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Cours sur la liberté

Par   •  17 Avril 2018  •  3 079 Mots (13 Pages)  •  517 Vues

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- L'acte gratuit

Définir la liberté positivement ➔ l'Homme a la possibilité d'agir sans aucune détermination ni aucune raison. Contrairement aux animaux dont le comportement est entièrement dicté par l'instinct, l'Homme pourrait agir sans que rien ne l'y pousse. Pouvoir agir sans motivation serait une preuve de la liberté humaine. André Gide appelle ce type d'acte un "acte gratuit", c'est-à-dire désintéressé alors que l'animal est purement narcissique. Dans les Caves du Vatican, de Gide, le personnage principal, Lafcadio, décide, pour prouver sa liberté, de tuer sans motif un vieillard qu'il rencontre dans un train. En effet, tuer ce parfait inconnu sans raison, allant ainsi à l'encontre du principe moral qui interdit le meurtre, prouverait sa capacité à s'affranchir de toutes les règles qui pèsent sur lui. Si l'on peut ainsi prouver notre liberté, on peut néanmoins s'interroger sur la valeur d'une telle forme de liberté.

- La question des motifs

Acte gratuit ? ➔ Pb moral : quelle valeur accorder à une liberté qui, pour s'éprouver, transgresse toute forme de règle ?

Mais surtout, une telle définition de la liberté n'est peut-être pas juste : ce n'est pas parce qu'on ignore les motifs qui poussent à agir un individu que son action est pour autant dénuée de tout motif. Pour reprendre l'exemple du personnage de Lafcadio dans les Caves du Vatican, on peut montrer qu'il ignore le motif qui le pousse à agir : la volonté d'agir sans motif.

Alors, pour comprendre la liberté, il faut comprendre que nos choix sont réalisés en fonction de motifs.

- Le libre-arbitre

C’est la capacité pour un individu de choisir ses actes sans y être contraint par aucune force extérieure. A ne pas confondre avec l’indifférence. En effet, si la liberté s'éprouve comme choix, plus les motifs qui conduisent à prendre une décision sont grands, plus la liberté elle-même le sera. Autrement dit, plus la volonté sera déterminée à décider une chose plutôt qu'une autre, plus elle exprimera un haut degré de liberté. Il y a donc des degrés de liberté. Descartes insiste fortement sur cette idée de degrés de la liberté. Pour lui, la liberté d'indifférence est le plus bas degré de la liberté car le choix n'est motivé par aucune raison réfléchie. Dans ce type de situation, l'usage que l'on fait de notre liberté est réduit. Car exercer pleinement notre liberté c'est au contraire faire un choix justifié. C'est donc lorsque nos choix sont accompagnés de la connaissance du bien ou de la vérité que nous faisons un plus grand usage de la liberté. L'essentiel, pour Descartes, est l'idée que c'est grâce au libre-arbitre que l'Homme est cause première de ses actions.

- L'acte libre

Si l'Homme est cause première de ses actes, comment peut-on dès lors décrire l'acte libre ? Il est possible de dire, avec Bergson, que la liberté, comme acte libre, est l'adhésion à soi-même. L'Homme libre est en accord avec lui-même et sait ce qu'il veut, par opposition à l'Homme aliéné qui ne sait pas ce qu'il veut et ne se reconnaît pas dans ses actes. Pour Bergson, l'acte libre n'est pas nécessairement celui qui est le plus réfléchi, ou dont les motifs sont les plus rationnels mais celui qui exprime quelque chose de plus profond : la personnalité entière de celui qui agit. La liberté serait donc l'expression du libre-arbitre, s'incarnant dans des choix dont le plus emblématique serait l'acte libre, c'est-à-dire l'expression de notre personnalité. Mais cette définition de la liberté est peut-être trop centrée sur l'individu : comment comprendre la liberté en situation de vie en collectivité ?

- La liberté en situation

- La liberté politique

Le proverbe "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" illustre bien ce problème : pour vivre en société, il faut poser un certain nombre de limites à l'exercice de la liberté. Car ce sont les lois qui encadrent et rendent possible la coexistence d'une pluralité de libertés individuelles.

Si l'on considère que la liberté est la possibilité d'agir selon la loi, c'est parce que les lois sont en fait la condition de la liberté collective. Il existe plusieurs explications à ce constat :

- Il est logiquement impossible de considérer que la liberté individuelle doit être illimitée : dans le cas où un homme agirait uniquement selon ses désirs, alors il détruirait la liberté individuelle d'autrui. Une liberté infinie annihilerait la liberté.

- De plus, la loi assure la sécurité aux hommes car elle limite la liberté de tous : c'est le but du contrat social. La sécurité est la condition de la liberté : comment être libre si l'on ne peut pas sortir de chez soi sans risquer sa vie ?

Hobbes défend cette idée que les lois rendent possible l'exercice de la liberté.

Hors de l'état civil, chacun jouit sans doute d'une liberté entière, mais stérile ; car, s'il a la liberté de faire tout ce qu'il lui plaît, il est en revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé à subir tout ce qu'il leur plaît. Mais, une fois la société civile constituée, chaque citoyen ne conserve qu'autant de liberté qu'il lui en faut pour vivre bien et vivre en paix, de même les autres perdent de leur liberté juste ce qu'il faut pour qu'ils ne soient plus à redouter. Hors de la société civile, chacun a droit sur toutes choses, si bien qu'il ne peut néanmoins jouir d'aucune. Dans une société civile par contre, chacun jouit en toute sécurité d'un droit limité. Hors de la société civile, tout homme peut être dépouillé et tué par n'importe quel autre. Dans une société civile, il ne peut plus l'être que par un seul. Hors de la société civile, nous n'avons pour nous protéger que nos propres forces ; dans une société civile, nous avons celles de tous. Hors de la société civile, personne n'est assuré de jouir des fruits de son industrie ; dans une société civile, tous le sont. On ne trouve enfin hors de la société

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