La place des femmes dans la société
Par Ninoka • 2 Avril 2018 • 3 486 Mots (14 Pages) • 587 Vues
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« Séduire et être mère, c’est pour cela qu’est faite la femme » 1919 sénateur Alexandre Bérard
En 1924, les programmes devinrent communs aux lycées de garçons et de filles : ces dernières furent enfin préparées au baccalauréat (auparavant, elles devaient se préparer seules et se présenter en tant que candidates libres).
Si elles sont plus nombreuses à être salariées avec l’industrialisation, l’urbanisation et qu’elles travaillent dans les campagnes, leur salaire est le plus souvent considéré comme un simple revenu d’appoint dans la famille - même si elles obtiennent le droit d’en disposer en 1907.
B/ Les premiers frémissements du féminisme au XXème siècle, renforcés par les circonstances de la 1GM
C’est au début du siècle que naissent les premiers groupes féministes en France. Le premier d’entre eux est le CNFF Conseil National de Femmes Françaises créé en 1901 sous l’influence des féministes américaines.
Le problème de ces groupes est de savoir quoi faire, pour quoi combattre et de quelle façons. Il fallait prioriser le domaine politique.
Les premières féministes radicales apparaissent en France dès le début du siècle : ainsi, Madeleine Pelletier, médecin-psychiatre, militante d’extrême gauche, importe les stratégies du suffragisme anglo-saxon.
Elle est la directrice d’un cercle de discussion féministe « La solidarité des femmes », elle écrivait notamment « Le parti socialiste a le vote des femmes dans son programme, mais n’en parle jamais, il n’y pense pas davantage »
Elle prône la contraception et pratique l’avortement. Favorable à une " masculinisation " des femmes, elle s’habille en homme et encourage la chasteté chez les militantes - afin d’échapper à la domination masculine dans la sexualité. Son amie Arria Ly (Joséphine Godon) se présente aux élections législatives avec un programme demandant la réforme de l’adultère et l’abolition de la réglementation de la prostitution.
Jamais les premiers groupes féministes ne se sont mobilisés pour d’autres droits (avortements, égalité salariale), leur premier engagement était pour le vote
Marguerite Durand, directrice du journal « La fronde » premier journal français 100% féminin, elle écrit à la veille de la 1GM : « Femmes, votre pays a besoin de vous, soyons dignes d’être citoyennes ». Les féministes participent à l’Union Sacrée et à l’effort de guerre.
Mais la Première Guerre mondiale été qu’une parenthèse de la situation des femmes. Les évolutions n’ont été que très temporaires :
Arrivée de femme dans des usines jusque-là exclusivement masculines parce que les ouvriers faisaient défaut. Au début de 1918, le personnel féminin dans le commerce et l’industrie dépasse de 20% son niveau d’avant-guerre
Evolution du rôle des femmes dans le domaine sanitaire et médical, elles ont exercé des fonctions jusque-là masculines.
Les femmes se sont retrouvées chef de famille pendant la guerre, elles géraient la maison, les finances, les dépenses.
600 000 veuves de guerre qui ont très vite été ré-incitées à se marier. Les femmes en général étaient largement menacées si elles voulaient recourir à l’avortement
En France, la loi 1920 assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. En 1923, l’importation d’articles anticonceptionnels est prohibée. Les jurys populaires se montrant trop favorables aux incupé.e.s l’avortement est désormais jugé en Correctionnelle. Il faut combler les pertes de la grande guerre.
C/ De grandes figures féminines qui se sont illustrées dans « les années folles » (1920-1929) et les mouvements d’émancipation s’organisent
Alors que les femmes obtiennent le droit de vote en Allemagne, en URSS et au Royaume Uni en 1918-1919, ce droit est refusé aux femmes françaises par le Sénat en 1919. Dans les années 1920, les mouvements réclamant le droit de vote pour les femmes prennent de l’ampleur.
Dans les années 1930, Louise Weiss et son association " La femme nouvelle " multiplient les manifestations en faveur du droit de vote des femmes. Les militantes utilisent les méthodes des " suffragettes ", comme l’intervention lors de la finale de la coupe de France de football, l’interpellation des députés ou des sénateurs, la distribution de tracts, etc.
Le 2 juin 1936, elles apportent devant le Sénat des chaussettes où est brodée cette inscription : « même si vous nous accordez le droit de vote, vos chaussettes seront raccommodées ».
Louise Weiss va jusqu’à se présenter aux élections de 1936 et 1937 alors que les femmes ne sont ni électrices ni éligibles.
Figures féminines fictives. Roman de Victor Margueritte « la Garçonne » en 1922 il y met en scène une femme libre (de façon masculine), pas tellement de retours négatifs.
- Radiguet, Le diable au corps
Joséphine Baker, meneuse de revues parisiennes originaires des Etats-Unis. « La revue nègre » représentation du corps de la femme totalement inédite.
Cécile Brunschvicg connue pour avoir dirigé (entre 1924 et 1926) l’UFSS, L’Union Française pour le Suffrage des Femmes
Maria Verone dirigeant la ligue française pour le droit des femmes.
Sensibilisation de l’opinion publique française sur la légitimité des femmes à voter, elles illustrent le mouvement suffragiste.
Les années 20 sont vraiment une période charnière.
1926 : organisation d’un tour de France suffragiste par Marthe Bray.
Transition : Les premiers mouvements féministes français font face à une société marquée par des siècles d’inégalités homme/femme dans tous les domaines, ont choisi de prioriser leur action sur les questions politiques mais n’ont pas obtenu gain de cause jusque dans les années 30.
II. Avec la 2GM et la conjoncture économique prospère des Trente Glorieuses, les femmes françaises connaissent tardivement leur révolution
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