La République de Platon, explication de texte
Par Ramy • 20 Mai 2018 • 1 292 Mots (6 Pages) • 655 Vues
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A présent, on pourrait penser que, malgré son instinct puissant et presque incontrôlable, l’homme va rentrer dans une phase d’auto-jugement, il va se blâmer afin de nuancer ses inclinations, dans le but de maitriser ses désirs. Cette dimension introspective de l’homme lui permet d’expérimenter un certain recul sur ce qu’il ressent, il se met alors en colère contre lui même, il exprime intérieurement un sentiment opposé à son désir. C’est alors que plusieurs puissances contraires s’affrontent à l’intérieur de son âme; il « refoule » son envie instinctive.
Donc, en se faisant ainsi violence, l’homme pourrait à la fois être qualifié de juge mais aussi de victime. Il s’auto-juge négativement, donc il se donne lui même un statut de victime. Mais est-ce réellement la raison qui s’oppose aux désirs de l’homme, au sein de son âme? Ou est-ce qu’une autre force peut-être relevée dans ce combat intérieur? Platon nous a dévoilé sa thèse sur l’organisation de l’âme humaine; cette dernière ne peut être composée d’une seule fonction psychique. Cependant, la fin de l’extrait va mettre en valeur la particularité de sa thèse qui complexifie la pensée de l’auteur.
Enfin, l’auteur souligne la particularité de sa thèse; un autre élément semblerait entrer en jeu, au sein de cette lutte humaine: « et que, comme s’il s’agissait d’une lutte entre deux partis, la raison trouve un allié dans l’ardeur de sentiments qui anime un tel homme? ». On a constater que l’homme, pouvait être victime des ses désirs et cependant se juger lui-même en faisant preuve de raison. Ici, les désirs renvoient à nos appétits, à notre instinct animal, c’est alors la dimension bestiale de notre âme. Ils peuvent correspondre, au plaisir sexuel ou encore à l’argent. De son côté, la raison nous permet d’estimer nos situations quotidiennes, elle anticipe, calcule, évalue les évènements. Alors, au sein de cette dualité entre les appétits et la raison, s’ajouterait une autre fonction psychique, soit un troisième élément de l’âme humaine, qui naturellement s’allierait à la raison plutôt qu’aux désirs. En introduisant cette autre dimension psychique, l’auteur fait référence au « thumos »; une certaine forme d’agressivité. Le thumos pourrait être associé au rôle d’un juge, influencé par l’environnement social, cet élément nous permettrait de savoir ce qui doit être loué et ce qui doit être blâmé. Alors, cette force que ressentait Léontios, ce sentiment de dégout, de pudeur, semblerait être le résultat d’une pression sociale évidente. Ce sentiment ferait donc appel à la raison, et aurait tendance à conforter la raison plutôt que les désirs, de manière logique. Ainsi, la dernière phrase de l’extrait, pose ce problème, l’allié de la raison ne pourrait s’associer aux désirs, sinon on serait incapable de rendre compte d’une telle situation. Il n’y aura pas de réflexivité de la conscience donc aucune prise de recul due à l’auto-jugement de l’homme sur lui-même. Si cette dernière fonction psychique flattait nos désirs, on se conforterait inconsciemment dans nos envies, et on agirait simplement par instinct sans réflexion.
Donc, l’âme humaine se diviserait en trois fonctions psychiques, la raison, le thumos et les appétits.
En conclusion, à l’aide de ce dialogue, Platon nous a éclairé sur sa conception de l’âme humaine et ses fonctions psychiques. En premier lieu, le philosophe illustre sa pensée en utilisant une anecdote particulière nous permettant de saisir la pluralité de l’âme humaine. En second lieu, Platon nous révèle sa thèse. D’après l’auteur, l’âme ne peut se réduire à un bloc monolithique, en effet plusieurs forces s’y affrontent. Enfin, la particularité de la thèse est révélée. Selon Platon, l’âme humaine se composerait de trois fonctions psychiques distinctes, soit les appétits, le thumos et la raison.
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