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Des discriminations raciales envers les immigrés et les personnes issues de l’immigration sur le marché du travail.

Par   •  6 Novembre 2018  •  2 771 Mots (12 Pages)  •  615 Vues

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Aussi, la région d’origine semble également influer l’impact relatif de la discrimination dans l’explication des inégalités « ethno raciales » sur le marché du travail. Dans une étude auprès de 1541 immigrants arrivés au Québec à titre de travailleurs qualifiés entre 1997 et 2000, Renaud Piché et Cayn (2006)[5] ont découvert que les immigrants originaires d’Europe de l’Ouest et des États-Unis connaissaient une requalification professionnelle dans des proportions plus grandes, et dans des délais plus courts, et avaient plus de chances que les autres de trouver rapidement un premier emploi correspondant à leur niveau de scolarité, et ce après avoir contrôlé l’effet de plusieurs variables telles que le sexe, l’âge, le nombre d’années passées au Canada, le niveau de scolarité, la connaissance des langues officielles et l’expérience de travail antérieure. Toutefois, après 18 mois, ces écarts ne sont plus significatifs sauf, pour les immigrants originaires d’Asie de l’Ouest et du Moyen-Orient, dont les difficultés à se trouver un emploi à la hauteur de leurs qualifications perdurent durant toute la période à l’étude. Donc, sous prétexte qu’ils viennent du Tiers-Monde, ces immigrants sont confrontés à la dévalorisation de leurs connaissances. Implicitement, ceci symbolise le non-ajustement à la modernité et à son caractère évolutif. Ce qui explique le traitement différentiel qu’ils perçoivent lorsqu’ils sont comparés aux gens qui viennent d’Europe. Tous ces constats sont contradictoire avec les principes énoncés par le gouvernement lui-même :« La Loi sur le multiculturalisme du Canada veut abattre les barrières de la discrimination et de l’ignorance, qui font obstacle à l’acceptation et au respect; elle veut faire en sorte que nos grandes institutions nationales - notre système policier et judiciaire, notre système d’éducation, nos services de santé et nos services sociaux, et, au plus haut niveau, notre gouvernement lui-même - tablent sur les talents et les capacités de tous les citoyens et soient un instrument de changement positif dans notre société.» (Santé-Canada 2001 : 2)[6]

Vulnérabilité des immigrés face au chômage.

De nos jours, les populations immigrées sont toujours touchées par un taux de chômage élevé. D’ailleurs, « Au Québec, plus que partout ailleurs au Canada, les immigrants connaissent d’importantes difficultés d’accès à l’emploi. En effet, de toutes les provinces canadiennes, c’est au Québec qu’on observe l’écart le plus élevé entre le taux de chômage des immigrants et celui des natifs. Ainsi, en 2008, parmi les Québécois de 15 ans et plus, l’écart entre le taux de chômage des immigrants et celui des natifs était de 4,5 points de pourcentage (11,1 % contre 6,6 %), alors que, par comparaison, l’écart n’était que de 1,4 point en Ontario, et de 0,4 point en Colombie-Britannique (MICC, 2009, p. 19). Par ailleurs, s’il est clair que, de manière générale, les immigrants ont plus d’obstacles à surmonter pour décrocher un emploi que les natifs, il semble que ceux des minorités racisées soient encore plus désavantagés sous ce rapport. Ainsi, (…) à partir des données de recensement de 2006, parmi les Québécois de 15 ans et plus, les immigrants des « minorités visibles » ont, à niveau d’instruction égal, un taux de chômage entre 1,3 et 1,7 fois plus élevé que les immigrants n’appartenant pas à une « minorité visible ». À titre illustratif, parmi les Québécois détenteurs d’un diplôme universitaire de 15 ans et plus, les immigrants des « minorités visibles » ont un taux de chômage de 12,6 %, contre 8,5 % pour les immigrants n’appartenant pas à une « minorité visible » (et 3,1 % pour les non-immigrants) »[7]. Alors, cet écart peut se lire comme l’effet de discriminations ethniques sur le marché du travail pratiquées notamment au cours des procédures d’embauche.

Les difficultés d’accès à l’emploi des jeunes issus de l’immigration et les écarts de salaires.

En effet, les immigrants perçoivent généralement un salaire inférieur à ceux des natifs. Comme pour le chômage, la ségrégation est différente selon la nationalité : par exemple les immigrants originaires du Maroc, de l’Algérie ou encore du Portugal ont les salaires moyens les plus bas, alors que ceux originaires d’Espagne, d’Italie et du reste de l’Union européenne ont les taux de salaire moyens les plus élevés. Selon statistique canada, recensement de la population de 2006, des études faites sur le revenu moyen des immigrants et des enfants d’immigrants nés au Canada ayant un baccalauréat et ayant travaillé toute l’année selon qu’ils appartiennent ou non à une minorité visible. L’étude révèle qu’en 2005 le revenu moyen des Québécois non immigrants détenteurs d’un baccalauréat ayant travaillé à temps plein toute l’année était de 62 863 $. Or, à caractéristiques égales, les immigrants n’appartenant pas à une « minorité visible », avec un revenu moyen de 59 877 $, gagnaient seulement 5 % de moins que les natifs, alors que les immigrants des « minorités visibles », avec un revenu moyen de 42 665 $, gagnaient quant à eux jusqu’à 32 % de moins que les natifs. Qui plus est, toujours chez les diplômés universitaires, le salaire moyen des personnes des « minorités visibles » nées au Canada de parents immigrants (la 2e génération) est à peine plus élevé que celui des immigrants des « minorités visibles » (43 429 $ contre 42 665 $). Il semble donc que, parmi les détenteurs d’un baccalauréat, les enfants d’immigrants des « minorités visibles », même lorsqu’ils sont nés au Canada, ont peu de chances de connaître une mobilité salariale importante puisque leur revenu moyen demeure, significativement inférieur à celui de l’ensemble des natifs (43 429 $ contre 62 863 $).

Toutefois, il est important de souligner que les difficultés d’insertion en emploi que rencontrent certains groupes ethniques issus de l’immigration ne tiennent pas qu’à une distribution inégale des acquis et des compétences, mais également aux préférences discriminatoires des employeurs. Ces derniers, tendent, souvent inconsciemment, à rechercher des « personnes qui leur ressemblent », ou parfois même à éliminer certains groupes évalués négativement, ou inférieure aux autre en se basant le plus souvent sur des préjugés fondés sur des stéréotypes.

Les politiques de lutte contre les discriminations

Le gouvernement essaie de mettre en place différents outils pour lutter contre la discrimination. C’est

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