Exemple de digression sur le thème du sujet
Par Junecooper • 25 Juin 2018 • 1 382 Mots (6 Pages) • 577 Vues
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que nous-mêmes ne voyons pas, contrairement à autrui. On dit parfois à quelqu’un « Tu as changé, je ne te reconnais plus » en parlant de son caractère, celle-ci vous répondra probablement « Mais non, je n’ai pas changé » simplement parce qu’elle ne le voit pas et/ou ne veut pas le croire. A moins que ce changement soit volontaire et qu’elle l’assume. Mais notre conscience morale, notre surmoi selon Freud, est une partie du caractère qui nous échappe, que les autres verront peut-être, mais pas nous. Je n’est alors pas le mieux placé pour dire qui je suis.
Mais l’hypothèse de l’inconscient laisse à penser que l’autre a tout pouvoir sur moi car il peut mieux me déceler. Or, selon la personne, son objectivité est variante. Ma meilleure amie verra surtout mes qualités, mon pire ennemi ne verra que mes défauts… L’objectivité n’est pas toujours facile à trouver
Mais dans tout les cas, si ma conscience ne me permet pas de dire qui je suis le mieux placé pour me connaître, c’est parce qu’elle est essentiellement un amas de connaissance. Le moi n’est peut-être alors qu’un objet de la conscience ?
Le moi semble donc impossible (ou en tout cas difficile) à cerner… Et si le moi pouvait l’être, mais en utilisant les deux visions, à la 1ère et à la 3ème personne ?
Le regard à la 1ère personne à l’avantage de permettre de connaître les réelles pensées du sujet, même si ce regard n’est pas objectif. Le regard à la 3ème personne à l’avantage, quand à lui, d’être plus objectif car extérieur, mais ne voit pas tout. Les deux combinés, en revanches, annulent leurs défauts et ne gardent que leurs qualités. Si l’on ne fait confiance qu’a l’une des deux méthodes, mieux vaut rester sceptique. Les deux se complètent, mais individuellement, elles ne répondent pas. Malraux parlait d’un « misérable petit tas de secrets caché non aux autres mais à moi-même ». C’est exactement la preuve de la nouvelle théorie annoncée : seul, je ne verrais pas ce tas ; mais d’autres peuvent me dire « regarde ça, ça fait partie de toi ». J’en saurais alors plus sur moi. Une véritable connaissance de soi nécessite de n’être ni trop loin, ni trop près, mais juste à la bonne distance… Autrui étant une vision plus lointaine, et l’introspection étant une vision proche, on atteint le juste milieu tant désiré.
Mais un autre problème se pose : celui de notre évolution dans le temps. Comme posé au début, notre moi est mouvant, il change au fur et à mesure que nous évoluons. On peut dire un jour « Voilà ce que je suis, voilà ce qu’est mon moi » et le lendemain se réveiller totalement différent. Peut être alors, faut-il renoncer à toujours connaître son moi profond ? Si celui change en permanence, est-il réellement utile de se lancer dans une recherche qui ne prendra peut-être jamais de fin ? Cette conception bouddhiste fait sens. Bien sur, utiliser la vision d’autrui et l’introspection pour clarifier qui l’on est peut toujours être bénéfique ; mis la véritable question posée quand on cherche le moi, ce n’est pas qui suis-je, mais que suis-je ? Si on pose cette question, nombreux seront ceux qui répondront du tac-au-tac, sans y réfléchir, alors que c’est une question qui mérite d’être réfléchie.
Pour répondre à la question « suis-je le mieux placé », il faut d’abord dire qu’il n’y a pas de meilleure place, mais un juste milieu entre la vision d’autrui et la notre, qui est la plus complète que l’on obtiendra, quand les distances de chacune des visions s’équilibre. Si ce n’est parfait, c’est tout de même mieux, et cela permet quand même d’apprendre à ce connaître. Mais l’idée que le moi est mouvant, changeant, ne peu être négligée, et observée sous un autre regard que le regard bouddhiste. Quand à la vraie « question que suis-je ? » c’est une conception qui elle aussi, peut être réfléchie, car après tout, pourquoi ne donnerait-elle pas une réponse plus satisfaisante à la recherche de qui nous
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