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L'être vivant peut-il être assimilé à une machine ?

Par   •  14 Juin 2018  •  1 724 Mots (7 Pages)  •  787 Vues

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En effet, il existe de nombreuses similitudes entre le vivant et la machine, à de nombreuses reprises des processus du vivant peuvent s'expliquer par des mécanismes physico-chimiques . C'est la thèse mécaniste, c'est une doctrine selon laquelle les phénomènes vitaux s'expliqueraient sans intervention de la finalité mais par des causes efficientes.

Premièrement, lorsque l'on s’intéresse à une partie de notre organisme qui a sa propre utilité, on constate généralement une ressemblance d'un point de vue technique avec une machine ou même une partie de celle-ci. C'est ce que Descartes a essayé de démontrer. Pour lui, la comparaison anatomique de notre organisme et d'une machine ne choquait pas. Ce qui est d'autant plus vrai aujourd'hui lorsque l'on voit les robots qui peuvent être très ressemblant. Ou même lorsque l'on compare le cœur à une pompe et la circulation du sang qui a été découvert par Harvey à un système hydraulique. Le cœur alterne des périodes de contractions suivies de relâchement ce qui propulse le sang, on peut effectuer le même rouage avec une pompe relié à un système hydraulique. Dans son ouvrage Principes de la philosophie, Descartes pense différemment de Kant et explique qu'un arbre donne des fruits de la même manière qu'une montre donne l'heure. Ainsi pour Descartes un être vivant est simplement une machine qui n'a pas été initié par l'homme mais par Dieu.

Deuxièmement, les comparaisons que l'on a mentionnées précédemment ont poussées Descartes à aller plus loin. Il considère l'animal comme une machine et crée alors le concept d'animal-machine. L'animal et le corps sont conçus comme des machines, de simples mécanismes matériels dépourvut de sensibilité. A cette époque-là, l'opinion commune présente l'homme comme étant entièrement supérieure aux animaux, pour la plupart ils n'auraient pas ou presque pas de conscience et de sensibilité, ainsi il se rapproche de la machine. Seul l'homme aurait une âme selon lui, pour le reste c'est des machines. Cependant La Mettrie, un médecin et philosophe du XVIIIème siècle, reprend le concept de Descartes afin de l'étendre à l'homme. Il publie en 1748 l'homme-machine. Pour lui l'homme n'est qu'un animal comme les autres. De plus la neurosciences fait de la pensée humaine, quelque chose de moins complexe qui pourrait ainsi s'assimiler plus facilement à des propriétés physico-chimiques. Les nerfs seraient des fils électriques traversés par des signaux. C'est de cette façon que Kevin Warwink s'est implanté une puce au pogné pour contrôler son labo puis une seconde au cerveau pour contrôler un 3ème bras via Wi-Fi. La pensée semble pouvoir se transférer dans une machine.

Ainsi, il est difficile de nier une assimilation à une machine. Cependant notre rapport aux machines et au vivant est radicalement opposé, notre subconscient semble lui faire la distinction pleine. Jamais nous serions pris de compassion par une machine qui ne fonctionne plus, ou qui est visiblement en mauvaise état car une machine ne ressent rien. Mais au final est-ce oublier la spécificité du vivant et sa finalité que de l'assimiler à une machine ?

Pour répondre à cette question, il est capital de rappeler la distinction entre réduction et assimilation. Réduire une chose à une autre c'est les rendre complètement similaire elles n'ont alors plus de différence, on les confond. Cependant assimiler deux choses c'est relever leurs points communs, ce qui implique qu'il y ait également des différences. En effet, il paraît inutile d'assimiler deux choses identiques, par exemple l'assimilation des deux bras d'un même corps humain paraît impertinente car elle semble être évidente. Ainsi l'assimilation du vivant, implique des différences, la spécificité de l’être vivant.

Ainsi pour pouvoir assimiler le vivant à une machine, il est nécessaire que les similitudes ne supplantent par l'irréductibilité du vivant. A noter que les similitudes mentionnées précédemment ne correspondent pas au tout mais plutôt à des parties. Et il est connu dans toutes les sciences qu'une partie ne fonctionne pas de la même manière lorsqu'elle est isolée ou lorsqu'elle appartient à un tout. On peut penser aux doigts d'une main, lorsque le doigt est indépendant, son rôle paraît indéterminé, son étude plus compliquée tandis que le doigt d'une main est plus clair. Ainsi toutes les similitudes ne le sont pas réellement une fois la partie ré-inclue dans l'organisme. Et cela car rien n'explique le principe vital ou bien l'âme.

Pour conclure, nous pouvons dire que d'une certaine manière l’être vivant peut être assimilé à une machine, si l'on compare des parties de l'organisme il est simple de trouver des similitudes. De plus les concepts d'homme et d'animal-machine viennent peser dans la balance. Cependant, ce qui est primordial c'est l'irréductibilité du vivant ; ni le principale et l'élan vital ni l’âme ne sont réductibles à des propriétés physico-chimiques. D'ailleurs c'est ces éléments qui font la spécificité du vivant et donc qui le définissent. Au final il est important de préciser que le vivant est comparable au vivant dans la mesure où son irréductibilité est conservée et mentionnée. Car pour l'instant aucune approche mécanique ne la justifie, ce qui peut nous laisser penser que c'est la machine qui cherche à se rapprocher de l'homme, à s'en inspirer et donc la machine qui est assimilable au vivant.

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