L'avènement du nouvel ordre international
Par Junecooper • 4 Décembre 2018 • 9 161 Mots (37 Pages) • 628 Vues
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- Une croissance du PIB régulière pour les pays industrialisés (de 4,9% en moyenne, 9,7% pour le Japon) telle qu’on en avait jamais vue assurant un quasi plein-emploi (un chômage à 1,3% pour le Japon, 0,8% pour l’Allemagne, 4,7% pour les USA et 2,7 pour l’Angleterre). Phénomène dopé par une inflation constante assurant ainsi une hausse des prix ce qui encourage les investissements et l’interpénétration croissantes des économies avancées, via le florissement du commerce international.
- Une augmentation de la population de façon généralisée, conséquence de l’abondance des services de santé. On vit plus vieux et le taux de mortalité à la naissance à baissé drastiquement. En France pour 1000nés de 84,4 en 46 à 13,8 en 75. Ce qui conduit au rallongement chaque année de l’espérance de vie d’une demi-année. Pour les pays développés elle passa de 62,9 ans vers 1950 à 71 ans en 65.
- Une expansion du secteur tertiaire (les services rassembleront la majorité absolue des actifs dès 1970, ce qui favorise l’emploi féminin) au détriment du secteur primaire et, dans une autre mesure secondaire. Dans l’agriculture, on produit plus avec moins d’employés, la population rurale en millions chute de 19 à 14,3 de 46 à 75 alors que celle urbaine passe de 21,5 à 38,4 en France.
- Une réduction des écarts entre pays sous la forme d’un rapprochement des structures de consommation :
D’abord La conso finale/habitant passe entre 50 et 73 de 1260 à 3860$ au USA, de 320 à 2990$ en Allemagne fédérale, de 460 à 2900$ en France et de 130 à 2050$ au Japon. Même les pays du Tiers-Monde participent au mouvement : en 1980 l’Afrique avait un revenu réel/habitant supérieur à celui du Japon en 1950, pareil pour l’Amérique latine comparée à l’Europe occidentale après-guerre. L’explosion démographique de ces pays rognera malheureusement les bénéfices de la situation.
Ceci participe à l’augmentation du niveau de vie dans les pays industrialisés. Les charmes de la société de consommation entrent en action. En France, alors qu’en 56 moins de 20% des ménages possédaient une voiture, 45% en ont en 65, pour la télévision de 1% en 54 à 40% en 64 et 80% en 73. Tout cela marque l’élaboration d’un modèle unique de consommation à l’échelle des pays développés, particulièrement au niveau alimentaire. C’est “la diffusion au niveau mondial du mode de vie et de la technologie américaine” pour citer Fourastié.
1.1.2 Le Nord se reconstruit sur le Sud
Cette croissance de la production en Occident est influencée positivement par la retombée des cours des matières premières pour les pays du Tiers-Monde. Les mêmes objets sont échangés à des prix de plus en plus bas, diminuant ainsi les recettes des pays producteurs alors que le volume des exportations s’accroit.
Il faut savoir également qu’après la 2ème guerre mondiale, il n’existe plus à proprement parler de marché international de capitaux, c’est à dire plus d’investissements. Dès les années 50 les transferts reprennent mais essentiellement entre les USA et l’Europe occidentale. En 1955, la dette des pays du Tiers-Monde était de l’ordre de 8 milliards de dollars, majoritairement constituée en prêts publics. Ceci est en partie dû au fait que l’accession à l’indépendance s’accompagne par le remplacement par des prêts des transferts de l’époque coloniale. En 1960 cette dette avait doublée et ce n’était que le début.
Un pays endetté tombe directement sous l’influence directrice de ses prêteurs. Ils peuvent décider jusqu’au budget de l’endetté. Celui-ci est sommé de rétablir l’équilibre dans sa balance des paiements, de la rendre positive, en augmentant drastiquement les exportations à destination d’autres pays et en privatisant certains secteurs publics (ce qui interviendra dans les années 70). C’est ainsi que s’opère le projet libéral d’intégration de l’économie mondiale sur la base de la division du travail, dont les firmes multinationales sont les principaux agents.
1.2 L’organisation du Tiers-Monde
1.2.1 la Conférence afro-asiatique de Bandoung d’avril 1955
Cette rencontre a marqué la volonté commune, de la part des Etats du Tiers Monde, empêtrés dans un sous-développement économique criant, de se rassembler, dans le but de réorganiser les relations internationales politiques et économiques, dominées par des rapports Nord-Sud largement déficitaires pour ce dernier. Ils souhaitent jeter les bases d’un développement planétaire plus égalitaire. C’est une quête de reconnaissance sur la scène internationale et une prise de position face au bras de fer qui se joue entre l’URSS et les USA. Les Etats impliqués prônent l’existences d’intérêts mutuels ou convergeants. Mais pour dire la vérité, ces Etats ne partageaient souvent rien, hormis le fait d’être d’ex-colonies, la diversité des revendications qui se font jour lors de la rencontre le montrent bien. Malgré ces divergeances la conférence remporte un succès d’estime mondial, ce qui mène l’URSS à adopter une politique de charme vis à vis des pays membres de Bandoung, et en réponse à celle-ci les USA vont se forcer à prendre en compte les nouveaux acteurs de la scène internationale. De facto, la nouvelle tribune de l’ONU servira de tremplin pour les revendications du Tiers-Monde, au grand dam des anciens colonisateurs.
1.2.2 L’ONU infiltrée
“L’ampleur de la décolonisation se mesure à la croissance numérique des Etats membres de l’ONU : 51 Etats fondateurs en 1945, 118 en 65, 135 en 73, 159 en 86, 185 en 95... Les anciennes colonies se sont dans une certaine mesure approprié le système onusien, créant de nouvelles structures attentives à leurs problèmes, dominant les débats de l’Assemblée générale et le vote de ses résolutions, annexant certains organes spécialisés, tels l’organisation internationale du travail et L’UNESCO, dont se retirent en 1984 les Etats-Unis, suivis de la Grande-Bretagne, las des diatribes devenues rituelles contre les méfaits de l’impérialisme occidental[3]”. Les organisations dont parle Droz outre celles déjà citées sont la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement), le PNUD (programme de l’ONU pour le développement) et l’ONUDI (ONU pour le développpement industriel). On verra la CNUCED plus loin.
1.2.3 Le mouvement des non-alignés
Le
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