Immigration des boats people
Par Plum05 • 20 Novembre 2018 • 6 142 Mots (25 Pages) • 554 Vues
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D’autre part, la deuxième femme n’a pas eu la même vision de ce bouleversement. L’image que l’auteure nous présente est un oiseau cloué au sol. En fait, ce clou est un refus d’accepter d’avoir su fuir son pays natal. L’exil, aussi cruel qu’il soit, était inévitable pour tous ceux qui quittaient le régime communiste volontairement ou pas. Pour ceux qui déclinent, la perte de leur terre natale ne pourra jamais réussir à s’adapter ailleurs. Du moins, même s’ils sont capables de commencer une vie plus ou moins stable ailleurs, il y aura toujours ce refus de célébration qui les retiendra et les rendra malheureux. Ce deuil prend alors une si grande place dans leur vie que la distance entre ces individus et la communauté qui les accueille devient trop importante pour favoriser une intégration bénéfique pour les deux partis. Si tous les Vietnamiens s’étaient basés avec une mentalité prônant la justice, le blâme contre le régime communiste aurait été au centre de tout ce phénomène et non l’ouverture à de nouvelles possibilités que l’intégration peut apporter. De plus, il est important de mentionner que l’intégration ne signifie en aucun cas d’oublier ces origines et sa culture.
- Intégration de la communauté vietnamienne au Canada
Le choix des immigrants vietnamiens d’aller vivre dans les grandes villes est facilement remarquable. En fait, 69 % de ceux-ci se trouvaient en 2001 dans quatre des grandes métropoles du Canada, soit Montréal, Toronto, Vancouver et Calgary. En période d’expansion économique, ce choix d’emplacement dans le pays hôte a été profitable puisque plusieurs immigrants de la première vague étaient scolarisés et ont conséquemment pu se trouver un emploi professionnel au Canada. En vérité, 21,2 % des Vietnamiens étaient des professionnels. Il est intéressant de comparer ce nombre à celui des Cambodgiens et Laotiens qui ont immigré en même temps. On comptait respectivement 3,2 % et 0,5 % de leur population dans le même domaine. Ce grand écart s’explique entre autres par le fait que ces deux ethnies œuvrent plutôt dans le domaine manuel. De plus, le quart de la population vietnamienne au Canada soit 25,4 % était des étudiants de plus de 18 ans. Cette importance accordée aux études est indispensable quand vient le temps de s’adapter et de s’intégrer; de là s’explique le nombre élevé qui maîtrise la langue en 2001. La communication est l’une des premières étapes pour qu’une communauté fasse comprendre sa situation et ses besoins et pour que celle qui l’accueille puisse la diriger dans la bonne direction.
La création de communautés ethniques est inévitable malgré le besoin de s’intégrer. Elle cherche une solidification de l’identité et une reconnaissance de l’ethnicité. Cette communauté se manifeste au moins deux manières; d’abord, la création d’institutions propres à celle-ci et ensuite, le rôle politique et idéologique mené par la collectivité. Aussi, en sachant qu’en 2001, un peu moins que la moitié, soit 48 % des Vietnamiens au Canada sont bouddhistes, les regroupements religieux ont également une importance institutionnelle. Cette collectivité met l’accent sur la reconnaissance de leur ethnie sur leur terre d’accueil. C’est pourquoi pulseurs commerces comme des restaurants et des épiceries sont créés et gérés par cette communauté. Ainsi, il intègre leur terre d’accueil et sans imposer leur culture, ils réussissent à la garder en vie et à la faire connaître au Canadien. En ce qui concerne les institutions menant un rôle sociopolitique et idéologique, plusieurs associations sont mises en place. Par exemple, L’Association des Vietnamiens à Québec est ouvertement anticommuniste, assurément, puisqu’il est composé majoritairement de réfugiés. Sinon plusieurs associations jouent un rôle plus social comme l’Association des femmes, l’Association des jeunes et l’Association des personnes âgées.
Malgré le fait que 65 % des Canadiens d’origines vietnamiennes disent éprouver « un profond sentiment d’appartenance au Canada », 33 % disent avoir été victime de discrimination envers leur ethnie, leur race, leur langue, etc. Cette discrimination prenait place, selon les victimes, dans le milieu de travail, surtout lorsqu’il était question d’embauche ou de promotion.
En somme, la majorité des Vietnamiens se sont bien intégrés sur leur pays hôte. Ils ont donc réussi à entrer dans le marché du travail en participant ainsi à l’économie avec un emploi stable et convenablement rémunéré. Pour ceux qui ne pouvaient pas travailler, en partie les étudiants, il s’agit d’un apprentissage culturel et linguistique. De ce côté (intégration), en constatant leur haut niveau de vie, on peut affirmer que c’est réussi. L’adaptation aux valeurs et aux attitudes de leur terre d’accueil a été plus difficile. Que ce soit au niveau politique, familial ou social, ces valeurs et cette identité sont encore beaucoup reliées à leur ancienne vie. C’est d’ailleurs dans cette catégorie que l’on retrouve beaucoup de dirigeants et membres des associations nommées plus tôt.
- Les médias et l’opinion publique
Lors de cette arrivée massive de réfugiés, profusément médiatisée, les Canadiens voulaient inévitablement comprendre les gens qu’ils accueillaient. Toutefois, les médias, en voulant présenter la situation de ces gens, en transformés les réfugiés en une source de souffrances. En sensibilisant les Canadiens aux droits de la personne, la presse use plutôt du sensationnalisme, c’est-à-dire d’objet d’intérêt, de surprise pour le public, plus qu’informationnel.
Ce phénomène peut alors engendrer plusieurs réactions chez les lecteurs qui ont alors une image préconçue qui montre le réfugié comme quelqu’un de dépourvu et sans espoir. On a pourtant vu que la majorité d’entre eux ont été capables de s’intégrer. Toute, il est possible que ce sensationnalisme ai été l’une des causes de la discrimination mentionnée plus tôt. En effet, il est probable que certains employeurs suivant la crise avec les médias sans n’avoir jamais vraiment côtoyé de « boat-people » ne pensent pas que ceux-ci vont pouvoir performer sur le marché du travail.
De plus, les médias utilisent cette crise pour critiquer le Vietnam et plus précisément le communisme. Ils comparent ce régime à celui de l’URSS érigeant ainsi une critique terriblement négative du gouvernement vietnamien.
Bref, ce mouvement migratoire fuyant le régime communiste du Vietnam au début des années 1980 le modèle social au Canada
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