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Le souci de l'autre, vers une humanité réciproque - Marie de HENNEZEL - Analyse psychologie sociale

Par   •  20 Juin 2018  •  1 330 Mots (6 Pages)  •  778 Vues

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Cependant, l’homme en tant que personne, et d’autant plus en tant que personne malade, a un besoin d’information, de compréhension et de communication sur sa maladie.

Une personne malade peut se sentir comme absorbée par sa maladie, se disant qu’à partir de maintenant tout sera conditionné par rapport à ça, à tel point qu’il peut s’opérer une perte d’identité : « je ne suis plus moi, je suis un malade, la maladie change ma vie ».

C’est quelque chose qui peut-être difficile à accepter, et qui peut donc entrainer des conflits.

D’après l’auteur, l’évolution de la relation médecin-malade est notamment due au fait des progrès scientifiques de la médecine, on attend des résultats quand on doit se faire soigner. C’est pourquoi il y a eu une mutation dans ce rapport médecin-malade : le soigné veut savoir, veut comprendre et surtout participer aux décisions.

Le malade veut maintenant de la quantité (« pourquoi pas tel examen ? Et tel traitement ?») et il est prêt à porter plaintes si il se considère mal soigné.

L’auteur donne un détail qui fait froid dans le dos : les plaintes des familles ou de la personne malade sont toujours faites après l’hospitalisation, et non pendant, de peur de représailles…

Cette évolution a amené le médecin à chercher à se protéger, avec par exemple des prescriptions excessives, ou alors, de peur de commettre une faute administrative, à refuser de donner des traitements, notamment des antalgiques.

Cette mutation a donc amené de la méfiance tant chez le médecin que chez le malade, rendant la confiance difficile à s’installer dans la relation médecin-malade.

La confiance qui est à retrouver n’est pas comme la précédente, une confiance aveugle et paternaliste (relation parent-enfant) mais une relation de confiance mutuelle (relation adulte-adulte)..

Le médecin doit, dans son attitude et ses paroles, savoir expliquer au malade ce qu’il est capable de faire ou non. En faisant cet aveu, le malade se sent valorisé, son estime de soi est améliorée. Et de là peut apparaître une relation de confiance : « je suis honnête, nous pouvons nous faire confiance et travailler ensemble ».

Afin de suivre la réglementation et de se couvrir, les médecins ont donc pris l’habitude de donner des informations et de communiquer avec les patients.

Cependant, les médecins ne mesurent pas forcément la dimension psychologique de cette communication : le soigné a un besoin de savoir et de comprendre, mais il faut que ce soit fait dans le respect, dans le cadre d’une relation d’écoute de qualité.

Cette évolution du rapport social médecin-soigné fait qu’en plus de ne plus infantiliser le patient, il faut le considérer comme une personne entière avec des besoins, qui a son mot à dire, qui donne son avis et son consentement pour les soins et les traitements à venir.

À l’opposé, l’auteur soulève aussi le devoir du patient de traiter avec humanité le personnel soignant, la notion d’altérité : pour une relation de qualité il faut du respect et de la reconnaissance.

L’auteur, en rapportant différents témoignages, démontre qu’il est aussi à développer ce rapport d’aide et d’humanité entre personnes malades.

Le pouvoir, qui conditionnait les rapports humains entre soignants et soignés, n’est donc plus uniquement en possession du médecin mais aussi du patient. Additionné à un respect mutuel nouveau, il est donc possible de construire une relation de confiance entre deux partenaires qui ont un objectif commun.

Conclusion : Avant de réaliser ce travail d’analyse, mon avis était que chaque soignant était différent, notamment dans ses rapports avec la personne soignée. Que c’était par choix si l’on faisait preuve de plus ou moins d’humanité avec les patients ou les résidents.

Maintenant, je ne pense pas que ce soit une notion de choix, mais de devoirs.

Une personne malade est à accepter dans son entièreté, avec ses différences et aussi les besoins nouveaux que peut entrainer sa maladie.

La qualité des rapports entre soignants et soignés peut aussi favoriser l’efficacité des soins.

Il est donc du devoir de tout soignant, quel que soit son niveau d’intervention, de lutter contre cette déshumanisation qui fait des ravages dans les hôpitaux et autres lieux de soin.

En faisant simplement preuve d’humanité.

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