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Cours sur la conscience

Par   •  31 Octobre 2018  •  2 784 Mots (12 Pages)  •  579 Vues

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plus difficile de douter des affirmations mathématiques comme 2+ 2 = 4 et, cependant les accepter suppose que nous avons une pleine confiance en notre Raison. Mais qui sait si notre Raison n’est pas trompeuse, elle aussi, dans la mesure où l’univers serait soumis non à un Dieu juste et vérace, mais à un Dieu trompeur qui nous ferait croire que les choses existent comme nous les voyons, que les »essences » mathématiques (2+2=4) sont certaines ? Sans doute, avons-nous de la peine à maintenir un pareil doute à l’égard de la Raison mathématique elle-même. Mais le principe : il suffit d’avoir un motif de douter, si faible soit-il pour refuser la certitude. Et comme notre penchant vital nous incline à croire, malgré tout, ce qui paraît infiniment vraisemblable, le seul moyen de corriger ce penchant et de maintenir la rectitude du doute est de penser que nous sommes entièrement victimes d’un MALIN GENIE acharné à nous tromper toujours. Ici le doute paraît artificiel, hyperbolique. Mais c’est qu’il n’a rien de naturel, de spontané. La spontané nous pousse à croire, à confondre le vraisemblable et le vrai. Le doute, au contraire, est volontaire, méthodique : c’est une méthode ou pour atteindre enfin une réalité qui lui résiste, ou pour considérer que nous ne possédons qu’une seule vérité, l’absence de toute vérité.

Toutefois, remarque Descartes, si je suis trompé, je suis. Si je doute, je suis encore. Si je doute que je doute, j’affirme encore l’existence de ma conscience en tant qu’elle doute. Et je veux mettre en doute cette existence, l’acte même de douter d’elle la suppose, puisque pour douter il faut être. « De sorte qu’après y avoir bien pensé, et soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure et tenir pour constant que cette proposition, je suis, j’existe, est nécessairement vraie toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit » Descartes (2 è MEDITATION, 4 è paragraphe).

On remarque que cela revient à dire : je doute (c’est-à-dire je pense, douter c’est penser) donc je suis (en latin : cogito ergo sum). On remarquera surtout :

1 – que l’existence de la conscience comme pensée est la première vérité certaine et indubitable.

2- que de cette constatation de fait, l’on peut tirer un modèle logique de l’idée vraie : sera vraie toute idée qui nous apparaîtra aussi clairement (sans obscurité) et aussi distinctement (sans confusion avec une autre idée) que nous apparaît la vérité du cogito.

Ainsi dans l’ordre de la connaissance, il convient de partir de la conscience et du modèle de vérité qu’elle fournit. Il y a donc incontestablement chez Descartes une problématique idéaliste : nous ne savons encore rien du monde qui nous entoure alors que nous savons avec une entière certitude que nous sommes conscience et esprit.

3 – Le moi n’est pas une réalité substantielle : David Hume ( 1711-1776).Pour Hume, s’il est certain que la conscience de soi accompagne toutes les représentations d’un individu, on ne saisit jamais le moi seul. Autrement dit, il est impossible de saisir le moi indépendamment de ses représentations.

La conscience de soi repose donc sur les diverse représentations et perceptions qu’un individu perçoit en lui. Elle n’a donc pas d’existence en dehors de ces représentations.

Je ne peux jamais, à aucun moment, me saisir moi-même sans une perception et jamais je ne puis observer autre chose que la perception. Quand mes perceptions sont supprimées pour un temps, comme par un sommeil profond, aussi longtemps que je suis sans conscience de moi-même, on peut dire que je n’existe pas.

Ce qui donne à ce sujet le sentiment de son existence, ce sont donc les diverses perceptions qu’il sent en lui. Ainsi rigoureusement, nous ne pouvons pas dire que nous existons lorsque nous dormons, car nous n’avons pas alors de sentiment de notre existence.

4 – Kant (1724-1804) et le « je pense » transcendantal :

Pour Kant, la morale repose sur des impératifs catégoriques : ce sont des commandements que nous donnent la raison, et qui doivent être suivis inconditionnellement et sans autre justification. Ces impératifs indiquent à l’homme ce qu’il doit faire, et ils sont universels : produits de la raison, ils s’appliquent à tout le monde, sans exception.

Les impératifs catégoriques résultent de la loi morale : c’est elle qui nous permet de savoir si ce que nous faisons est conforme au devoir. Aussi, avant d’agir, il faut toujours se demander s’il serait souhaitable que tout le monde agisse en fonction des mêmes motifs. Autrement dit, il faut se demander si ce qui motive notre action, le principe qui la commande, pourrait devenir une règle universelle. Si c’est le cas, alors le motif de notre action est en accord avec le devoir.

Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle.

Cette formulation de l’impératif catégorique indique que la raison peut découvrir par elle-même les normes morales qu’elle doit suivre.

Dans l’ouvrage intitulé LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE, Kant écrit « le je pense accompagne toutes mes représentations ».Cette affirmation correspond à ce que nous envisageons quand, à propos de l’analyse de la perception, nous disons que la synthèse de l’objet perçu en une unité et celle du sujet percevant étaient corrélatives. Kant envisage non tant l’objet perçu que l’objet CONNU : cet objet non seulement est toujours perçu comme spatio-temporel, mais il est encore représenté comme permanent, comme agissant de telle sorte que l’effet succède toujours à sa cause. L’objet est donc connu à travers une série de jugements qui mettent en œuvre des catégories logiques comme la substance, la causalité. Mais tout jugement est synthèse entre concepts. Donc, aucune synthèse ne serait possible, donc aucun jugement, donc aucune connaissance d’objet, si, préalablement à toute organisation de concepts, ne s’imposait pas leur rattachement à l’activité pensante, au « je pense » (nommé « transcendantal » parce qu’il est antérieur et supérieur à « l’expérience » qu’il la « transcende », la dépasse), leur liaison avec la conscience comme source de toute élaboration possible de l’objectivité de l’objet. Le je pense effectue la synthèse entre mes représentations (mes concepts), les unifie à travers catégories logiques et jugements.

5 – La conscience comme intentionnalité Edmund Husserl (1859-1938) :

Husserl est le fondateur

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