L'émergence d'un problème public
Par Ninoka • 16 Janvier 2018 • 5 180 Mots (21 Pages) • 464 Vues
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prise en charge politique, d’autres ne font même pas l’objet de débats, d’autres sont encadrés lentement et partiellement, et dans certains cas on renvoie les plaignants à un travail sur eux même. Ce manque de reprise d’un problème dans le champs politique renvoie souvent a un manque de visibilité de la situation, induit par une mauvaise traduction.
II/ La nécessité de traduire et présenter le problème d’une façon prompte a toucher l’opinion publique
A) L’importance des ressources pour faire émerger publiquement un problème
Lemieux Cyril : La mise en agenda d’un problème est liée a la façon dont les modes d’intégration et les réseaux d’obligations conduisent les individus à prêter collectivement attention à certains faits ou a en ignorer d’autres, et à les hiérarchiser. Cela se fait selon la valeur accordée aux victimes potentielles, qui nait elle même de la visibilité qu’elles acquièrent suite à leur mobilisation. Il est cependant impossible pour certains groupes sociaux de produire ce genre de visibilités et donc de se constituer en véritables victimes potentielles, car il est couteux pour eux de se mobiliser publiquement(ex : populations vivant aux abords d’un site nucléaire). Ils manquent ainsi de ressources (manque de temps, de coordination, de répertoires d’action...) pour se faire reconnaitre. En effet si on analyse les ressorts de la réussite de certains mouvements (dans le domaine des risques collectifs notamment), on s’appercoit qu’elle est due a des répertoires d’action efficaces et renouvelés, qui touchent le territoire national directement de part leur médiatisation. Cela suggère de fortes ressources, qui manquent à d’autres mouvements, permettant une bonne traduction du problème afin de toucher les masses.
Pierre Favre : le champ politique ne prend en compte un problème que lorsqu’il l’a lui même constitué en problème politique. Il y a alors un effet de censure et de hiérarchisation des problèmes selon le profit (prendre en charge certains problèmes quand les élections approchent par exemple).
Cyril Lemieux : forcer la main au champs politique est cependant possible : il faut s’appuyer sur le droit. La réussite des mobilisations sur les risques collectifs repose sur les différens appuis offerts par le droit pour mettre en cause les agents de l’Etat chargés du contrôle des instalations et activités dangereuses. Le champs politique est alors forcé d’admettre la valeur des victimes réelles d’accidents collectifs. Ce type de mobilisation induit de solides ressources juridiques.
Ainsi, afin de produire une visibilité, les groupes sociaux mobilsés doivent posséder des ressources diverses afin de traduire efficacement le problème.
B) Les opérations de traduction visent a capter l’attention du public
Erik Neveu : les problèmes sociaux ne sont pas directement visibles et identifiables par une raison universelle. Leur émergence est le fruit d’une mobilisation, d’une traduction, d’une mise en écrit, et est tributaire ddes cadrages, croyances et émotions qu’ils suscitent. Le but des opérations de traduction est de provoquer ces impressions pour toucher les masses ou les personnes ayant un pouvoir dans le domaine. Elle doivent intéresser, convaincre, mettre en valeur des croyances communes, en s’appuyant sur une dimension symbolique : culture, afects, émotions (c’est pourquoi margarine xx réglementée = beurre est une tradition). Cela permet de présenter l’information de façon efficiente.
Cyril Lemieux : mobilisation des acteurs impliqués doit convaincre ceux qui sont à priori indifférents aux risques ou à la valeur des victimes potentielles. Le but des opérations de traduction est donc de légitimer la mobilisation et susciter une réponse en faveur de la cause. Les acteurs impliqués doivent alors respecter des contraintes dans la formulation et la forme de leur discours pour être entendus. Par exemple, tourner un discours de façon prophétique en évoquant de nouvelles catastrophes si on agit pas.
Ces opérations de traduction sont nécessaires pour une émergence complète car d’elles dépendent la réussite des étapes "cadrer", "justifieré et "populariser" d’Erik Neveu.
En conclusion, l’émergence d’un problème public n’est pas immédiate du fait qu’il n’existe pas une raison universelle qui permettrait de les distinguer. Leur reconnaissance est le fruit d’un travail de construction qui doit conduire à toucher le public, puis le champs politique. Ce travail de mobilisation repose sur une traduction du problème pour qu’il capte efficacement l’attention du public, ce qui n’est possible que grâce à des ressources variées. C’est pourquoi certains groupes possédant peu de ressources ne peuvent se rendre visibles et faire reconnaitre le problème qui les touche.
Considérant cela, nous pouvons constater que seuls certains groupes sociaux les mieux dotés en capitaux peuvent produire des mobilisations efficaces. Il serait alors intéressant d’analyser quels sont ces groupes sociaux favorisés, et en quoi ils tiennent ces capitaux d’une socialisation politique particulière dont d’autres groupes sont exclus.
SCIENCE POLITIQUE DISSERTATION SUR LES PROBLEMES PUBLICS
Selon Padioleau, il y a un problème lorsque les acteurs sociaux percoivent des écarts entre ce qui est, ce qui pourrait être et ce qui devrait être. Cette définition introduit donc l’idée de perception, fondamentale dans l’émergence d’un problème public.
Selon la définition proposée par Erik Neveu dans Sociologie des problèmes publics, un problème public est un fait social convertit en objet de préoccupation et de débat , et éventuellement d’action publique. Le fait social doit devenir perceptible par d’autres acteurs que ceux qu’il concerne directement, et susciter leur réaction. Un problème public a, selon Pierre Favre, pleinement émergé lorsque le champs politique se met en action, c’est à dire que le problème est mis en agenda, sans quoi il y a non émergence ou émergence factice. De nombreux faits sociaux peuvent être considérés comme des problèmes publics. Neveu prend en effet l’exemple de la violence envers les enfants, de la vente de margarine aux Etats-Unis, des centrales nucléaires, de la timidité, de la dioxine dans le lait maternel. La dénonciation des problèmes publics n’est pas réservée aux experts sur ces questions : Cyril Lemieux insiste sur leur réappropriation citoyenne. Ceci se manifeste par le fait que les
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