Le Front National : quelle(s) famille(s) politique(s)
Par Orhan • 7 Mars 2018 • 2 469 Mots (10 Pages) • 566 Vues
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D’autres thèmes reviennent également comme :
- l’importance de l’autorité et de la sécurité en vue de protéger la population française du « danger » étranger
- la critique du système et des élites politiques au pouvoir appelé l’establishment qui est la réunion des grands partis de gauche et de droite
- la critique de l’économie mondialisée et de l’intégration européenne qui se justifie par son côté nationaliste, défendeur de la nation
- Une évolution du monde dans les années 1980/1990 conduisant à une adaptation du parti
Dans les années 1980, le monde, que ce soit au niveau économique ou social connait de grandes évolutions. L’économie va se globaliser, ce qui va entrainer un rapprochement entre les pays avec un fonctionnement international. Cela est bien évidemment contraire aux idées du FN, qui tient un discours nationaliste prônant l’importance de la Nation. Il poursuivra également sa critique acerbe des grands partis en faveur de l’Europe et dans les années 1990, accusera le PS et le RPR de corruption.
Bien que créé dans les années 1970, son grand leader Jean-Marie Le Pen ne se fera connaitre que dans les années 1880, notamment en février 1984 lors de l’émission « L’heure de vérité » sur antenne 2. C’est lors de cette émission qu’il va conquérir ses prochains électeurs avec son discours anti-communiste, anti-islam, anti Europe et anti- capitaliste.
De plus, l’immigration demeure le sujet principal. Dans ses affiches électorales du milieu des années 1980, le FN fera un lien de causalité entre l’immigration et la criminalité avec son slogan « immigration = chômage = insécurité » ou encore « un million de chômeur c’est un million d’immigrés en trop. Les français d’abord ».
Il axera ses programmes électoraux sur l’accroissement des sanctions, sur une plus grande sévérité ou encore sur la « tolérance zéro » afin de protéger les français de l’insécurité liée à l’immigration.
Traditionnellement, le FN n’avait pas de grande préoccupation en ce qui concerne l’économie. Cependant, leur critique des partis au pouvoir s’est accompagnée peu à peu de la critique de l’intervention de l’Etat au sein de la société.
Dans les années 1970/1980, le FN avait plutôt des idées néolibérales dénonçant l’omniprésence de l’Etat et du secteur public et l’interventionnisme en général.
Dans les années 1990, un revirement propre au FN s’est produit. En effet, il a prit ses distances avec les idées libérales, en empruntant des idées sociales aux partis de gauche.
Ce changement a provoqué des tensions au sein du parti entre ceux qui voulaient garder les idées de départ et ceux qui voulaient évoluer. Cette division est notamment visible avec le départ de Bruno Mégret en 1998, à l’époque bras droit du leader Jean-Marie Le Pen, ce qui restera la grande scission du FN et qui fragilisera le parti temporairement.
À la suite de cette scission le FN continuera d’évoluer et cela le fera même atteindre le second tour des élections présidentielles en 2002.
- Vers une pseudo démocratisation du parti ?
- Des changements visibles à partir des années 2000
Dans les années 2000, le FN continue à se faire connaitre. Il est relativement présent lors des événements terroristes de 2001, où il donnera son avis sur le conflit israélo-palestinien pour prendre de plus en plus de place dans la vie politique à l’approche des élections présidentielles de 2002.
Le FN met en place des idées nouvelles dans sa logique d’évolution. En 2002, Jean Marie Le Pen va présenter dans son programme politique, des mesures sociales telles que des propositions sociales de garantie des retraites, d’allocations de solidarité, de revenu parental ou encore de revalorisation des minima sociaux. Cela marque un grand virage pour le FN car il abandonne sa vision purement libérale, il se dit même « socialement de gauche et économiquement de droite ».
Néanmoins, il continue sa critique des partis politiques, notamment celle de la « bande des 4 » qui sont l’UDF, le RPR, le PS et le PC, avec un rejet systématique de l’establishment.
De plus, l’immigration reste un sujet important. Les mesures de tolérance zéro, de justice et de police ainsi qu’une plus grande rigueur en milieu carcéral par exemple sont toujours renforcées.
Ce programme fera atteindre le FN au second tour de l’élection présidentielle de 2002 avec 16.89% des voix, devançant le premier ministre et candidat socialiste Jospin. Jean Marie Le Pen ne remportera cependant pas l’élection, il perdra avec 17.79% des voix contre Jacques Chirac.
Suite à cette défaite cuisante, le FN perdra beaucoup d’influence et s’effacera temporairement de la vie politique. Il reviendra en 2007 pour les élections présidentielles, où il n’obtiendra que 10.44 % des voix au premier tour. Ce déclin se confirmera en 2010 avec de faibles scores aux élections législatives.
Le FN va alors devoir changer pour pouvoir revenir sur le devant de la scène politique.
Cela se fera avec l’arrivée de Marine Le Pen, qui remplace son père à la présidence du parti en janvier 2011.
Marine Le Pen avait mis en place un atelier de réflexion dès 2002, au lendemain de la défaite du FN, pour réfléchir à ses causes. Elle envisage alors une stratégie de dédiabolisation qui vise à effacer l’image du front national comme étant « cet espèce d’épouvantail qui fait fuir les électeurs » et de normalisation pour faire du FN un parti avec des cadres compétents capables de gérer et de diriger. Elle va continuer cela en 2011, en envisageant les présidentielles de 2012.
À partir de 2011, le FN s’adresse aux « sensibles » et aux «oubliés ».
Marine Le Pen va notamment se rapprocher des ouvriers en les défendant et en leur promettant des mesures sociales. Elle défend les syndicats libres contre les syndicats « du système » qui sont pour elle, des syndicats qui piègent les ouvriers et les syndicalisés.
Elle va également se rapprocher de la population juive que son père avait déconsidérée auparavant.
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