sinon, l’accès est libre durant le week-end (du vendredi soir au dimanche soir). Les jeunes prennent leurs repas en compagnie des éducateurs.
Les jeunes, admis au foyer, suivent tous une scolarité dans les établissements publics du quartier. La plupart pratiquent une activité sportive. Un grand nombre d'entre eux sont assez autonomes et ont une vie sociale en dehors du foyer. (Amis, activités sportives,...)
3 L’équipe
L’équipe éducative est composée de neuf éducateurs spécialisés et d'une monitrice éducatrice qui accompagnent les jeunes le temps de leur placement. Est également présente une psychologue. Elle reçoit les enfants individuellement pour qu'ils puissent se confier. Enfin, une personne spécifique pour l’aide scolaire (qui n'est pas détachée de l’éducation nationale) Celle-ci encadre les enfants par petits groupes ou individuellement, selon les horaires, et prend en charge les trois groupes.
Chaque groupe dispose aussi de deux maîtresses de maison. Elles s'occupent des locaux et des repas, mais n'interviennent pas auprès des enfants. Il y a un chef de service pour le groupe des petits et le groupe d'urgence. Concernant le groupe des adolescents depuis le licenciement du chef de service, l’équipe a un chef de service intérimaire, présent le jeudi uniquement, en partie pour les réunions. La majeure partie de l’équipe travaille au foyer depuis plus de 20 ans.
Tous s'unissent lorsqu'il s'agit de la prise en charge des jeunes et des lignes de conduite à respecter. Les éducateurs disposent de plusieurs outils pour la transmission d'informations, comme le cahier de transmission, l'agenda, un cahier « à faire » (dans lequel on trouve toutes les tâches ou rendez-vous à prendre ou à faire dans la semaine). Une réunion hebdomadaire en présence du chef de service et de la psychologue permet échanges et prises de décisions
2ème partie
1 : la problématique
Pendant la première période de mon stage j'ai été confronté au quotidien du moniteur éducateur. Qui est souvent imprévisible. On se doit de réagir à des événements spontanés, on travaille au quotidien avec les humeurs, les sentiments ou encore les états d’âmes de chacun. Ce qui donne à ce métier tout son intérêt. Malgré cette notion de hasard ce métier nécessite une grande organisation et beaucoup de communication entre professionnels.
Avec un public d'adolescents, l'accompagnement évolue par rapport à la prise en charge de l'enfant. De nouvelles problématiques apparaissent. L'adolescence est l’âge du changement, la puberté apparaît, le corps se développe, le jeune doit faire face à de nouveaux besoins (sexualité, intimité, la recherche identitaire). L'adolescence est un entre deux, on n’est plus un enfant mais pas encore complètement un adulte.
Lors de mon stage j'ai vu, chez certains enfants, un mal-être profond (le plus souvent dans le cadre de l'urgence) dû à l’incompréhension de leur placement. Ces jeunes n’aspirent qu'à une chose, rentrer chez eux. On retrouve chez ces enfants des points communs, ils fuguent souvent, ils ont du mal à trouver le sommeil et à se concentrer. Ils entrent assez aisément dans un état de colère, difficilement gérable pour eux, un rien peut déclencher cet excès de colère. Ce qui ressort le plus souvent des entretiens duels avec ces jeunes, est qu'ils n'acceptent pas leurs placements et surtout, ils ne le comprennent pas.
Ces éléments m'ont amené a une réflexion autour du placement et les moyens à mettre en œuvre pour accompagner ces jeunes non seulement à le comprendre, mais à l’accepter. C'est l'histoire d'un jeune dont ma tutrice est référente, mais aussi celles de jeunes placés en urgence, qui m'a donné envie d'approfondir cette réflexion. J'ai observé le mal-être et le désespoir de ces jeunes au quotidien, (il pleurait parfois la nuit, fuguait souvent...). C'est en dialoguant avec lui, en lisant son procès- verbal, ainsi que des compléments fait par ma tutrice que j’ai pris conscience de la difficulté pour un jeune d'accepter le placement, on pourrait se dire « pourquoi se met- il dans cet état, alors qu'il a plus de matériel ici que chez lui ». Parfois il donnait l'impression de ne pas vouloir entendre les raisons de son placement. Un soir le jeune se fit confisquer son téléphone (seul lien avec sa famille) et devant le refus de l’éducateur de le lui rendre, il est entré dans un état de crise extrêmement violent, les éducatrices ont dû se mettre à deux pour le maîtriser. Le jeune avait des larmes de colère, et nous disait « moi je n'ai rien à faire ici, de toute façon ce soir je me barre ». Après avoir réussi à le calmer, l’éducateur de nuit a longuement discuté avec lui. Ce qui en est, ressorti, est la difficulté pour ce jeune d’être placé au foyer. Il ne comprenait pas pourquoi il devait rester, alors que son père pouvait l'accueillir. On s'aperçoit qu'il y a un traumatisme lié à la séparation qui rend le placement difficile.
Quelques temps après, un autre jeune (Hector) du groupe d'urgence à qui le foyer ne trouvait pas de lieu, est rentré chez lui, suite à de multiples crises dont une qui provoqua l’hospitalisation d'un jeune de son groupe (dans l'attente d'une réorientation). A la suite de cela le jeune du groupe des adolescents (Maxime.) nous a fait comprendre qu'il fera la même chose pour rentrer chez lui, et s'en est notamment pris à deux jeunes du groupe mais sans trop de gravité. Il s'en est même pris à la directrice au cours d’un entretien qui s'est mal passé. Aucune sanction n'a été donnée par la suite. Les éducateurs essaient de lui faire comprendre que son audience allait avoir lieu bientôt et qu'ils
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