Bogdan Bondar CHENG François. Vide et plein: le langage pictural chinois. Paris: Editions du Seuil, 1991, 192p.
Par Ninoka • 6 Décembre 2018 • 1 286 Mots (6 Pages) • 625 Vues
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rapport au Vide, le Tao a un contenu plus général, en représentant l’Origine ou en présentant la manifestation du Vide ou parfois en englobant tout l’universe créé.
Dans le monde matériel le Vide jeu un rôle aussi important, notamment il vise la plénitude et permet à toutes choses « pleines » d’atteindre leur vraie plénitude. Dans la réalité, le Vide a une représentation concrète – la vallée, dont l’image elle-même est liée à celle de l’eau.
Dans la création du monde visible, l’auteur décrit le rapport entre les couples Vide-Plein et Yin-Yang. Ce rapport devient clair d’après un passage de Lao-tzu, où il attache le Vide, le Tao, le Souffle primordial, le Yin-Yang etc. Le Tao est conçu comme le Vide suprême et émane l’Un qui est le Souffle primordial. Le dernier engendre le Deux, les deux souffles vitaux que sont le Yin et le Yang. Après cela ils régissent les multiples souffles vitaux dont les Dix mille êtres du monde créé sont animés, mais grâce aux Trois, qui se trouve entre le Deux et les Dix mille êtres. Le Trois représente la combinaison des souffles vitaux le Yin et le Yang et du Vide médian, qui est né par l’harmonie et est précédé du Vide originel dont il tire son pouvoir. Sans lui le Yin et le Yang se trouveraient dans une relation d’opposition figée. Le Vide médian réside au coeur de toutes choses et au sein du couple Yin-Yang. Il y a les deux axes où la cosmogonie chinoise est dominée, un axe vertical – va et vient entre le Vide et Plein, et un axe horizontal – l’interaction dans le Plein, dans les deux pôles Yin et Yang dont procède l’Homme (dix mille êtres).
Dans la pensée chinoise le Vide n’apparaît pas comme un espace neutre mais comme le point nodal « tiss » du virtuel et du devenir, où se rencontrent le manque et la plénitude, le même et l’autre. On peut comparer cette conception avec les choses de la nature ou le corps de l’homme : montagne-vide-eau ; coeur-vide-ventre.
Dans la vie de l’homme le Vide occupe la place des sources des images et des formes pour lui-même, car selon la pensée chinoise l’être humain est non seulement de chair et de sang mais aussi de souffles et d’esprits. Le coeur humain devient le miroir de soi-même et du monde. Et sur l’affirmation du Vide se pose un rapport entre l’Humain, et le Temps et l’Espace. Pour Lao-tzu la préoccupation concerne la durée. Et cette dernière implique l’adhésion à la Voie : demeurer pour vivre, vivre sans mourir, mourir sans dépérir. La vie humaine comme un trajet dans le temps importe d’opérer le Retour. Dans le développement linéaire du Temps, le Vide introduit le mouvement circulaire, il est le garant du bon fonctionnement de la vie dans le cadre du Temps-Espace. C’est ce qui s’appelle « Vivre des Mutations », et qui régit toutes choses et régle avant tout la relation entre les trois Entités que sont le Ciel, la Terre et l’Homme. Le Temps lié à la Terre apparaît comme un espace vital actualisé, et l’Espace lié au Ciel est vital comme un garant de la qualité juste du Temps.
Ainsi suivant la dernière partie du texte on peut conclure que le Vide favorise l’interaction entre Ciel et Terre et respectivement entre Espace et Temps ou le Temps est perçu l’Espace vital. Le Vide ré-investit la qualité de l’Espace dans le Temps assurant le rythme juste des souffles et l’aspect total des relations. Ses changements qualitatifs du Temps en Espace est la condition d’une vraie vie qui ne soit pas à une dimension ou en sens unique. Le Vide implique Intériorisation et Totalisation. Les cycles historiques du temps sont séparés par le Vide, attirés par la « mutation non changeante ».
Pour conclure nous pouvons constater que le livre du François Cheng Vide et plein est bien écrit, avec une structure assez difficile à cause de la traduction des termes du
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