Boko-Haram exposé.
Par Stella0400 • 14 Mai 2018 • 1 509 Mots (7 Pages) • 624 Vues
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- L’accroissement de la place régionale de Boko Haram dans l’Afrique de l’Ouest
Depuis 2014, la secte islamiste nigériane, a pris une dangereuse dimension régionale. Devenu impopulaire là où il est apparu, ce groupe armé, combattu par des milices de civils, par la police et l'armée dans son pays d'origine, exporte chez ses voisins ses violences, ses méthodes de recrutement forcé, ou y pousse à l'exode des milliers de civils. Le Cameroun, le Tchad, le Niger, le Bénin se trouvent sous la menace de Boko Haram. En effet, le groupe s'est offert, début 2015, les services de mercenaires sud-africains tout en enrôlant de jeunes recrues au Cameroun et au Tchad voisins. Les populations se trouvent alors prises entre deux feux : ceux qui n'ont pas de milices de défense sont soupçonnés par l'armée d'être aux mains de Boko Haram, et durement réprimés. Ceux qui ont des milices de défense, au contraire, sont pris pour cible par Boko Haram et massacrés. Là où ils règnent, les membres de Boko Haram appliquent de manière rigoriste et extrémiste la charia en interdisant notamment la musique, la télévision et l'école. Ils convertissent de force les populations et n'hésitent pas à enlever de jeunes femmes pour les réduire à l'état d'esclaves sexuelles et, parfois, pour en faire des kamikazes(L'enlèvement des lycéennes de Chibok a lieu en avril 2014, pendant la rébellion djihadiste au Nigeria. Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, 276 lycéennes sont enlevées par des combattants islamistes de Boko Haram). Cette organisation est un véritable fléau pour les populations nigérianes. Ils s'en sont pris à la minorité chrétienne du Nord, mais ont aussi fait de très nombreuses victimes parmi les musulmans. Depuis 2009, le bilan de ce conflit s'élève à au moins 13 000 morts et 1,5 million de déplacés, selon les estimations de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH).
La montée en puissance de Boko Haram fait craindre, à long terme, l'émergence d'un « djihad africain ». En effet, l'organisation a déjà noué dans la région des liens avec le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) du Nord-Mali et la milice des Al-Shebab en Somalie.
- L’allégeance à l’Etat islamique
Outre, ces relations rapprochées avec des groupes islamistes de la région, Boko Haram tire de la guerre qui lui est livrée une nouvelle légitimité par son allégeance à l’Etat islamique. En effet, Le 7 mars 2015, il s'est rallié à Daech qui étend ainsi son réseau de mouvements islamistes en terre africaine. L’EI, lorsqu’il a instauré son califat sur les provinces syriennes et irakiennes qu’il contrôle, a demandé aux autres organisations djihadistes de se soumettre à son autorité, confirmant ainsi le désir de puissance et de rayonnement tant politique que religieux du groupe, qui dispose désormais de trois arguments de poids à faire valoir pour obtenir l’allégeance des combattants du jihad: l’étendue de son territoire, la puissance militaire et financière qui en découle, et sur le plan idéologique, la création hautement symbolique de ce califat. .Le groupe de Boko Haram abandonne alors son ancien nom et forme officiellement une « province » de l'EI ( « Province de l'Afrique de l'Ouest »).
Transition à faire :
Du fait de sa montée en puissance, de la régionalisation du conflit et la dimension internationale que prend Boko Haram avec son alliance avec Daech, cette organisation devient un défi majeur à résoudre pour la communauté internationale.
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