L’agriculture face aux nouvelles exigences de la société
Par Junecooper • 3 Juin 2018 • 6 574 Mots (27 Pages) • 691 Vues
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Quand on parle de bien-être animal, il faut également aborder le sujet de la mort des animaux puisque « en 2012, il y avait 302 millions de tonnes de viande produits et 1180 milliard d’œuf produits à travers le monde. »[3] Et en France, on tue plus d’un milliard d’animaux dans les abattoirs chaque année, on produit 15 milliard d’œufs. Dans les abattoirs, la finalité de l’animal est d’être tuée pour être consommé par la suite. C’est pourquoi des normes ont été mises en place et des réflexions ont été posées afin de minimiser la souffrance des animaux dans le but de faire face à une société qui se soucie de plus en plus au bien-être animal.
Par ailleurs plusieurs crises ont été mises en évidence par rapport aux produits industriels comme par exemple : l’épidémie de grippe aviaire où les industries d’Asie ont été pointées du doigt car ils sont à l’origine du développement de cette maladie. Ou encore, le scandale des farines animales provoquant une infection dégénérative du système nerveux. Cette maladie a été appelée la maladie de la vache folle et a causé de nombreux problèmes dans les élevages. D’autres scandales ont aussi vu le jour comme en Belgique avec les poulets à la dioxine où des graisses contenant des huiles industrialisées et de la dioxine étaient incorporées dans l’alimentation animale de manière frauduleuse afin de faire diminuer le prix de production pour que les industries puissent gagner en rentabilité.
C’est pour cela que depuis ces dernières années, un changement du mode de consommation est ressenti au sein de la population. Celle-ci s’inquiète des risques environnementaux et du bien-être animal, certains doutent des bienfaits de la mondialisation et considèrent que les politiques et les collectivités ne prennent pas assez en compte ces enjeux. La société prend conscience qu’elle peut agir au quotidien en consommant mieux et autrement. Les consommateurs expriment des attentes de plus en plus fortes telles que la transparence, la qualité, la durabilité, le prix…
De ce fait, ils s’orientent vers des produits labélisés ou biologiques repérables par leurs signaux distinctifs, permettant de valoriser un système de production particulier qui met en avant un produit et limite la concurrence. « La part de produits bios produits en France ne cesse de progresser permettant d’atteindre 4,14% de la SAU nationale à ce jour. »[4]
Or le bio a lui aussi entrainé des débats comme par exemple l’épidémie de gastro-entérite en 2011 en Europe due à la bactérie Escherichia coli ingérée lors de la consommation de graines germés biologiques. Ceci a alors entrainé une crise alimentaire et économique dans la filière agricole en Espagne. Pour autant, de plus en plus de cosmétiques sont certifiés bios et entrainent des allergies, irritations, intoxications… dues notamment à l’ajout d’huiles essentielles de plantes exotiques, certes bio mais dont nous ne connaissons pas les effets sur la population.
Malgré cela, le bio est en forte progression et les distributeurs l’ont bien compris, un packaging vert, un label légal et une approche du naturel amènent le débat du faux bio. Le but des entreprises étant d’induire le consommateur en erreur afin de lui faire croire qu’il achète bio grâce à des fausses étiquettes, des importations douteuses etc.… On assiste à la multiplication de ces fraudes comme « une agricultrice qui a été condamné à 2 ans d’emprisonnement pour escroquerie après avoir modifié les étiquettes de sa production »[5] afin d’obtenir les avantages du bio tout en continuant à produire de manière intensive. « A l’échelle mondiale, une fraude a aussi été remarquée lors d’un trafic organisé entre l’Italie et la Roumanie qui écoulait de la farine, du froment, du soja etc., soit disant « biologiques » pour être revendus 4 fois plus cher alors qu’ils étaient produits de manière intensive. »[6]
Face à ces problèmes de fraudes, un nouvel engagement répond aux exigences des consommateurs : il s’agit du Made in France. Ce n’est ni un label ni une appellation mais un enjeu social car les français eux-mêmes manifestent l’envie de consommer français pour donner un sens à l’acte d’achat mais également pour soutenir l’économie française. En 2013, 77% de la population a déclaré qu’elle était prête à payer plus cher pour acheter français. Une émission a même été créée afin de soutenir le Made in France : « les chefs contre-attaquent » où 4 chefs cuisiniers renommés mobilisent le pays pour une alimentation 100% française.
Les attentes des consommateurs connaissent une évolution significative avec le souhait de voir l’alimentation des hommes comme des animaux s’inscrire dans une logique de développement durable : la préservation de l’environnement, la préservation des ressources, la traçabilité, le souci du bien-être animal sont venus renforcer les exigences du consommateur. « Ces attentes légitimes se heurtent à des défis considérables : nourrir une population en constante augmentation avec une raréfaction des ressources ce qui impose aux industries de la chaîne alimentaire une obligation d’innovation notamment grâce à la mondialisation. »[7]
Les exigences de la population sont claires : consommer local, français, sans pesticides. Or la plupart des gens oublient que les produits ont une saisonnalité. Les consommateurs achètent n’importe quels fruits et légumes toute l’année même si ceux-ci ne sont pas français et cela ne leur pose aucun problème. Pour autant, ce choix, apporté par les grandes distributions notamment, a pour but de satisfaire les consommateurs et ce choix est devenu possible grâce à la mondialisation.
Un produit alimentaire issu de la mondialisation à fait débat récemment : il s’agit de l’huile de palme, considérée comme néfaste pour la santé. « Or si nous comparons sa composition : 50% d’acide gras saturé, 41% d’acide gras mono insaturé, 11% d’acide gras polyinsaturé et des vitamines A et E, elle contient autant d’acide palmitique que d’autres huiles ou beurres. Elle comporte cependant un taux important d’acides gras saturés mais il y a une grande nuance entre dire qu’elle est toxique et qu’elle est calorique. »[8] Cette huile a également entrainé le débat sur la menace des orangs outans dans les plantations de palmiers puisque selon les agriculteurs, ils peuvent faire des ravages dans les cultures. Mais pour la société, la déforestation de foret afin d’implanter ces palmiers à huile à un effet néfastes sur la population d’orangs outans. . Ainsi, cette stigmatisation de l’huile de palme a pris une
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