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Philosophie, la discussion, source de vérité?

Par   •  8 Octobre 2018  •  1 697 Mots (7 Pages)  •  838 Vues

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Puis la discussion peut aussi être le théâtre d'affrontements et de quiproquos, (et donc loin d’une recherche de la vérité), la langue et les mots que nous utilisons en effet comportent une certaine équivocité et les paroles que nous déblatérons ne sont pas toujours très adroites.

De plus, si la discussion peut être le théâtre de malentendus, elle peut aussi n’être qu’un simple bavardage dans lequel la vérité n'est pas le premier souci. Il y importe davantage de communiquer y compris à travers des clichés, des stéréotypes, des préjugés.

Enfin, si l’on part du principe que seule la discussion serait source de vérité, cela présenterait un risque. Puisque la discussion comme débat vise souvent à persuader un auditoire et à vaincre un adversaire par tous les moyens verbaux et communicationnels possibles. La discussion devient le terrain et l'instrument de la manipulation rhétorique.

La vérité ne serait donc plus accordée à celui qui a des arguments avérés, véridiques, mais à la personne qui parle le mieux, ayant la meilleure éloquence mais des arguments qui ne sont que vraisemblables.

Les individus qui incarnent ce mode d’action sont les Sophistes, qui sont des personnes douées de rhétorique et qui vendent leur savoir-faire sur la place publique. Or, lorsque Socrate, dans sa quête de sagesse, s’est adressé à ces hommes prétendus « sages », il a mis ces hommes face à leurs incohérences et donc à leur ignorance.

Cependant, il a fallu que Socrate intervienne pour mettre la lumière sur l’ignorance des sophistes mais le peuple lui n’ayant rien décelé, il accordait du crédit aux discours des sophistes et donc les pensait comme « vérité ».

Alors pour accéder à cette vérité à travers la discussion, il faudrait imposer des règles…

Si les personnes qui participent à une discussion ne sont pas soumises à certaines règles, les dialogues peuvent se transformer en rapport de force, ce qui est totalement opposé à la démarche de la maïeutique, qui est la dialectique de Socrate visant à « accoucher les esprits » de la vérité à l'aide de questions.

C’est le cas par exemple, lors d’un cours de philosophie durant un échange entre un élève et un professeur. Si l’élève s’oppose à l’utilisation de la maïeutique préférant, le scepticisme, aucune remise en question ne sera possible et donc par conséquent un réel dialogue ; ce qui entrainera l’utilisation de mensonge ou de théorie relativiste résultant du rapport de force.

Or, si ces discussions sont soumises à ces règles, il n’y aurait alors aucune raison pour que la discussion n’aboutisse pas sur une vérité. C’est le cas par exemple des débats scientifiques où les chercheurs tentent de prouver un phénomène scientifique, ce qui leur permet de développer leur esprit critique. De plus, ils ne peuvent mentir car les règles de la science les ramèneraient à la réalité.

Plusieurs règles doivent donc être mises en place dans la discussion si on veut pouvoir aboutir à la vérité. Tout d’abord, le respect des règles de la logique et la correction du discours sont nécessaires pour éviter les erreurs et les incompréhensions et ainsi renoncer à un discours dilettant et paresseux ou à un dialogue de sourds pouvant déboucher sur des conflits. Mais ces qualités formelles ne suffisent pas car elles peuvent aussi être utilisées à mauvais escient (comme évoqué plutôt).

Ensuite, les intentions des locuteurs doivent viser le jaillissement de la vérité.

Enfin, il faut que les protagonistes, lorsqu’ils choisissent d’avoir une discussion, soient ouverts d’esprits, honnêtes, capables de se remettre en question, et d’avouer de ne pas avoir forcément raison.

Les dogmatiques par exemple, qui sont des personnes convaincus de posséder une « vérité » ne remettront jamais en cause leur propos, ce qui empêche toute discussion et donc d’examiner leurs arguments. Les conversations entre des personnes qui utilisent des préjugés comme arguments lors d’une dispute, mène forcément à des révélations fausses car tout le développement est erroné.

Ce fut le cas notamment en -399 avant JC, lors du procès de Socrate, où les chefs-d ’accusations furent basés sur de simples préjugés. Ce qui a conduit le jury à juger coupable Socrate, malgré son innocence.

Pour accéder à cette vérité, préjuger ne suffit donc pas, il faut pouvoir se remettre en question, et accepter l’opinion des autres pour pouvoir mieux avancer dans son raisonnement.

Pour conclure, on peut dire que les discussions peuvent être à la fois à l’origine d’une vérité mais peuvent être aussi le point de départ d’un mensonge. C’est pourquoi les discussions doivent être soumises à des règles pour éviter ces mensonges. Cette question nous permet de nous rendre compte qu’une discussion n’est pas forcément preuve de connaissance. Elle nous montre par ailleurs l’intérêt de la philosophie, ici à acquérir des vérités grâce à sa démarche : la maïeutique. On peut donc dire qu’une discussion, si l’on souhaite qu’elle soit instructive doit être bornée par des règles.

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