Dossier éthique situation professionnelle
Par Christopher • 27 Avril 2018 • 2 069 Mots (9 Pages) • 683 Vues
...
« « Cf secret patagé » »
Conflits éthique Numéro 3/
Comment une décision d’AEMO se prend en sachant qu’on va à l’encontre de l’accompagnement social accepté et engagé par la famille ? Tension entre la stratégie d’action et la mise en œuvre de l’intervention. La relation de confiance est importante, sachant la difficulté avec laquelle le couple s’est engagé dans cet accompagnement.
« Cette démarche d’aide et d’accompagnement peut difficilement aboutir si la personne qui en bénéficie ne ressent pas ne serait-ce qu’un début de confiance à l’égard des professionnels. Mais, à l’inverse, l’intervenant peut-il vraiment agir avec pertinence et efficacité s’il ne nourrit pas une certaine confiance à l’égard des usagers. » La confiance est une des notions importantes dans la relation d’aide car elle amène la personne à être acteur de son projet de vie.
« L’enrichissement que peuvent apporter les sciences humaines peut ainsi induire une forme de mépris à l’égard du savoir profane, celui que peut développer tout individu confronté à des difficultés et placé dans l’obligation d’avoir à tenter de les résoudre.
La posture de technicien de la relation, éprouvé aux méthodes d’aide, peut amener à négliger les compétences dont sont dotés des usagers très souvent aptes à élaborer par eux-mêmes des modalités pour progresser, pour peu qu’on y soit attentif. La conviction et/ou l’envie qui animent l’intervenant dans son désir de vouloir et de savoir ce qui est bien pour l’autre peut parfois se concrétiser par une dérive hégémonique à son égard » ² En effet, la théorie est un élément des plus importants mais dans l’accompagnement se joue aussi une relation humaine particulière. « Capabilité armatya sen »
Dans cette situation la famille Dupont ayant des freins sociaux effectifs qui ne permettent pas totalement de trouver une stabilité a accepté un accompagnement social du SDD. Les divers entretiens avec la famille permettent de confirmer une relation instable et conflictuelle dans le couple et ceci amène à un déséquilibre psychoaffectif pour les enfants avec une difficulté d’évolution sereine.
Le travail engagé par le service a été dans un premier temps d’établir un diagnostic de la situation. En établissant ce diagnostic, l’évaluation de la distance du couple et de monsieur en particulier a été prise en compte. Le service a établi une approche de travail sur la relation de confiance. Dans un second temps a été effectuée la mise en place d’une collaboration avec le service PMI pour un suivi santé régulier des enfants. Une thérapie de couple au sein du CMP, un partenaire du SSD. Et un accompagnement budgétaire effectué par un CESF travailleur social de L’UTPAS.
Les difficultés rencontrées par la famille et le service social du département sont la participation de Monsieur Dupont qui tantôt acceptait et tantôt rejetait l’accompagnement, Madame Dupont étant en conflit avec son mari ne prenait plus réellement en compte l’accompagnement. On peut donc penser par le comportement du couple qu’il y a une certaine méfiance vis-à-vis du service du département, les rendez-vous au CMP n’étaient pas honorés et la participation du couple dans les divers entretiens était minime.
Lors d’une conduite en voiture vers une structure administrative Monsieur Dupont m’a interpellé en me disant qu’il craignait les Assistant sociaux dû à son passé. Il ne voulait pas qu’on lui prenne ses enfants. J’ai pu donc rassurer Monsieur Dupont en lui disant que la démarche effectué par le service social du département était en aucun cas punitive mais bien un accompagnement social qui est une aide pour sa famille dans l’optique qu’ils puissent se stabiliser dans un logement avec sa famille. A partir de cet instant, Monsieur Dupont prend une autre attitude avec le service. Il devient plus volontaire et une relation de confiance a commencé à s’installer entre Monsieur Dupont et le service. Selon Amartya Sen (2000), la capabilité d’une personne exprime le fait qu’elle puisse réaliser quelque chose (comme se déplacer à bicyclette) ou atteindre un état donné (comme devenir médecin). Pour arriver à ces résultats, elle utilise des ressources diverses, sous la forme de biens, de services, d’actifs, de droits, qu’elle convertit en divers fonctionnements. Elle s’appuie sur ses propres spécificités et tient compte des opportunités, comme des contraintes, qu’engendre l’environnement social dans lequel elle vit. Une première condition est donc d’assurer un accès aux ressources, biens et services, qui sont nécessaires pour fonctionner. Cet aspect d’accessibilité est développé par Sen (1981) dans son analyse des famines où il montre comment l’absence de telles « capacités d’accès » rend les gens incapables de se procurer de la nourriture, si bien que la famine s’accroît alors que les greniers sont pleins. Une fois acquis l’accès aux ressources, c’est à travers l’utilisation de ces ressources que la personne peut accomplir un certain nombre de fonctionnements (Sen parle de conversion des ressources en fonctionnements). Ces fonctionnements, dits réalisés, expriment ce que la personne peut effectivement faire. En combinant divers fonctionnements, elle devient capable de réaliser des choses, d’atteindre certains états et de devenir ce qu’elle souhaite. La capabilité d’une personne résulte donc de la combinaison des différents fonctionnements. On doit cependant remarquer que le fait d’être capable ne retrace pas uniquement ce que l’on peut effectivement réaliser à travers divers fonctionnements, mais aussi ce qu’on pourrait réaliser si le contexte venait à changer. Autrement dit, au sein même de la notion de capabilité, on doit distinguer ce qui concerne les fonctionnements réalisés, et ce qui concerne la capacité potentielle, c’est à dire ce qu’une personne serait capable de faire dans d’autres circonstances, en s’appuyant sur sa capacité à choisir parmi différentes réalisations possibles.
On introduit, de ce fait, une notion de liberté de choix au sein d’un ensemble de réalisations
D’où la tendance à considérer cette capacité potentielle comme une liberté d’accomplissement de ce qu’une personne souhaiterait faire ou devenir (recevoir une éducation, trouver un emploi, ou participer à la vie sociale, etc.)
Malgré ce commencement d’un léger mieux dans l’engagement de la famille Dupont, les entretiens restes complexes et les rendez-vous chez
...