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Dissertation de SES

Par   •  2 Novembre 2017  •  7 732 Mots (31 Pages)  •  712 Vues

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Une autre enquête menée aux états unis par Lee et Rogoff (Lee, 1996) sur 170 hommes et 61 femmes à la tête de PME, a confirmé l’existence de différences en matière de formation en Gestion entre les deux genres. Le niveau de formation joue un rôle important dans l’éveil des entrepreneurs mais il n’est pas un élément déterminant. Le niveau de formation, son contenu et sa qualité, facilite le comportement entrepreneurial, surtout s’il est en relation avec le domaine d’activité.

En Europe, selon une étude menée par Lavoie et Yudkin (Lavoie, 1985), les femmes européennes ont un niveau d’instruction plus élevé que la moyenne de la population. Une autre étude menée par Line Robert (Line, 2003) confirme que les femmes entrepreneures françaises sont parfaitement instruites. Ainsi, parmi les femmes interrogées, 4 femmes entrepreneures sur 5 ont fait des études supérieures.

Cependant, dans tous les pays, il existe des différences d’accès à l’information entre hommes et femmes. En effet, dans de nombreux pays, les femmes n’ont même pas accès à l’enseignement de base. Ce problème se pose plus particulièrement, dans les économies sous-développées. Dans ces pays, l’analphabétisme est souvent considérablement plus élevé chez les femmes que chez les hommes (Karim, 2000) (Mayoux, 2001) (Ocde, 2004). Cette situation a des conséquences importantes sur les possibilités qu’ont les femmes de se lancer dans l’entrepreneuriat. L’analphabétisme les exclut presque totalement du chams de l’entrepreneuriat et les oblige à devoir travailler dans le secteur informel. C’est malheureusement ce qui arrive à de nombreuses femmes entrepreneures dans les pays en développement, tant d’Afrique que d’Asie. En réalité, les femmes analphabètes sont poussées vers ce secteur, car elles n’ont pas d’autre choix. Leurs seules expériences et connaissances sont celles qui résultent de leur rôle traditionnel de femmes. Elles se trouvent en dehors du marché réglementé et disposent d’un faible statut social. De ce fait, la probabilité de survie d’une entreprise créée par cette catégorie de femme est faible (Karim, 2000) (Ocde, 2004).

L’influence familiale

De nombreux chercheurs ont admis qu’un pourcentage élevé de femmes entrepreneures ont un parent lui-même entrepreneur (Cooper, 1982) (Hisrish , 1987). Une étude américaine réalisée auprès de 58 entrepreneures révèle que la femme entrepreneure est quatre fois plus sujette à une influence parentale (père ou mère) que la population en général (Smith, 1982).

D’autres recherches menées par Hisrish et Peters (Hisrish, 1991), ont montré que la profession des parents des entrepreneurs marque fortement la personnalité de l'entrepreneur, cela est également vrai pour les femmes que pour les hommes. Les entrepreneures s'habituent dés le plus jeune âge à la nature indépendante et à la souplesse d'un statut dont le père incarne l'exemple. Hisrish et Peters indiquent également que la présence d'une mère entrepreneure renforce plus le sentiment d'indépendance chez sa fille et aura une influence sur son désire l’entreprendre par la suite.

Selon une autre enquête réalisée par Watkins et Watkins (Watkins, 1983) sur 58 femmes entrepreneures britanniques, 37% avaient un père entrepreneur, 16% avaient une mère propriétaire en tout ou partie d'une entreprise, 10% descendent d’un père dont l'occupation avait un lien étroit avec le monde de l'entreprise.

En droite ligne de ces observations, certains auteurs Dunn et Holtz-Eakin (Dunn, 1995) ont analysé l’enquête longitudinale menée aux États-Unis sur l’expérience relative au marché du travail (Longitudinal Survey of Labour Market Experience). Ils révèlent eux aussi que les pères influencent les garçons et les mères les filles (Ocde,2004).

Un autre aspect de l'influence familiale est le statut matrimonial. Le statut matrimonial n’est pas sans effet sur la prise de décision d’entreprendre. Dans leur étude, Watkins et Watkins (Watkins, 1984) découvrent que 48% des entrepreneuses sont mariées, 29% sont divorcées et 19% sont célibataires. Le rôle du mariage stabilisateur n’est pas vérifié pour la femme. Pour le mari, il peut constituer soit un frein, soit un stimulateur pour la création d’entreprise.

D’autres recherches récentes se sont intéressées au rôle que peut jouer le conjoint dans l’entrepreneuriat féminin. Ainsi Gundry et Welsch (Gundry, 1994) comme Werbel et Danes (Werbel, 2010) rappellent que le conjoint est une partie prenante indéniable puisqu’il possède un véritable droit de décision sur l’engagement du capital initial, souvent issu des fonds de la famille. Daviddson et Honig (Davidson, 2003), dans une analyse qualitative sur l’identification des figures de soutien social à l’entrepreneur naissant, mettent en évidence le rôle du conjoint comme facilitateur ou, au contraire, entrave à la décision de créer une entreprise sans toutefois pouvoir préciser en quoi ce conjoint peut ou non aider la démarche entrepreneuriale (Nikina, 2012).

Kirkwood (Kirkwood, 2009) relate que la femme consulte son conjoint avant toute décision de nature entrepreneuriale. Ce point serait une spécificité féminine, qui, selon ce dernier auteur, aborde son travail professionnel dans une perspective relationnelle. Autrement dit, contrairement à son homologue masculin, la femme entrepreneur échangerait avec les parties prenantes, en particulier avec son conjoint, avant de prendre une décision sur son activité professionnelle.

L’expérience

Plusieurs recherches ont mis à l'évidence l'existence de liens étroits entre l'expérience professionnelle antérieure et le recours à l’entrepreneuriat. Plusieurs femmes estiment que la réussite de leur projet entrepreneurial passe nécessairement par l'existence préalable du salariat. Le salariat leur permettrait en effet d'acquérir l'expérience technique et relationnelle et de pouvoir épargner les fonds nécessaires à la création par la suite de leur entreprise.

Les recherches indiquent avec quasi-certitude que la plupart des créateurs d’entreprise optent pour un secteur dans lequel ils ont déjà travaillé (Brüderl, 1992) (Phillips, 2002) (Romanelli, 1989). Ainsi, une personne qui aura passé sa vie à enseigner sera plus susceptible de repérer une opportunité liée à son expérience de l’enseignement plutôt qu’une opportunité ayant trait à l’aéronautique ou à l’informatique. Autrement dit, plus les femmes

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