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A quoi sert d'être cultivé ?

Par   •  25 Octobre 2017  •  2 457 Mots (10 Pages)  •  674 Vues

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Être cultiver ne semble donc pas être la meilleur voie à choisir pour accéder au bonheur, de par les tourments qu'elle impose. De plus, la culture peut aussi être porteuse d'état d'esprit hostile à autres et donc à nous même.

L'ouverture d'esprit fait indéniablement apparaître le jugement. Comprendre le monde, ce qui nous entoure, tout cela nécessite de pouvoir analyser ces choses puis de les juger afin de se forger une opinion qui nous sera propre. De par ce jugement, on peut s'intéresser à notre société et aux autres sociétés. Il devient alors possible de juger la culture ou une culture en se demandant si elle contribue bel et bien à faire passer l'homme du stade naturel ou animal au stade humain.

De ce fait, plus une société serait restée proche de la nature, moins elle aurait de valeur. En ce sens les cultures dites primitives seraient des cultures inférieurs. Mais l'ethnologue Claude Levi-Strauss montre que ce jugement repose sur l'ethnocentrisme, attitude consistant à prendre sa propre culture comme critère de comparaison. En prenant les sociétés modernes comme modèles de développement, les autres cultures apparaissent comme des cultures inférieurs. Or Levi-Strauss montre que toute culture même peu développée sur le plan technique ou intellectuel est autant culture qu'une autre : elle possède des règles de vie très complexes qui montrent qu'elle a rompu radicalement avec la nature. Il met en avant la règle que l'on retrouve au fondement de toute les cultures qui est la prohibition de l'inceste (dans son ouvrage Les structures élémentaires de la parenté). Claude Levi-Strauss montre ainsi que le jugement des autres cultures peut amener à des déviances, c'est pourquoi apparaît alors le terme de Relativisme culture. Cela consiste à la remise en question du jugement en se demandant s'il faut pour autant poser que toute les cultures se valent et défendre l'idée « à chacun sa culture » ? C'est une manière d'affirmer sa volonté d'ouverture et de tolérance à l'égard de cultures très différentes de la nôtre que l'on s'interdirait du fait que nous ne peut le faire objectivement. Cela reviendrait en outre à tolérer ce qui dans une culture se révèlerait être inhumain (la notre ou une autre). En effet, peut-on défendre le mariage forcé, la lapidation ou la condamnation à mort ? Il semble y avoir ici un devoir de jugement et de condamnation puisque certaines règles semblent être contraire à la vocation même de culture qui est l'affirmation de la liberté et la valorisation des aptitudes humaines. Ainsi, l'action de se cultiver apparaît comme négative puisque son ouverture au monde lui ouvre l'accès à un point de vue purement (ethno)centriste et ne permet pas de résoudre les différents du relativisme culturel qui s'en suit. Cela prouve bien que l'individu cultivé peut faire ou penser le mal ou encore le laisser agir.

Dès lors, qu'elle serait le véritable cheminement ou du moins le plus favorable à aborder en terme d'intérêt à se cultiver.

D'une part donc, ne pas se cultiver ne permet pas de jouir de tout les plaisirs du monde, il enferme l'individu dans la simplicité et l'illusion, mais aussi dans la fatalité de la soumission à ceux qui lui seront intellectuellement supérieur. D'autre part, être trop cultivé ne le rendrait pas heureux et pourrait même l'influencer de manière à « mal » penser ou a penser le « mal ». Ainsi, force est de constater que la nuance résiderait alors dans l'équilibre entre l'intérêt ressentit pour l'ouverture au monde extérieur et par le reflet que celui nous rapporte. L'harmonie doit être entre le corps, l'esprit (la culture) , et le monde (la nature) sans qu'aucun ne contrebalance; afin que chacun puisse suivre son processus d'humanisation. En effet, la réflexion qu'apporte la culture de l'esprit par son ouverture doit permettre et être mise en œuvre afin de rétablir les tords qu'elle créer.

D'autre part, la connaissance de ce qui nous entoure doit être utilisé comme support afin de relativiser sur nos malheurs et de donner encore plus d'importance aux moments de joie du quotidien. Il faut tout juste cultiver l'esprit afin de cultiver le moment présent : « Demain est trop incertain, profite d'aujourd'hui. »(Martial). Il est pour tout homme du devoir de se cultiver, mais paradoxalement, tout homme ne doit pas se cultiver juste par devoir. Le recherche du savoir ne doit pas avoir pour motif celui de la volonté d'être simplement accepté et intégré des autres. Une certaines volonté propre doit être présente, une curiosité allant dans le sens de chacun au monde et du monde à chacun afin de se trouver soi-même mais aussi de se trouver dans notre monde

Ainsi, la notion de se cultiver revient finalement à une double exigence. D'une part reconnaître que l'on doit tout à sa culture mais d'autre part il faut savoir s'affranchir des cadres parfois rigides et fermés dans lesquels elle nous enferme. Comme l'éducation , la culture est ce qui doit nous conduire à la liberté. Le tout étant d'aborder une approche harmonieuse de la culture avec le monde et soi même.

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