Organisation terroriste boko haram en Afrique
Par Plum05 • 1 Novembre 2018 • 2 502 Mots (11 Pages) • 493 Vues
...
ces affrontements : 800 morts en deux jours.
Fin juillet, Mohamed Yusuf est arrêté, torturé et exécuté par les forces de sécurité pendant sa garde à vue, en même temps que de centaines d’autres adhérents de son mouvement. Beaucoup de ceux qui survivent à la répression, entrent dans la clandestinité ou partent en exil dans les pays voisins. C’est pendant, leur exil a permis de prendre contact avec d’autres groupes islamistes sahéliens, que Boko Haram s’initie aux nouvelles techniques terroristes, à savoir : les attentats-suicides, l’utilisation de kamikazes et les enlèvements des personnalités politiques.
En 2010, l’ancien numéro 2 de Boko Haram, ABUBAKAR SHEKAU, se proclame le nouveau leader du mouvement. Les combattants se réorganisent et lancent de nouveaux raids contre les postes de police, aux prisons (732 prisonniers libérés dont 150 islamistes)…
Sous le leadership de SHEKAU, la secte bascule dans la violence terroriste qui s’en prend indifféremment désormais aux civils et au pouvoir. Les revendications des militants portent sur l’instauration de la charia à travers tout le pays.
L’année 2011 c’est la généralisation d’attaques à la bombe et d’attentats-suicide, avec pour cibles : les écoles, les églises, les mosquées et les forces de l’ordre. Apparaît aussi le phénomène des « attentats-motos » avec des kalachnikovs qui tirent sur les fonctionnaires, les militaires, les policiers, les islamistes modérés, les civils…
La secte est devenue une véritable armée dont les effectifs s’élèvent à quelque 15000 hommes, ce qui en fait une véritable menace régionale.
Fin 2014, le mouvement contrôle 4 grandes villes du nord Nigérian et le chef du groupe islamiste, Abubakar Shekau proclame un « califat » dans les zones occupées. 2014 est marqué par l’enlèvement de 219 lycéennes par Boko Haram. C’est ce qui a contribué à la sensibilisation de l’opinion internationale aux menaces que Boko Haram fait peser sur la société Nigériane. La secte islamiste est inscrite en mai 2014 sur la liste de sanctions des Nations unies.
Le projet d’une contre-offensive militaire régional se concrétise après les massacres à grande échelle perpétrées début janvier 2015 par la secte islamiste, sur la rive du lac Tchad. Selon Amnesty International, cette attaque est la plus grande et la plus destructrice et a fait des centaines de morts. C’est ce qui accélère l’intervention conjointe multinationale, composée de 8700 militaires venus du Tchad, du Cameroun, du Niger, du Benin et du Nigeria, permettent de conquérir les territoires tombés aux mains de Boko Haram et à peu près vaincre Boko Haram.
B. L’Idiologie de l’organisation
Le groupe est considéré comme une secte de mouvance salafiste qui revendique la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria. Il prône le retour à la pureté de l’islam par l’application stricte de la charia, la loi islamique. Les objectifs du groupe sont ceux qui ont été fixés par son fondateur qui est un admirateur des talibans afghans et d’Oussama Ben Laden. Mohamed Yusuf enseigne le Coran et un islam radical qui refuse le mode de vie et les principes occidentaux. Il veut instaurer un Etat islamique. Sous le commandement de son leader, la secte islamiste, non violente à ses débuts, se métamorphose en un mouvement de plus en plus violent et revendicatif. Boko Haram défend une version radicale de l’islam, qui interdit aux musulmans de prendre part à toute activité politique ou sociétale associée aux sociétés occidentales, comme voter lors des élections , porter des chemises et pantalons ou recevoir une éducation séculière. Et s’oppose à l’instruction des femmes. Il existe une continuité idéologique avec Al-Qaida mais leur priorité ne sont pas les mêmes. Boko Haram ne s’inscrit pas dans le djihad international car son agenda reste le Nigeria.
Dès ses débuts, il est sectaire de par son intransigeance religieuse son culte du chef, ses techniques d’endoctrinement, son intolérance à l’égard des autres musulmans et son fonctionnement en vase clos. La doctrine de Boko Haram ne correspond pas vraiment au modèle wahhabite : c’est une secte qui endoctrine et a recours à la magie.
Dans une vidéo diffusée en juillet 2014, Abubakar Shekau apporte son soutien à la fois à Abou Bakr al-Baghdadi, calife de l’état islamique, Ayman al-Zaouahiri, émir d’Al-Qaida et au mollah Omar chef de taliban. Début 2015, le chef de la secte expose sa doctrine idéologique et se réfère à Ibn taymiyya et Mohamed ben Abdelwahhab.
II. Le fonctionnement et financement du groupe Boko Haram
A. Fonctionnement du mouvement
Boko Haram, dès le début, lance ses premières offensives contre les forces de sécurité. Ses actions étaient essentiellement dirigées contre le gouvernement Nigérian et les forces de sécurité.
En 2009, les militants de Boko Haram sont blessés lors d’un contrôle de police, la secte lance alors plusieurs attaques et l’armée répond par une répression massive durant laquelle le fondateur Mohamed Yusuf est arrêté et tué par des policiers. Jusqu’ici la secte ne conteste que l’ordre établi par le gouvernement.
Mais l’arrivée d’Abubakar Shekau, à la tête de la secte marque un tournant. Le groupe passe de clandestinité et multiplie les attaques à la bombe et les attentats suicides de plus en plus violents et sophistiqués, contre les autorités et les civils, ciblant notamment les chrétiens. Et depuis, le groupe ne cesse de se radicaliser et plus la répression est forte, plus le groupe se radicalise.
Depuis 2011, le mouvement avait changé sa stratégie, ne se résume plus à des attaques contre les autorités et les forces de l’ordre mais il généralise ses attaques et attentats-suicides contre toute la population chrétienne comme musulmane modérée.
La secte cherche des territoires vulnérables où elle peut facilement faire ses recrutements, et a pour camp de refuge, les frontières des pays voisins où elle forme aussi ses combattants. Là où elle collabore également avec les syndicats des crimes organisés pour ses opérations dans les trafics, les enlèvements, les braquages pour se financer.
B. Financement de Boko Haram
Les sources du financement de Boko Haram sont assez floues. Après une longue recherche, avec les différentes hypothèses émises par des analystes, que le groupe se finance de deux différentes sources. D’abord, le mouvement était appuyé financièrement par les grands
...