Histoire militaire
Par Ramy • 9 Novembre 2018 • 2 137 Mots (9 Pages) • 598 Vues
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Maintenant, si le resserrement croissant des liens entre le Canada et son voisin du Sud s'avère indéniable en 1948 et 1965, Ottawa n'en poursuit pas moins ses visées propres en se dotant d'un rôle militaire et diplomatique sur mesure sur la scène internationale : les opérations de maintien de la paix.8 Le concept de maintien de la paix est né dans le sillage de l’Organisation des nations unies, comme l’ersatz d’un système de sécurité collective. Depuis 1945 pourtant, ce concept s’est imposé comme une pratique internationale reconnue dont l’objectif est de contribuer, modestement, à la résolution pacifique des conflits et, par extension, à la stabilité et à la sécurité mondiale.11 Comment pouvoir ainsi appliquer les principes de la guerre conventionnels, si notre premier rôle en opération de la paix est d’être pacifique et d’éviter l’anéantissement de l’ennemi? Il va s’en dire que nous ne pouvons correctement les utilisés à la lettre. En 1956, lors de la crise de Suez, le Canada s’est engagé résolument dans les opérations de paix en proposant la création d’une force d’interposition.9 Depuis lors, tous les Livres blancs sur la défense et tous les exposés de politique étrangère ont réservé une place de choix à la participation canadienne aux opérations de paix. De plus, ces interventions jouissent d'une certaine visibilité. La vie de caserne ou les exercices militaires en Amérique du Nord et en Europe ne peuvent susciter le même intérêt parmi la population que le brave soldat plongé dans un environnement hostile, mais autorisé à tirer uniquement en cas de légitime défense. Voilà qui prouve que les tactiques et les techniques aux combats ne sont plus les mêmes en opération de la paix, ils transforment de ce fait, les principes conventionnels. Jocelyn Coulon écrit que sur la scène internationale, le Canada évolue dans un paysage géopolitique qui à complètement changé depuis une décennie. Les conflits ont changé. Ils sont rarement entre États, mais se déroulent maintenant à l’intérieur des États. La communauté internationale est confrontée à des guerres civiles, à des mouvements de rebelles, à des groupes de terroristes organisés, etc. Pour faire face à ce nouveau chaos, la communauté internationale définit des mandats très ambitieux, qu’elle confie ensuite à des opérations de paix.10 Voilà, les forces ennemies futures envisageables dans un contexte de guerre asymétrique.
Les forces irakiennes n’ont guère rencontré de résistance lorsqu’elles ont attaqué le Koweït par surprise, le 1er août 1990. Le lendemain, Saddam Hussein avait réprimé la résistance des Koweïtiens et pris le contrôle de près du quart de l’approvisionnement pétrolier de la planète. Fin novembre, les Nations Unies sommaient Saddam Hussein d’évacuer le Koweït avant le 15 janvier 1991. Après cette date, les forces de la coalition ont lancé des attaques aériennes qui ont gravement endommagé les réseaux irakiens de radars et de commandement, contrôle et de communications.12 En quoi cette remarque touche-t-elle les principes conventionnels? Il est pertinent de soulever que dans un type de conflit du genre aillant un impact majeur, sois l’approvisionnement pétrolier du quart de la planète, de constater que les grandes puissances de ce monde sont prêt à utiliser une force d’intervention armée pouvant détruire de façon immédiate l’ennemie. Nous avons vu que durant les opérations de la paix, ces forces minimisaient l’impact de l’utilisation de la force pour permettre un retour à la paix et favoriser les relations entre les forces en conflits. Par contre, lorsque l’objectif de la mission devient vital et qu’elle touche à la politique internationale ou relation, ceux-ci n’ont guère le choix d’ouvrir le feu et d’utiliser les principes conventionnel pour aller jusqu'à l’accomplissement de la mission et ainsi à la destruction de l’ennemi. Constatons également que la façon, dont les gouvernements d’aujourd’hui utilisent les principes, sont représentatif de ce qu’ils veulent bien en faire. Les fondements de base restent toujours solidement ancrés, par contre une touche personnalisée de chacune de ces forces est démontré d’une manière irréfutable. Bref, il faut que le Canada se prépare à l’incertitude puisque les tendances contradictoires de l’après-guerre froide (la mondialisation et la fragmentation, la paix et les conflits, la prospérité et la pauvreté) continueront à s’entrechoquer durant le nouveau siècle.13
Durant cette essaie, j’ai expliqué mon opinion sur la façon dont les principes de la guerre conventionnel a été affecté par ces années. J’ai également répondu à la question si les opérations ou guerres ont rendu désuet les principes conventionnels. Ma réponse est ambivalente mais ce que j’en retiens, c’est que peut importe le type de situation particulière qui imposera un conflit de type armées ou d’interventions de paix, les principes de la guerre ne seront pas nécessairement les principes de la guerre, mais plutôt que la guerre est, après tout, ce que nous en faisons. Nous voyons alors que les principes n’offrent pas la solution à tous les problèmes, et qu’une amélioration y est nécessaire. Je conclue sur une citation de John Keegan : « À une époque où les études militaires se défont des démons du passé, il est déplorable que des maximes aussi primitives, avec les limites qu’elles imposent et les mauvais conseils qu’elles prodiguent, subsistent pour contredire la logique qu’apprennent et pratiquent les soldats. »14
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Bibliographie
1 STACEY, C.P., « Introduction à l’histoire militaire », Direction de l’institution militaire, (Ottawa, quartier général des Forces canadiennes, s.d.), 1-5 Source Internet : http://www.forces.gc.ca /hr/dhh/downloads/Official_Histories/Mil_Hist_Intro_f.PDF (31-05-03)
2-3-7-14 JOHN D. KEEGAN, Les Principes de la guerre, « The principles of War » Military Review, 41, (December 1961) pp.68-72. Traduction et reproduction autorisées par Military review.
4 STONE, major J.C. (Craig), CD, « Les principes de guerre de l’Armée de terre canadienne face à l’avenir. Sont-ils encore applicables? », Le bulletin de doctrine et d’instruction de l’Armée de Terre, 3,1 (printemps 2000) :20-29.
5-6-8 HIF 208, Module 4- De la guerre froide au dégel- Leçon 10 : Reconstruction et guerre- Politique de défense canadienne pendant la guerre froide.
9-10 COULON, Jocelyn, « Le Canada
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