BIOÉTHIQUE: CLONAGE
Par Junecooper • 6 Janvier 2018 • 3 062 Mots (13 Pages) • 668 Vues
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Bref, le clonage permettrait de fournir à quiconque un enfant doté du génotype de son choix, provenant d’une célébrité admirée, ou d’une caractéristique aimée de son partenaire ou de lui-même (Haldemann, Poltier et Romagnoli, 2005). Il serait même possible de reproduire une copie conforme d’un enfant décédé à la naissance pour, d’une certaine façon, apaiser la tristesse des parents. Le nouvel embryon serait un jumeau identique du nouveau-né décédé.
De plus, l’exploitation de la technique de clonage, permettrait la reproduction d’individus de grands génies et de toute beauté, pour améliorer l’espèce ou d’une certaine façon, consoler l’existence (Haldemann, Poltier et Romagnoli, 2005). (p.74) Puis, la propagation des biens portants éviterait le risque de maladies héréditaires induit par le hasard des recombinaisons sexuées. Aussi, la technique du clonage mènerait à contrôler le sexe des enfants à voir le jour, par exemple, le sexe d’un clone serait identique à celui de la personne dont provient le noyau cellulaire transféré (Haldemann, Poltier et Romagnoli, 2005).
Si l’on pense plus loin, la création de copies d’êtres humains pourrait laisser place à la formation d’équipes de sujets identiques, chargés de tâches spécifiques en temps de guerre ou de paix. Dans ce cas-ci, l’on pourrait en conclure que la technologie du clonage permettrait une idéalisation de la paix dans le monde.
De plus, en cas d’insémination in vitro non-réussite, le clonage humain rendrait possible une diminution du nombre de traitements pour l’obtention d’embryons. Un spécialiste prendrait une même cellule (ovule) et la diviserait plusieurs fois (Haldemann, Poltier et Romagnoli, 2005). Le droit de la recherche est aussi un argument en faveur du clonage thérapeutique puisque l'autonomie scientifique et la recherche sont des droits fondamentaux.
Le clonage thérapeutique est une source d’espoirs hallucinante dans le traitement de nombreuses maladies. Il est donc difficile pour plusieurs chercheurs de renoncer à l’exploration de cette voie, car la souffrance humaine est une obligation sociétale donc la société se doit d’aider les malades par tout les moyens en trouvant de nouvelles solutions (Bourgeault, 1990).
Le meilleur exemple de clonage est Dolly le mouton.
« En 1996, le mouton Dolly fut cloné. Dolly est le premier animal cloné à partir d'un ADN prélevé sur un mouton adulte. Auparavant, on utilisait l'ADN d'un embryon. Les chromosomes de Dolly étaient légèrement plus courts que ceux d'autres moutons, mais la plupart de ses autres caractéristiques étaient similaires à celles d'autres moutons de son âge chronologique. Même si Dolly semble en assez bonne santé, des doutes planent sur son possible vieillissement prématuré. Elle fut euthanasiée le 14 février 2003, alors âgée de six ans et demi. Dolly souffrait d'arthrite au niveau d'une articulation d'une patte postérieure et d'adénomatose pulmonaire du mouton, une tumeur pulmonaire induite par un virus, maladie assez commune chez les moutons élevés en intérieur.» (ANIMAL RESEARCH INFO s.d.)
Pourquoi faudrait-il prohiber le clonage ?
Du côté de la politique, dans un processus démocratique, l’établissement de normes au sujet du clonage est établi. Une partie du protocole de la Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine fait place à a lutte contre la perspective du clonage humain. Cette convention définit ainsi le clonage reproductif comme une atteinte à la dignité humaine, elle y voit une instrumentalisation de l’être humain. De plus, la Constitution suisse déplore que le clonage soit une violation de la dignité humaine et l’article 119 interdit toute forme de clonage humain (Béland, 2006).
La caractéristique livrant le clonage reproductif particulièrement problématique au niveau de la dignité humaine est la production ciblée d’un embryon génétiquement identique à un être déjà existant. Dans ce déploiement, l’embryon est dérobé à la sélection naturelle et devient une copie conforme d’une vie déjà existante. Donc, par l’entremise du clonage reproductif, un futur être humain est privé depuis le tout début de son existence, de la possibilité d’être génétiquement unique. Le clonage serait donc un acte humain volontaire dépossédant de manière délibéré la caractéristique d’un être d’avoir un patrimoine génétique unique (Béland, 2006).
Selon Jurgen Harbemas, le problème le plus important concernant le clonage, qu’il soit reproductif ou thérapeutique, est le fait que cet acte humain revient à arracher au destin le fondement de l’identité génétique humaine pour transférer la responsabilité à la domination fabricateur de l’homme.(P.230) Bref, il considère que le clonage constitue une appropriation, un asservissement qui pourrait être semblable à l’esclavage face à l’objet, la personne clonée, de son producteur.(P.230) Le clonage représenterait donc une intrusion dans un domaine qui semblait hors d’atteinte, soit l’unicité génétique, et touche vivement la perception morale que l’homme a de lui-même.(P.230) À l’égard du clonage, c’est la structure inviolable des droits fondamentaux qui est atteint, et ça aucun intérêt ne peut le justifier, pas même la science.
Pour ce qui est du clonage thérapeutique, la création délibérée d’embryons humains dans le but unique de valoriser la science, constitue aussi une instrumentalisation de l’humain, n’étant pas à la hauteur du principe du respect de la dignité humaine. Tout le processus portant à créer de manière consciente et ciblée une future vie humaine, ayant comme objectif de ne pas la laisser se développer en un être humain, mais bien de la considérer en tant que substance à des buts spécifiques. De plus, maintes méthodes autres que celle-ci permettent d’obtenir des organes, qui ne nécessitent pas la création d’une vie potentielle dans le but de l’utiliser et la détruire par la suite (Haldemann, Poltier et Romagnoli, 2005).
Le clonage humain est interdit pour une raison importante, l’homme ne veut pas être remplacé. Que deviendrait notre société si le clonage était légalisé? L’homme a peur du changement pour une raison simple, il ne veut pas être oublié ou même abandonné. « Chaque être humain possède le droit à la singularité ou à l’individualité. Le clonage transgresse ce droit » (Haldemann, Poltier et Romagnoli, 2005). La diversité n’existerait plus. Les personnes avec des handicaps ou seulement
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