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Par Andrea • 16 Octobre 2018 • 1 689 Mots (7 Pages) • 534 Vues
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Toutes ces particularités de la culture japonaise peuvent aider à expliquer l’ambivalence de cette société par rapport à la présence d’étrangers. En effet, les stéréotypes qui visent les occidentaux se divisent en deux classes différentes, soit ceux qui font place à un certain racisme et à une méfiance, et ceux qui les dépeignent avec une certaine admiration ou fascination. Il faut le comprendre, les japonais, surtout à l’extérieur de Tokyo, ne sont pas si habitués à notre présence, à un point où, alors que je me promenais dans la rue, on m’a demandé si on pouvait me prendre en photo, comme si ma seule présence était une attraction. Cela peut s’expliquer par le fait qu’étant donné la longue fermeture des frontières, l’évolution de la société s’est faite sans réel contact avec l’occident, de sorte que les japonais ne sont peut-être pas aussi aussi ouverts à d’autres cultures. En ce sens, je crois que nous sommes une source de curiosité, simplement par notre apparence, mais aussi dû au fait qu’ils n’en connaissent pas beaucoup au sujet de notre culture, dans la mesure où leur source d’information principale provient de ce qu’ils peuvent voir dans les médias américains qui véhiculent une image d’impulsivité, de vivacité et d’idéalisme (1). Les japonais ont donc de nous une image très stéréotypée, qui est souvent en opposition avec la rigidité japonaise et qu’ils ne comprennent donc pas nécessairement (1).
Il y a bien sûr un revers à la médaille. Certains préjugés montrent aussi les occidentaux comme étant bruyant, trop émotifs et ayant un manque de délicatesse, ce qui va complètement à l’encontre des normes sociales japonaises qui, comme montré précédemment, prônent l’humilité et la retenue (1). Les japonais peuvent alors sentir que la présence des étrangers les déstabilise, puisque ces derniers ne respectent pas les normes et les coutumes en lesquelles ils croient et avec lesquelles ils se sentent à l’aise, de sorte qu’ils vont essayer d’éviter le contact.
Cette ambivalence face à la présence d’étranger est bien reflétée je crois par le terme « gaijin » mentionné plus haut, qui à la base n’est pas une insulte et peut être utilisé sans arrière-pensée, mais qui a aussi quelques fois une légère connotation négative. En effet, bien qu’en tant que tel « gaijin » n’a pour but que de signifier que le dénommé n’est pas d’origine japonaise, il peut en être fait usage pour accentuer le fait d’exclusion. En d’autres termes, les étrangers seraient donc associés au concept « soto » plutôt que « uchi ». Cela peut expliquer le traitement de froideur infligé par les japonais d’origine ou le sentiment de non appartenance vécu par certains étrangers.
Aussi, il est très facile pour un non-japonais qui n’est pas très bien informé de blesser un japonais ou de lui faire honte, par le non-respect des formules de politesse ou des normes associées à son statut hiérarchique. Il est donc compréhensible que les japonais puissent éprouver une certaine méfiance envers leurs interactions sociales avec les étrangers, puisque celles-ci peuvent alors avoir un impact négatif sur la perception que leur entourage se font d’eux (2) et, comme mentionné plus haut, la honte n’est vraiment pas souhaitable dans cette culture. Il faut par contre dire qu’en ce sens, nous avons tout de même certains passe-droits. En effet, un « gaijin » a beaucoup plus de libertés d’erreurs en termes de comportement social qu’un japonais d’origine. Jusqu’à un certain point, nos écarts de politesse ne sont pas considérés comme offensants (1).
Finalement, j’ai observé qu’il était plus facile de se faire respecter en tant qu’étrangers lorsque nous nous intéressions à la culture japonaise. Loin de nous faire accepter dans un groupe, un tel comportement semblait tout de même diminuer de beaucoup l’irritation des japonais à notre égard. En effet, les japonais sont très fiers de leur culture et de leurs accomplissements en tant que société, de sorte que lorsqu’un étranger fait l’effort d’essayer de comprendre un menu en japonais, d’utiliser les formules de politesses adéquates ou de respecter certaines coutumes, ils se sentent flattés et respectés. En démentant les préjugés occidentaux d’insuportabilité, il est possible de se faire mieux accepter, et certains japonais seront également plus ouvert à nous accompagner dans le processus d’apprentissage de la culture.
En bref, je crois que, comme c’est le cas dans beaucoup de relations interculturelles problématiques, l’ambivalence des japonais face aux étrangers est grandement expliquée par le manque de connaissance et de pratique d’interactions sociales entre les deux cultures. Malgré tout, ce que je retiens le plus de mon séjour est que oui, beaucoup de différences sont présentes, mais surtout à quel point ce fut un plaisir que de découvrir une parcelle de la culture de ce peuple.
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Bibliographie
- Beaulieu, Martin. Comprendre le Japon. (Montréal) Guides de voyage Ulysse, 2007, 92 pages.
- Takie Sugiyama, Lebra. Japanese patherns of behavior. University of Hawaii Press, 1976, 295 pages
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