L'administration publique et la mondialisation
Par Raze • 21 Décembre 2017 • 2 653 Mots (11 Pages) • 497 Vues
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Le plus grand défi des états face à la mondialisation est donc de s'adapter à ce contexte sans pour autant perdre leur souveraineté. Bien que les gouvernements ne sont plus le seul responsable de la protection des droits de ses citoyens, il existe plusieurs domaines ou ils gardent toujours un grand pouvoir discrétionnaire. L'État reste encore le responsable principal des services de santé, de l'éducation, du taux de chômage et des infrastructures pour ne citer que ceux-là. Les gouvernements de nos jours, sont soumis à une pression toujours plus grandissante pour développer un engagement envers l'excellence du service rendu à un public aux exigences haute de qualité, réactivité et courtoisie. Pour être en mesure d'assurer le niveau du service auquel l'administration publique doit répondre, elle se trouve souvent obligée de à faire le choix peu favorable d'imposer des impôts plus élevés ce qui va parfois à l'encontre des efforts de décentralisation et les politiques de baisse d'impôts ayant pour but d'améliorer la compétitivité afin de mieux participer à la mondialisation. L'administration publique se trouve aussi obligée de s'engager dans processus de changement continu ayant pour finalité une plus grande efficience en adoptant les nouveaux outils de gestion et tout en veillant sur le bien être de ses fonctionnaires. Les fonctionnaires, élément clé de l'administration publique, doivent quant à eux être professionnels, expérimentés et dotés d'un grand sens éthique.
Comme il a été précédemment établi, les nouvelles technologies de l'information et de communication ont révolutionné la façon avec laquelle les organisations travaillent; l'administration publique ne fait naturellement pas exception. À l'avènement de la nouvelle gestion publique (New public management), l'attention de l'administration publique est passée de l'application stricte des procédures et des règles à simplifier les procédures, à encourager la communication et à inscrire l'action de l'administration publique dans la logique de résultats et d'efficience. À titre d'exemple, les différentes solutions egovernement à travers le monde ou la signature électronique juridiquement reconnues par certaines législations. Au registre de la simplification des procédures, notons les expériences du guichet unique instauré dans certains pays afin faciliter les démarches aux investisseurs. Au même titre, les technologies d'information s'avèrent très utiles au niveau de l'évaluation des programmes dans le sens où elle permet d'établir des indicateurs de performance et des indicateurs de référence afin que les organisations publiques puissent non seulement mesurer les extrants et suivre l'implémentation des politiques publiques, mais aussi gérer les connaissances acquises. À coté de cela, les nouvelles technologies créent des opportunités de partager les partager des pratiques exemplaires (best practice sharing) et ainsi bâtir une culture commune.
Une autre conséquence de technologie d'information et de l'administration publique hypercommunicante et l'augmentation du niveau d'information de la société civile; une société civile mieux informée est donc plus active. L'émergence d'une société civile dès le 19e siècle dans la forme d'organisations non gouvernementales nationales ou transnationales (British and Foreign Anti-Slavery Society, le Conseil international des femmes, The International Association, Pennsylvania Society for the Relief of Free Negroes) défendant différentes causes de l'abolition de l'esclavage à la promotion des droits de la femme, a eu indéniablement un effet sur les États. D'un nombre très limité d'organisations non gouvernementales transnationales à ses débuts, la société compte de nos jours une dizaine de milliers d'organisations. Disposant de plus de moyens financiers et des outils de communication peu couteux et certainement plus développés, les organisations non gouvernementales ont une influence sur l'élaboration des politiques publiques et leur application.
Il devient évident que l'État-nation commence à partager son pouvoir dans le cadre d'alliances régionales ou avec des organisations supranationales telles que la Banque mondiale, l'Organisation mondiale de la santé ou le Fonds monétaire international dans un processus de transfert des attributions de prise de décision à ses organismes. Il conviendrait de se demander si cela n'est juste pas une suite logique de la mondialisation qui a limité le pouvoir des États de diriger et contrôler leurs économies nationales. Il en découle, que la notion selon laquelle la souveraineté est pouvoir ultime n'est plus valide. Les organisations non gouvernementales transnationales semblent aussi menacer la souveraineté des états dans la mesure où elles disposent de moyens d'exercer une pression tant sur les gouvernements que sur les organisations supranationales pour produire des lois, adopter des résolutions ou ratifier des conventions.
Mais en dépit de ce ces constatations laissent entendre quant à l'impact de la mondialisation sur les souverainetés, les états semblent plus capables de gérer leurs affaires internes et il n'y a aucun gouvernement qui a perdu son état au profit de la mondialisation, ou du moins pas encore. En plus, ils existent des doctrines qui ne conçoivent pas la fatalité de la mondialisation, mais qui la voient plutôt comme une voie que les gouvernements sont libres de choisir. L'Organisation mondiale du commerce dans son rapport questions de politique générale présentées à l'intention des parlementaires avance que «la mondialisation n’est pas inéluctable, elle résulte d’un choix. C’est le choix d’accroître le bien-être économique d’un pays – l’expérience tend d’ailleurs à montrer que l’ouverture des échanges et de la plupart des flux de capitaux enrichit la plupart des citoyens à court terme et presque tous à long terme.» (OMC, 2001).
L'administration publique est la voix à travers laquelle est exprimée la volonté des gouvernements, c'est même le pilier de l'État moderne. Elle a la responsabilité de gérer les effets de la mondialisation de manière à en tirer le plus grand profit. Sous les coups de la libéralisation du commerce mondial et des privatisations, le pouvoir de l'administration se voit mis en péril.
L'un des plus grands défis de l'administration publique est d'appliquer le concept qui veut qu'il faut "penser global et agir
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